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Bhopal tue encore 25 ans après

Publie le lundi 7 décembre 2009 par Open-Publishing

Dans la nuit du 2 au 3 décembre 1984, l’usine d’Union Carbide Libère des milliers de mètres cubes d’un nuage dérivé du gaz moutarde. Vingt-Cinq ans plus tard, aux milliers de morts s’ajoutent les maladies chromosomiques, les malformations et les retards mentaux.

L’indemnisation elle, se fait toujours attendre.


Bhopal (Inde), spéciale envoyÃ.

« L’Union Carbide a volé un VIES nsa, décime nos familles, notre avenir brisé. Nous sommes marqués à jamais. »

À dix-huit ans, Pradeeb ressemble un adolescent à tout jeune. Il n’était pas né Lors de la Nuit d’horreur, il ya vingt-Cinq ans, mais elle lui colle à la peau. Il la vit et revit tous les jours à travers les siens et ses voisins. Sa mère est morte lorsqu’il Était enfant. « Leurs SOUFFRANCES Quotidiennes Sont un rappel constant de CE QUE FUT La plus grande catastrophe industrielle Qui ait frappé les plus pauvres de Bhopal », lance-t-il avec colère. Une rue séparé le site de l’Usine de l’Union Carbide au bidonville de Jaya Prakash Nadar.

La Torchère meurtrière est toujours en place sur le terrain en friche. C’est de là que, dans la nuit du 2 3décembre au 1984, un peu après minuit, S’est échappé le gaz toxique. De l’isocyanate de méthyle (le MIC, à base de phosgène, le fameux gaz moutarde), Qui s’échappe du réservoir E610 de l’usine de pesticides Où Sont deux produits, le Temik et le Sevin. De l’Eau à pénètre Dans la cuve et Provoque Une réaction chimique.

((Des Systèmes de Sécurité suppose Prévenir tout désastre, pas un ne fonctionne. D’entraîner un plan de l’ONU d’économie drastique, sont ils défaillants Soit, Soit en réparation.))

De Quarante-Deux tonnes de MIC se répandent alors dans la Cité, UNE quantité deux fois supérieure au stockage maximal autorisé. Karnalata, la grand-mère de Pradeeb, Encore frissonne à l’évocation des heures qui suivent. « On a entendu des cris, mes yeux me brûlaient, mes poumons me faisaient mal atrocement. Nous sommes sortis dans la rue, Dans projetés un brouillard épais. On ne voyait rien, les gens couraient Dans Tous Les Sens, en vomissant. »La famille se perd. Karnalata SE Retrouve Seule avec trois de ses six enfants. Ce sont les petits qui tombent En premier, Les Sont gaz plus toxiques au ras du sol.

((Son fils de Sept Ans est Parmi les Victimes. « Quand nous sommes revenus le lendemain, ÉTAIENT Les rues pleines de corps. »« Au moins 8 000 personnes mortes Sont Dans les premières Soixante-Douze heures et plus de 25 000 Sont Jusqu’à aujourd’hui décédées des suites de maladies Liées à l’Exposition »au gaz, Estimé Satinath Sarangi, responsable de l ’ organisation non gouvernementale (ONG) Sambhavna Trust. « Quelque 572 000 personnes Ont Été exposées au gaz cette nuit-là, chacune d’entre elles une au moins perdu un parent, un ami, voisin de l’ONU. »))

Dans les bidonvilles de Jaya Prakash Nadar et un peu plus au nord, Ceux d’Arif Najar, les témoignages s’enchaînent sur les vies abîmées, fauchées : Zeinab, quatorze ans, un perdu sa mère d’un cancer le mois dernier, le Mari et deux des enfants de Keniza, quarante-six ans, Ont succombé Lors de la nuit fatale.

Ceux qui ont survécu sont atteints de cancer, de troubles respiratoires, de douleurs dans les articulations, de migraines, de vue défaillante, de dépression.

