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Les Etats-Unis et la Chine : Côté gagnant ; Côté perdant.

Publie le lundi 4 janvier 2010 par Open-Publishing
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Les Etats-Unis et la Chine :

Côté gagnant et Côté perdant.

Le Capitalisme asiatique, notamment la Chine et la Corée du Sud sont en concurrence avec les États-Unis pour le pouvoir mondial. L’Asie en tant que puissance mondiale connaît une croissance économique dynamique, tandis que les Etats-Unis poursuivent une stratégie militaire axée sur la construction de l’Empire.

James Petras. Janvier 3, 2010

« One Day’s Read », « Une lecture quotidienne- NdT), du « Financial Times ».

Même une lecture succinte d’un seul numéro du « Financial Times », (Décembre 28, 2009), illustre les diverses stratégies possibles vers l’édification d’un empire. En première page, l’article principal sur les États-Unis analyse ses conflits militaires expansionnistes et sa « Guerre contre le Terrorisme", sous le titre "Obama exige un récapitulatif des exigences antiterroristes ». En revanche, on y trouve deux pages, et un article, sur la Chine, qui décrivent le lancement par la Chine du train de voyageurs à longue distance le plus rapide du monde et la décision de la Chine de maintenir sa monnaie liée au dollar américain en tant que mécanisme visant à promouvoir un solide secteur d’exportation. Si Obama focalise les intérêts américains sur un quatrième front de combat (Le Yémen) dans la « Guerre contre le Terrorisme », (Après l’Irak, l’Afghanistan et le Pakistan), le « Financial Times » rapporte à la même page qu’un consortium sud-coréen a remporté un contrat de 20,4 milliards de dollars pour développer des centrales nucléaires civiles aux Emirats arabes unis, battant ainsi ses concurrents américains et européens.

A la page deux du FT il y a un article plus long sur l’élaboration du nouveau système ferroviaire chinois, mettant en évidence sa supériorité sur les service ferroviaire des Etats-Unis : Le train ultramoderne chinois pourra transporter des passagers entre deux grandes villes, (1.100 kilomètres), en moins de 3 heures, tandis que l’Express US d’ « Amtrack » met 3 heures et demie pour couvrir les 300 k séparant Boston et New York. Alors que le système ferroviaire de transport de voyageurs américain se détériore par manque d’investissement et d’entretien, la Chine a dépensé 17 milliards de dollars pour la construction de sa ligne Express. La Chine envisage de construire 18.000 k. de voies nouvelles pour son système ultramoderne, en 2012, tandis que les Etats-Unis ont dépensé un montant équivalent au financement pour le « Surge » militaire en Afghanistan et au Pakistan, ainsi que pour l’ouverture d’un nouveau front de guerre au Yémen.

La Chine construit un système de transport reliant les producteurs et les marchés du travail des provinces de l’intérieur avec les centres de fabrication et les ports sur la côte, alors qu’à la page 4, le « Financial Times » décrit la façon dont les États-Unis sont soudés à leur politique de confrontations de la "menace islamiste" avec leur « guerre contre le terrorisme » infinie. De longues décennies de guerres et d’occupation des pays musulmans ont détourné des centaines de milliards de dollars de fonds publics vers une politique militariste, sans bénéfice pour les Etats-Unis, tandis que la Chine modernise son économie civile. Alors que la Maison Blanche et le Congrès subventionnent et flattent le militarisme colonial de l’Etat d’Israël et ses capacités de ressources et de marché insignifiantes, avec pour résultat de se mettre à dos 1,5 milliards de Musulmans, (Financial Times - page 7), le produit intérieur brut de la Chine, (PIB,) a été multiplié par 10 au cours des 26dernières années, (FT - page 9). Alors que les États-Unis ont consacré plus de 1,4 milliards de dollars à Wall Street et au Complexe militaro-industriel, en augmentant les déficits courants budgétaires, et en doublant le chômage et la perpétuation de la récession, (FT - page 12), le Gouvernement chinois a mis en place un plan de relance dédié à sa fabrication nationale et aux secteurs de la construction, induisant à une croissance de 8% dans le PIB, une réduction significative du chômage et de "une relance économique en Asie, en Amérique latine, et en Afrique,(Egalement à la page 12).

