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Conférence de Malalai Joya, ex-députée afghane et vive opposante de la guerre de l’OTAN contre son pays

Publie le lundi 23 novembre 2009 par Open-Publishing
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Conférence de Malalai Joya, ex-députée afghane et vive opposante de la guerre de l’OTAN contre son pays

Le 24 novembre 2009

Échec à la guerre

http://www.echecalaguerre.org/

Le Collectif Échec à la guerre et la Fédération des femmes du Québec vous invitent à la conférence que prononcera à Montréal l’ex-députée afghane Malalaï Joya : 

MARDI le 24 novembre, à 19h
à la salle Marie-Gérin-Lajoie de l’UQAM
(métro Berri-UQAM)
 
dans le cadre de la tournée qu’elle effectue présentement aux États-Unis et au Canada à l’occasion de la publication de ses mémoires A Woman Among Warlords : The Extraordinary Story of an Afghan Who Dared to Speak Out (le livre paraîtra en français en 2010).

La conférence sera prononcée en anglais, avec traduction simultanée vers le français.

Contribution volontaire : 5 $

Au lendemain des élections présidentielles en Afghanistan, scandaleusement marquées par la fraude, la corruption et la collusion avec les seigneurs de guerre, cette conférence de celle que la BBC a qualifié de "femme la plus courageuse de l’Afghanistan" ne pourrait tomber plus à point. En effet, dès 2003, lors de l’assemblée constituante à Kaboul, Malalaï Joya s’est levée pour dénoncer les puissants seigneurs de guerre avec lesquels l’OTAN s’était alliée. Deux ans plus tard, elle est élue députée de la province pauvre de Farah au parlement afghan :

« En 2005, j’étais la plus jeune personne élue au nouveau parlement afghan. Ce sont des femmes comme moi, entrant dans leurs nouvelles fonctions, qu’on présenta comme l’illustration de la libération apportée aux femmes par la guerre en Afghanistan. Mais cette démocratie était une façade et cette suppposée libération un énorme mensonge. »

En 2007, elle est suspendue du Parlement en raison de ses critiques incessantes contre les seigneurs de guerre, les barons de la drogue et leurs acolytes... qui partagent les sièges du parlement avec elle ! Une suspension illégitime qu’elle consteste toujours. Elle a survécu à quatre tentatives d’assassinat jusqu’à maintenant.

Souvent comparée à Aung San Suu Kyi, Malalaï Joya est devenue un symbole de l’aspiration des Afghanes et des Afghans à se libérer de la corruption, des seigneurs de guerre et de l’occupation étrangère. Son père, qui a perdu une jambe en combattant l’occupation soviétique de son pays, l’avait nommée en l’honneur d’une héroine de la lutte contre l’empire britannique au 19è siècle, Malalaï de Maiwand.

Son livre raconte l’histoire de sa vie dans le contexte de trois décennies de guerre. Elle y explique les raisons de son opposition à la guerre de l’OTAN et propose une démarche concrète pour construire un pays indépendant et authentiquement démocratique. Elle souhaite aussi contribuer à « corriger la montagne de désinformation qui est véhiculée à propos de l’Afghanistan » :

« Les Afghans sont parfois dépeints par les médias comme un peuple arriéré, rien d’autre que des terroristes, des criminels et des hommes de main. Cette fausse représentation est extrêmement dangereuse pour l’avenir de mon pays et de l’Occident. La vérité c’est que les Afghans et les Afghanes sont des gens braves, épris de liberté, qui ont une culture riche et une fière histoire. Nous sommes capables de défendre notre indépendance, de nous gouverner nous-mêmes et de déterminer notre propre avenir. »

La tournée de conférences de Malalaï Joya aux États-Unis et au Canada se déroule alors que le président Obama devrait bientôt annoncer une augmentation des troupes étasuniennes en Afghanistan et que le gouvernement Harper cherche comment nous faire avaler l’extension de la participation canadienne à cette guerre au-delà du mois de juillet 2011.

Sa conférence à Montréal et les discussions que nous aurons avec elle constitueront un moment-clé d’information et de réflexion dans la phase préparatoire du Sommet populaire contre la guerre et le militarisme (19-21 mars, 2010) ainsi que pour les actions dans le cadre de la Marche mondiale des Femmes 2010 dont le lancement est prévu pour le 8 mars prochain.

Un événement à ne pas manquer ! Informez-en vos collègues, parents et amiEs.

pour le Collectif Échec à la guerre, Raymond Legault
pour la Fédération des femmes du Québec, Alexa Conradi

www.mondialisation.ca/index.php?context=viewArticle&code=20091110&articleId=16012

Messages

  • Je salue le courage de cette députée afghane mais quelles sont ces propositions pour son pays ? Elle dénonce elle-même les seigneurs de la guerre, qui ont permis l’arrivée des talibans. Alors comment croire que les afghans vont pouvoir se gouverner dans l’entente, la paix et la démocratie dès le départ des troupes de l’Otan ? J’étais un partisan du Commandant Massoud, et j’étais furieux de voir qu’on le laissait seul résister aux Talibans.Avant le 11 septembre 2001, les Talibans, marionettes du Pakistan, ne gênaient pas grand-monde.Il est clair que fin 2001 les américains ont cru avoir chassé les Talibans ( c’est plutôt les hommes de Massoud) et hop c’était réglé, ils sont partis faire la guerre en Irak.Cela a été criminel, puisqu’ils ont laissé à nouveau le pays aux mains des seigneurs de guerre, des chefs tribaux, des gouverneurs corrompus et des influences néfastes du Pakistan. A ce moment là il était possible de donner les moyens aux afghans de construire leur démocratie et leur dévellopement dans la paix. Mais pour cela il fallait y mettre les moyens financiers, ne pas attaquer l’Irak et imposer au Pakistan la fin de la déstabilisation de l’Afghanistan.
    Cela n’a pas été fait et aujourd’hui nous en payons le prix.
    Je comprends la colère des afghans, pour autant faut-il aujourd’hui laisser revenir les Talibans ? Ou avaliser un partage du pays entre seigneurs de guerre et Talibans ? Qu’est-ce que le peuple afghan, les femmes, les partisans d’une démocratie sans corruption y gagneraient ? Aujourd’hui l’enjeu ce n’est pas le départ des troupes de l’Otan, malgré les échecs et les bavures, mais la lutte contre la corruption, la formation d’une armée et d’une police afghane, la réouverture des écoles et la formation d’étudiants capables de dévelloper le pays dans tous les domaines. Tous les pays riches doivent financer cette réorganisation du pays en imposant aux américains une concertation sur la guerre en cours et sur les moyens d’arriver à un afghanistan libre et démocratique. Si les américains refusent, effectivement la guerre va être un échec et du jour au lendemain les afghans seront abandonnés. C’est pourquoi je pense que dans un premier temps les citoyens européens, américains, canadiens et du monde, doivent manifester pour un soutien encore plus important au peuple afghan. Ne les laissons pas tomber ! Ne laissons pas revenir les Talibans !