« Ce sont des gens pauvres Extrêmement Pour l’immense majority, Explique Satna Karnik, du Comité de soutien à la lutte des Victimes du gaz de Bhopal, et Leur état de santé ne permet pas de Leur Régulièrement travailler.

Beaucoup d’entre eux Sont conducteurs de pousse-pousse et NE PEUVENT assureur les Besoins de Leur famille. »Et les indemnités N’ONT pas été au rendez-vous. ((Coupable, l’Union Carbide S’est délestée de 470 petits millions de dollars pour solde de tout compte avec la complicité du Gouvernement indien. À l’origine, les indemnisations demandées dépassaient les 3 milliards de dollars.))

En 1989, à l’insu des plaignants de Bhopal, les parties transigé Ont. Ce jugement dégageait La Multinationale de toute responsabilité civile ou pénale Concernant la fuite. En 1991, après le dépôt par les survivants de Bhopal de requêtes très demandé Une révision du jugement, la Cour Suprême indienne une Finalement rouvert les poursuites pénales contre la multinationale et ses Représentants. Pour toutes indemnités DE LEURS SOUFFRANCES et de la perte de proches LEURS, les survivants Ont touché entre 500 et 2 000dollars. Et pas encore tous. Nombreux Sont ceux, Parmi les plus Déshérités, Qui, à l’époque, N’ONT même pas pu faire valoir de Leurs droits faute de savoir qu’ils en avaient. Le rachat de l’Union Carbide par le géant de l’industrie chimique américaine Dow Cheminal, l’un des trusts impliqués Dans la fabrication de l’agent orange Qui a dévasté le Sud-Durant la guerre du Vietnam, est un nouveau coup dur pour Les victimes. « Résultat d’Une bataille fantoche, tranche M. Sattynah Sarangi, Qui n’hésite pas à parler ouvertement de la corruption.
Etat complice des multinationales
Les victimes Ont ressenti l’Accord de 1989 Comme une trahison, et Ont Considéré L’État indien Comme complice des multinationales. La firme une Promis de gros investissements en Inde à condition Qu’il N’y ait aucun problème à Bhopal. »C’est pourtant devant les bureaux de Dow Cheminal, à Delhi, que se terminent les marches organisées depuis Bhopal.

« Nous réclamons que la justice Parce Dow Encore Doit nettoyer le site et nous dédommager des années de » souffrance, dit tout simplement Hazra Bi, l’un des organisateurs de la manifestation.

Depuis vingt ans, l’épave de l’Entreprise N’est QU’UNE grande poubelle, rouillée. Des sacs et des bidons éventrés à même le sol, Tandis que des bacs à ciel ouvert portent la mention « Sevin résidus ». En 2004, la deuxième cour d’appel de New York une décision de l’UNE favorables Émis aux Victimes de Bhopal, Dans le cadre de Leur action groupée en justice, les Déclarant juridiquement habilitées A poursuivre Union Carbide pour le nettoyage et la réhabilitation environnementale des propriétés contaminées Hors du site de l’Usine.

((Deux ans plus tard, le premier ministre, Manmohan Singh, S’est engagé à Personnellement Verser les compensations et à assainir Sol et eau. Toujours rien.))

A La Clinique Sambhavna, que l’on Au Trouvé Lacis fond d’un de ruelles Où courent enfants et chèvres, 150 personnes quotidiennement VIENNENT Se faire soigner. « Nous avons les habitués, mais tous les jours arrivent des nouveaux patients », constate Sattinah Sarangi, Qui Gère aussi l’établissement. « Les hôpitaux Destinés à accueillir les Victimes du gaz gratuitement N’ONT pas de protocole de traitement permettant des prescriptions méthodiques, Adaptées à des multiples Symptômes et complexes.