Alors que les États-Unis épuisaient leur temps, leurs ressources et leur personnel dans des opérations électorales en faveur de leurs clients corrompus en Afghanistan et en Irak, et en participant à des médiations inutile entre leur intransigeant partenaire israélien et leur impuissante victime palestinienne, le Gouvernement sud-coréen, soutenu un consortium dirigé par le « Korea Electric Power Corporation » finalisait un contrat de 20,4 milliards de dollars sur le traitement l’énergie nucléaire, ouvrant la voie à d’autres contrats de plusieurs milliards de dollars dans la région, (FT - page 13).

Alors que les Etats-Unis dépensaient plus de 60 milliards de dollars dans « la « Sécurité intérieure », en multipliant le nombre et la taille de ses « Homeland’ security agencies » dans la poursuite de potentiels « terroristes », la Chine investissait 25 milliards de dollars afin de "consolider ses relations commerciales énergétiques » avec la Russie, ( FT - page 3).

Cette analyse et ces les articles et titres concernant une seule parution du « Financial Times » reflètent une réalité plus profonde, celle qui illustre un clivage majeure dans le Monde d’aujourd’hui. Les pays d’Asie, menée par la Chine, ont atteint un statut de puissance mondiale sur la base de leurs énormes investissements nationaux et étrangers dans le secteur manufacturier, le transport, la technologie, l’exploitation minière, et le traitement des minéraux. En revanche, les Etats-Unis sont devenus une puissance mondiale en déclin avec une société qui se détériore, pur produit de son appareil militaire et de son économie financière spéculative axée sur l’Impérialisme militaire :
Washington courtise des clients militaires mineurs en Asie, tandis que la Chine élargit ses accords d’investissement commerciaux avec les principaux partenaires économiques : Russie, Japon, Corée du Sud et autres. Washington obère l’économie nationale pour financer des guerres à l’étranger.

La Chine extraits des minéraux et des ressources énergétiques pour créer son marché du travail intérieur dans la fabrication.

Les États-Unis investissent dans les technologies militaires pour cibler des guérillas locales qui combattent les régimes clients des États-Unis, la Chine investit dans la technologie civile et les exportations compétitives.

La Chine commence à restructurer son économie vers le développement intérieur du pays et attribue de plus en plus de dépenses sociales afin de remédier à ses graves déséquilibres et les inégalités, alors que les Etats-Unis consacrent leurs ressources aux sauvetages et au renforcement du secteur financier parasitaire, qui a dépouillé les industries (Actifs toxiques via les fusions et acquisitions) et investit dans des objectifs financiers sans impact sur l’emploi, la productivité ou la compétitivité.

Les États-Unis multiplient les guerres et les la mise en place de troupes au Moyen-Orient, en Asie du Sud, dans la Corne de l’Afrique et les Caraïbes, la Chine fournit des investissements et des prêts pour plus de 25 milliards de dollars pour construire des infrastructures, pour l’extraction minière, la production d’énergie, et les usines d’assemblage en Afrique.

La Chine signe des accords d’investissement et de le commerce pour plusieurs milliards de dollars avec l’Iran, le Venezuela, le Brésil, l’Argentine, le Chili, le Pérou et la Bolivie, pour sécuriser son accès stratégique à l’énergie, les ressources minérales et agricoles ; Washington dépense 6 milliards de dollars en aide militaire à la Colombie, sécurise sept bases militaires du président Uribe (Pour menacer le Venezuela), soutient un coup d’état militaire au minuscule Honduras et accuse le Brésil et la Bolivie qui diversifient leurs liens économiques avec l’Iran.

La Chine augmente ses relations économiques avec les économies dynamiques d’Amérique latine, intégrant ainsi plus de 80% de la population du continent, les États-Unis en partenariat avec l’État failli du Mexique, qui a la plus mauvaise performance économique de l’Hémisphère, et où de puissants Cartels de la drogue contrôlent de vastes régions et noyautent profondément l’appareil d’Etat.

Conclusion.

La Chine n’est pas un pays capitaliste exceptionnel. Sous le capitalisme chinois, le Travail est exploité, les inégalités d’accès aux richesses et aux services sont généralisées ; les paysans et agriculteurs sont déplacées par des projets de méga barrage et des entreprises chinoises extraient sans complexes des minéraux et autres ressources naturelles dans le Tiers Monde. Cependant, la Chine a créé des dizaines de millions d’emplois manufacturiers, ont réduit la pauvreté plus rapidement, pour bien plus de personnes dans le plus court laps de temps dans l’Histoire. Ses banques financent principalement la Production. La Chine ne bombarde pas, n’envahit pas, ne ravage pas d’autres pays. En revanche, le Capitalisme américain est lié à une monstrueuse machine militaire mondiale qui draine l’Economie nationale et abaisse la Norme nationale de vie afin de financer ses guerres interminables à l’Etranger. Finances, immobilier et Capital commercial sont sapé le Secteur manufacturier, en créant leurs bénéfices de la spéculation et des importations bon marché.

