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Condamnation Georges Ibrahim Abdallah (video)

Publie le mercredi 2 décembre 2009 par Open-Publishing
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Lannemezan. Condamné pour avoir refusé un prélèvement d’ADN

Justice. Détenu depuis 25 ans, Georges Ibrahim Abdallah a refusé un prélèvement d’ADN à Lannemezan.

Georges I. A. ? Barbe et cheveux poivre et sel, il a désormais un faux air de feu l’écrivain Alain Robbe-Grillet, blanchi sous le harnais. Et paraît en tous les cas plus que ses 58 ans, dans le box, comme emprisonné depuis 25 ans et condamné le 26 janvier 1987 à la prison à perpétuité pour « complicité d’assassinats », il continue à purger sa peine à la centrale de Lannemezan…

Mais un homme qui mobilise encore un déploiement impressionnant des forces de l’ordre, face à la quarantaine de personnes venues le soutenir. Et réclamer de nouveau sa libération, ce mardi après-midi, au tribunal de Tarbes, à l’occasion de sa comparution devant le tribunal correctionnel de Tarbes, pour cette audience inhabituelle.

Tribune

Ce qui est reproché à l’ancien chef présumé des Fractions Armées Révolutionnaires Libanaises ? à ce détenu « exemplaire » ainsi que le présentait l’administration pénitentiaire en 2004, alors que la Cour d’appel de Pau avait statué en faveur de sa libération conditionnelle, décision finalement réformée par la juridiction nationale, exigeant le maintien en prison de Georges I. A. ?

« Étant condamné, avoir refusé de vous soumettre en juin 2008, à Lannemezan, à un prélèvement génétique alors que votre condamnation prévoit que vous devez vous y soumettre » lui résume la présidente Élizabeth Gadoullet. Qui enchaîne « comment se fait-il que vous ayez refusé ? » La question qui fâche alors d’emblée Georges I. A. Qui profite de la tribune offerte.

Remerciements

Car « je ne m’attendais pas à ce que vous me convoquiez, depuis plus de 25 ans, pour ce genre de raison. C’est pour ça que j’ai dit à mon avocat (Me Vergès ndlr) de ne pas venir […] Il se trouve qu’en 2003, un de vos collègues magistrat m’a accordé la libération conditionnelle. Mais juste après le ministère de la justice a fait appel et le procureur s’est opposé à ma libération en disant tout et son contraire, que j’étais communiste et islamiste donc dangereux ! Il m’a envoyé en 2003 au service concerné pour prendre mes empreintes génétiques. Vous voyez, ce prélèvement, il a déjà été fait » se défend ainsi Georges I. A. Qui poursuit : « Je voudrais vous remercier de m’avoir convoqué. Et je dis aujourd’hui que je regrette énormément de l’avoir fait en 2003, que je n’avais donc aucune raison de le faire en 2008 : mon ADN est déjà dans votre fichier ». Une position que n’accepte pas la présidente. Pour laquelle le procureur ne peut avoir requis ce prélèvement sans bonne raison et a fortiori s’il a déjà été effectué, ainsi que le prétend le prévenu. Et de lui expliquer qu’il peut être aussi justifié aux yeux de la justice, pour une actualisation des données du fait des progrès enregistrés en matière d’empreintes génétiques. « Ce n’est pas un argument de justice » tranche Georges I. A. « En tout cas c’est la loi » rétorque la présidente. Qui lâche à présent « si vous persistez dans ce refus, ce que vous encourez, c’est l’annulation des réductions de peines auxquelles vous avez droit ». Menace qui déclenche une première vague de réprobation dans la salle. Et « propos pas acceptables de la part d’un magistrat car vous êtes censée dire le droit » lance le prévenu. Dont la réplique est également jugée « inacceptable » par la présidente. Qui passe la parole au ministère public. Pour lequel « il faudrait qu’on nous prouve ce prélèvement de 2003 » et qui rappelant l’objet de la loi sur le fichier national d’empreintes génétiques, souligne que ce n’est pas le premier refus du prévenu s’étant ainsi exposé aux sanctions pénales : « 3 à 5 mois d’emprisonnement » réclamés en l’occurrence à son encontre.Georges proteste. « Si vous aviez accepté, vous n’en seriez pas là » lui répond la présidente. Qui part délibérer, laissant la salle à son indignation. Et revient. « Ce sera 3 mois d’emprisonnement, voilà ». « Scandaleux ! » réagissent spontanément le bâtonnier Bertrand et Me Record, présents en spectateurs. « Libérez Georges A. » crie le comité. Avant de sortir, calmement. « On va passer à l’appel des autres causes, j’allais dire aux affaires sérieuses », conclut la présidente.

Résumé du dossier terroriste des FARL

Le 23 avril 2005, nous présentions ainsi le dossier Georges I. A. : « 1982, la guerre du Liban fait rage. Le 18 janvier, l’attaché militaire adjoint des Etats-Unis en France, le lieutenant-colonel Ray, est tué à Paris par les Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL marxistes). En juin, l’armée israélienne déclenche l’opération paix en Galilée et s’installe aussi au Liban.

Le 3 avril 1984, Yacov Barsimentov, diplomate israélien en poste à Paris, est victime d’un attentat des FARL. Aux yeux des FARL, MM Ray et Barsimentov sont deux officiers de renseignement de puissances étrangères occupant leur pays. Se considérant comme une organisation de résistance face à cette occupation, en abattant ces deux hommes, les FARL revendiquent une logique « d’exportation » du conflit libanais.

Logique inacceptable pour la France pour qui il s’agit purement et simplement d’actes terroristes commis sur son territoire et qui retient donc deux assassinats contre les FARL (auxquelles elle impute aussi les attentats meurtriers de 1986, ndlr). Arrêté en 1984 à Lyon pour une affaire de faux papiers, de détention d’armes et d’explosifs, Georges I. A. est condamné dans un premier temps à quatre ans de prison. Le 26 janvier 1987, considéré comme le chef présumé des FARL, il est condamné à perpétuité, mais sans peine de sûreté pour « complicité d’assassinats ». En 2004, la Cour d’appel de Pau avait accepté sa demande de libératio n conditionnelle.

http://www.ladepeche.fr/article/200...

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