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Les grippés du Bon Marché !!! Heureusement il y a la presse belge !

Publie le vendredi 4 décembre 2009 par Open-Publishing

04.12.2009
Une dénonciation

La France, pays (autoproclamé) des droits de l’homme. Mais pas forcément celui des droits des travailleurs, des malades, et a fortiori des travailleurs malades ? C’est un gros lièvre, en tout cas, qui a été levé hier soir dans la capitale. Qui concerne un de ses grands magasins les plus connus : le Bon Marché Rive Gauche. Des employés se sentiraient obligés d’y venir travailler alors qu’ils sont malades : alors qu’ils souffrent… de la fameuse st si contagieuse grippe H1N1.

La direction jure ses grands dieux n’être au courant de rien. Mais des membres, syndicalistes, du comité d’hygiène et de sécurité viennent de dénoncer la chose au ministère de la Santé. En dépit de leur maladie, des employés, souvent des petits salaires, n’auraient d’autre choix que de continuer à venir travailler pour pouvoir toucher l’intégralité de leur prime de fin d’année. Dans ce magasin comme dans nombre d’entreprises, le montant exact de cette prime (qui équivaut globalement à un treizième mois) est fonction du nombre de jours de présence effective du travailleur, singulièrement pendant les dernières semaines de l’année. Il suffirait de dix jours d’absence en décembre pour qu’un travailleur ne touche rien sur la quote-part de la prime versée en janvier. Les absences pour cause d’accident du travail, de congé de maternité, de vacances ou d’hospitalisation ne sont pas comptabilisées au détriment des employés. Mais les arrêts maladie, oui. Du coup, selon les syndicats, « au risque de contaminer les autres salariés ainsi que les clients », au risque aussi d’aggraver leur propre état de santé, « des salariés malades viennent travailler pour ne pas perdre leur prime et ce, même s’ils disposent d’un arrêt de travail ».

Dès que l’affaire a éclaté hier soir, la direction du Bon Marché, qui dit donc ignorer l’existence de ces cas, a certifié qu’elle n’avait absolument pas l’intention d’appliquer cette règle des retenues aux employés absents pour cause de grippe H1N1. Sans doute cette mansuétude sera-t-elle appréciée à sa juste valeur par les quelque 4 millions de Français ayant déjà contracté cette maladie.

Comme dans la restauration, les salaires pratiqués dans la grande distribution en France sont souvent assez bas – lorsqu’ils atteignent le niveau du salaire minimum. A Paris, les syndicats ne dénoncent pas rarement les conditions de travail dans les grands magasins. Ainsi, sans même reparler du problème relatif à l’élargissement continuel des horaires d’ouverture, l’enseigne « Monoprix » a déjà été accusée de pratiques confinant au harcèlement envers des représentants syndicaux. Quant au BHV de la rue de Rivoli, il lui a été reproché d’avoir, le 15 août dernier, obligé par lettre recommandée des employés à venir travailler, sous peine de sanctions pouvant aller jusqu’à leur licenciement.

http://parislibre.lalibreblogs.be/archive/2009/12/04/une-denonciation.html