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Le chef du bidonville expulsé

Publie le mardi 18 février 2003 par Open-Publishing

LA NOUVELLE est tombée hier matin comme un comme un coup de massue.
Valentin Sandro, le chef des Roms du bidonville de Lieusaint,
interpellé mercredi matin par la police de Moissy-Cramayel, a été
reconduit hier à la frontière. Après une nuit passée au centre de
rétention du Mesnil-Amelot, il a pris l’avion à 9 h 35 en direction
de Bucarest, en Roumanie. L’annonce de ce retour au pays a causé un
véritable traumatisme au sein de la communauté de Lieusaint. « 
Pourquoi ils nous traitent comme ça ? On n’est pas des voleurs », ne
cesse de répéter une femme en colère. « Qu’est-ce qu’on va devenir ?
Valentin était notre chef », s’inquiète un autre Roumain. Depuis deux
jours, la vie semble s’être arrêtée dans le camp. Tout le monde
réagit au départ de Valentin mais personne ne souhaite donner son nom
de crainte d’être le prochain sur la liste. « Pour l’empêcher de
parler, ils l’ont bâillonné et l’ont obligé à monter dans l’avion.
C’est comme ça que l’on applique le droit en France ? » s’énerve
Mocanu Fireta, une habitante du bidonville.

Deux recours déposés par le collectif de soutien Désigné comme le
porte-parole des habitants du camp, Valentin Sandor, âgé d’une
trentaine d’années, était devenu incontournable dans les discussions
avec le syndicat d’agglomération nouvelle (SAN) de Sénart, la
préfecture et le collectif de soutien de soutien des Roumains.
Véritable chef, c’est lui qui organisait la vie du bidonville. A
l’heure où une grande manifestation de protestation se tiendra cet
après-midi à 14 heures à Melun, le tribunal administratif (TA)
examinera les deux recours déposés mercredi par le collectif de
soutien des Roumains. Le TA statuera sur le respect de la procédure
de reconduite à la frontière.

E. M.