La Chine investit dans les pays riches en pétrole, les Américains les attaquent. La Chine vend des assiettes et des bols pour les fêtes de mariage afghan ; les drones US les bombardent. La Chine investit dans les industries d’extraction, mais, contrairement aux colonialistes européens, elle construit des chemins de fer, ports, aérodromes et fournit du crédit facilement. La Chine ne finance pas et n’arme pas les guerres ethniques et les Révolutions colorées comme le fait la CIA américaine. La Chine autofinance sa propre croissance, son commerce et son système de transport ; les États-Unis surfent sur une dette de plusieurs milliards de dollars pour financer leurs guerres sans fin, renflouer leurs banques de Wall-Street et pour soutenir d’autres secteurs non productifs tandis que des millions de gens sont au chômage.

La Chine va se développer et exercer ses capacités par le Marché, les États-Unis s’engagent dans des guerres sans fin sur la voie de la faillite et la pourriture interne. La croissance diversifiée de la Chine est liée à des partenaires dynamiques économiques ; le Militarisme américain s’est liée aux Narco-Etats, aux régimes des Seigneurs de guerre, aux Dictateurs des républiques bananières et à Israël, le pire exemple de régime colonial raciste.

La Chine attire les consommateurs du monde entier. Les guerres globales des États-Unis provoquent le Terrorisme ici et à l’étranger. La Chine peut rencontrer des crises sociales et des révoltes populaires, mais elle a les ressources économiques pour les apaiser. Les États-Unis sont en crise et commencent à faire face des révoltes intérieure, mais ils ont épuisé leur crédit et leurs usines sont toutes à l’étranger et leurs bases d’outre-mer et leurs installations militaires sont des passifs, et non actifs. Il n’ y a pas assez d’usines aux États-Unis pour réembaucher les travailleurs désespérés : Un bouleversement social pourrait voir les travailleurs américains se réapproprier les coquilles vides de leurs anciennes usines.

Pour redevenir un état « normal », nous devons tout recommencer : Fermer toutes les banques d’investissement et les bases militaires à l’étranger et revenir à l’Amérique. Nous devons recommencer le longue marche vers la reconstruction de l’industrie au service de nos besoins intérieurs, à vivre au sein de notre propre environnement naturel et abandonner la construction de l’Empire en faveur de la construction d’une République socialiste démocratique.

Quand allons-nous vraiment analyser le « Financial Times » ou tout autre quotidien, et tirer les conclusions qui s’imposent au sujet de notre propre ligne ferroviaire à grande vitesse transportant des passagers américains de New York à Boston en moins d’une heure ? Quand relanceront-nous nos propres usines d’approvisionnement de nos propres unités de commercialisation ? Quand allons-nous construire des éoliennes, solaires ou océanique et des générateurs d’énergie ? Quand allons-nous abandonner nos bases militaires et abandonner les Chefs de guerre du monde, les trafiquants de drogue et les terroristes face à la justice de leur propre peuple ?

Serons-nous jamais lus à ce sujet dans le « Financial Times » ?

En Chine, tout a commencé par une révolution ...

James Petras est l’auteur de plus de 62 livres publiés en 29 langues, et plus de 600 articles dans des revues professionnelles, notamment l’ « American Sociological Review », « British Journal of Sociology », « Social Research », et le« Journal of Peasant Studies ». Il a publié plus de 2000 articles dans des revues non professionnelles telles que le « New York Times », « The Guardian », « The Nation », « Christian Science Monito »r, « Foreign Polic »y, « New Left Review », « Partisan Review », « Les Temps Modernes », « Le Monde Diplomatique », et ses commentaires sont largement diffusés sur Internet. James Petras est un ancien professeur de sociologie à l’Université de Binghamton, New York, et a cinquante ans d’adhésion à la lutte des classes, l’auteur est conseiller pour les paysans sans terre et sans emploi au Brésil et en Argentine et est co – auteur de « Mondialisation Unmasked », (Zed Books ), et Zionism, Militarism and the Decline of U.S. Power (Clarity Press, 2008. Sa dernière œuvre est « Global Depression and regional wars : the United States, Latin America and the Middle East », (Clarity Press, September 2009). Il peut être contacté à l’adresse : jpetras@binghamton.edu.

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Traduct Gilong.

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