L’Union Carbide a toujours une REFUSÉ de Rendre publiques des informations essentielles sur la nature du gaz sous Prétexte de « secret commercial ». LE GOUVERNEMENT une arrêté, en 1994, toutes ses recherches sur ses effets alors Qu’il aurait Été essentiel d’observateur, sur le long terme, L’évolution des cancers Ou celle des enfants exposés au gaz. Ce qui fait que tous les patients reçoivent le même traitement quelle que Soit Leur pathologie », regrette-t-il.

Et plus recherchés CES s’avèrent urgentes Autant d’QU’UNE deuxième génération de Victimes voit le jour Dans les bidonvilles de Bhopal. Au Centre de réinsertion pour handicapés enfants créé par des femmes SurVivantes de la tragédie, Tarun Thomas, Directeur fils, nous dit ses Inquiétudes à l’aide de la mini-exposition de photos de petits Achieved des plus terribles déformations, rappelant les Etrangement Victimes de La troisième génération de l’agent orange au Vietnam : les malformations des membres, becs de lièvre, retarde mentaux.

Expliquer Commentaire CES naissances ? Verser Tarun Thomas, la chose est entendue. « Ce Sont Soit des Enfants DE PERSONNES AYANT Été Directement exposées au gaz, Soit les parents Leurs Ont absorbe de l’eau contaminée, via Le Encore Gorgé Sol de produits chimiques. Nous prenons en charge les enfants de moins de Douze ans. Nous suivons en 300 pour notre seule organisation, dont 60 Sont lourdement affectés hospitalise al. Mais, au total, ce Sont Des milliers d’enfants Touchés Qui Sont », estime-t-il. Comme le reconnait le Dr Ganesh, de l’Hôpital Nehru de Bhopal : « Les recherches que démontré en Ontario 53% des Victimes du souffrent de Gaz de dérèglement chromosomique, LE TAUX D’est environ 10% pour le reste de la population. »Cinq-Vingt ans après la catastrophe, Les Tragédies s’imbriquent Et le cauchemar est sans fin. « L’usine à empoisonné le sol, des métaux lourds Ont Été décelés Dans l’eau : zinc, cuivre, plomb, nickel, mercure, Parfois à un niveau Jusqu’à six millions de fois supérieur à la présence naturelle de la SCÉ Dans éléments les sols. Ces métaux lourds Ont aussi Été retrouvés dans le lait maternel », Reprend Rachna Dhingra, Une des responsables de la Campagne internationale pour la justice à Bhopal (ICJB), Qui REGROUPE des ONG indiennes et internationales. « Vingt mille personnes Sont exposées à l’eau empoisonnée. En 2004, la Cour Suprême indienne décrété une Qu’il Fallait immédiatement les approvisionner en eau potable. Des réservoirs de 1 000 litres Ont Été bien installés ou quartiers le long des Touches, mais là ne conviennent pas Logistique. Plus de 800 000 litres Chaque mois manquent pour Satisfaire les Besoins fondamentaux quartiers des exposés. »

Sur le INA.fr site, Retour sur la catastrophe

Pourtant, pour marquer l’anniversaire de l’accident, les Autorités avaient Annoncé Qu’elles ouvriraient le site au public, Assurant Ainsi Qu’il n’ya aucun danger, Comme l’a prétendu, en septembre, le Ministre de l ’ Environnement. Jairem Rameh une affirmé que les déchets Dans l’usine et sur tout le site n’étaient pas contaminés. Face au tollé suscité d’indignation, le gouvernement a décidé de laisser le site fermé. « N’est ce pas à Hiroshima, c’est à Bhopal, nous voulons survivre. Ceci est dédié aux morts, aux martyrs de la multinationale Union Carbide », Peut-on lire sur le bâtiment du Souvenir, Face à l’entrée de l’usine maudite. Pradeeb est venu avec ses amis du même age pour les Commémorations.

(( « Nous sommes amers. On al’impression de ne pas être des Êtres humains a leurs yeux. Mais nous les jeunes nous n’en resterons pas là. »))

Dominique Bari