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COMORES : Merci Monsieur le président

Publie le mercredi 6 janvier 2010 par Open-Publishing

Je suis franco-comorienne (précisément d’Anjouan). Après avoir eu mon bac scientifique à Mayotte en 2006, je poursuis actuellement mes études à Paris.
Mon séjour à Mayotte a laissé en moi des séquelles insurmontables. J’ai trop souffert des traitements inhumains dont sont victimes quotidiennement les comoriens de Mayotte. Des traitements scandaleux et inimaginables, qui en France métropolitaine auraient fait la une des journaux Je n’oublierai jamais cette femme avec son bébé dans ses bras dans un camion de la gendarmerie entrain de pleurer provoquant les railleries des passagers de la barge.
Je n’oublierai jamais la tristesse de mes voisins lorsqu’ils avaient appris la mort de leur fille qui était renvoyée à Anjouan et qui tentait de revenir leur rejoindre. C’était une amie à moi.
A chaque drame, les autorités françaises accusent les Comores pour se dédouaner de ce génocide dont elles sont les seules responsables à cause de l’instauration du visa internationalement illégal.
Je ne comprenais pas pourquoi les autorités comoriennes ne réagissaient pas à ces accusations gratuites et cela me blessait profondément.
J’étais très heureuse lorsque j’ai lu qu’une autorité comorienne a osé enfin dire la vérité. Croyez-moi c’est un espoir. C’est le début d’une libération Je suis sûre que le président actuel ne va pas se laisser intimider comme ces prédécesseurs. Quelle autorité comorienne à part le président actuel oserait dire : « J’ai souhaité l’aide de nos élus sur la question de Mayotte, pour leur demander de m’apporter d’urgence leur appui, afin de mettre fin au drame du cimetière marin qui existe entre Anjouan et Mayotte. Vous savez bien que depuis 1994, date à laquelle les Français ont imposé un visa d’entrée au comorien désirant se rendre à Mayotte, il y a eu plus de 6 000 morts comoriens dans ce bras de mer. Cela est injuste... Ces gens meurent dans l’indifférence et le silence de la communauté internationale. Je demande donc aux élus d’unir leurs efforts aux miens jusqu’à ce que la France abroge ce visa sans exclure une autre forme de contrôle. Les élus peuvent m’aider à cela. Il n’est pas normal que nous laissions ce drame continuer. Il n’est pas normal que des comoriens continuent à mourir par ce qu’ils veulent se rendre à leur propre pays ». Bravo M. le président d’avoir montré que vous défendez le droit du plus petit, même si je sais que la tâche sera rude. Les « défenseurs » du droit comorien à la solde de la France essayeront toujours de vous amener sur un autre terrain. Ils sont aux aguets cherchant n’importe quoi pour camoufler la vérité sur ces drames, surtout à quelques jours de la venue de M. Sarkozy à Mayotte. Celui qui, il y a deux mois s’était félicité devant le monde entier de la chute du mur de Berlin alors qu’il va à Mayotte fortifier le mur de séparation.
Les « défenseurs » du droit comorien ne broncheront pas. Il n’y aura aucune manifestation contre cette venue illégale. A l’unanimité ils crieront : « Sambi viole la constitution » lorsque nous savons tous que la constitution de 2001 a été modifiée par le peuple comorien. A l’unanimité ils crieront : « Sambi a tabassé un médecin à Sima ». Ils ne diront jamais Sarkozy a tué des innocents à cause d’un visa illégal. Toutes leurs flèches seront destinées à Sambi. Chacun d’eux se montrera plus convaincant, plus cruel pour avoir les bons points du maître. Tenez bon monsieur le président nous serons derrière vous. Avec le soutien de Dieu nous arriverons.
Comme vous l’avez bien dit : « Il n’est pas normal que des comoriens continuent à mourir par ce qu’ils veulent se rendre à leur propre pays »
Encore une fois merci, monsieur le président.

SITTI. M. A
Source : http://wongo.skyrock.com/