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"L’argent, c’est invincible..."

Publie le mercredi 20 janvier 2010 par Open-Publishing
4 commentaires

"L’argent, c’est invincible..." Cette remarque que l’une de mes connaissances me faisait dernièrement se confirme évidemment en ce début d’année 2010.

Ne vous demandez pas pourquoi nos chefs d’État actuels, les Obama, Harper, Brown, Sarkozy, Merkel, Berlusconi etc... ont l’air tellement sûr d’eux-mêmes et au-dessus de leurs affaires. Ces individus sont tous appuyés par les plus grandes fortunes de la planète. Ils peuvent se permettre d’acheter des appuis partout à travers le monde.

Mon ami me l’a dit : "L’argent contrôle le monde. Avec les immenses fortunes qu’ils possèdent, les riches milliardaires de la planète peuvent décider qui sera à la tête de tel ou tel pays et aussi des politiques à faire appliquer par les gouvernements."

Et évidemment, ces politiques vont toujours dans le sens de protéger leurs immenses fortunes et de faire encore plus d’argent.

Et mon ami de continuer : "Si les grandes fortunes de la planète laissent subsister ici et là quelques régimes à tendance socialiste comme à Cuba et au Vénézuela, c’est que cela les arrange. Ils peuvent ainsi manipuler l’opinion publique dans les autres pays en se référant à ces épouvantails (Cuba, Vénézuéla etc...) et ainsi obtenir les résultats qu’ils espèrent..."

La question que l’on peut se demander est de savoir alors si le combat pour une société plus juste et plus humaine est vain. J’aimerais bien avancer que la réponse à cette question est "non". Cependant, lorsque l’on voit par exemple au Québec un parti politique comme Québec solidaire voué à la justice socio-économique piétiner dans les sondages depuis quatre ans, j’ai quelquefois l’impression que ce combat est perdu d’avance.

Messages

  • Bonjour,

    Je crois qu’il ne faut pas être défaitiste : c’est contre-productif. Aussi, le défaitisme est souvent basé sur une analyse inexacte de la réalité.

    Il est vrai que depuis une cinquantaine d’année, les valeurs néolibérales (concurrence, financiarisation de la vie, liberté au sens économique, production et consommation en augmentation constante, etc.) sont à la mode, affectent beaucoup de gens, mais il n’en n’a pas toujours été ainsi.

    De nos jours, il me semble qu’il y a un vide : on a besoin d’un projet social inspirant et se basant sur de nouvelles valeurs. Les conceptions du communisme et du socialisme des années 1940-80 ne sont plus vraiment adaptées à notre réalité contemporaine... Nous avons besoin de nouvelles bases philosophiques pour réfléchir à un projet de société.

    Je crois que Québec solidaire peut offrir, au minimum, un plan de travail, permettre un brainstorming et quelques bases pour ce projet de société. Les penseurs, philosophes et intellectuels qui soutiennent Québec solidaire peuvent aussi aider, en partageant leurs idées et leur vision du monde, à ce que ce projet soit adapté et réaliste. Je crois que le rôle de QS, c’est avant tout de mettre en place une plateforme permettant le débat, de créer un lieu où nous pourrons construire collectivement ce projet de société. QS n’a pas toutes les réponses, mais a la capacité et parvient, déjà, à stimuler les débats pour prendre en compte d’autres valeurs que celles de l’argent.

    Et QS ne stagne pas ! D’où vient cette idée ? On faisait 1% d’intention de vote lors de la création il y a 4 ans... Là on est entre 6 et 9% depuis 1 an, puis la débâcle de l’ADQ fait même en sorte qu’on est rendu le 3e parti au Québec pour ce qui est des intentions de vote. Évidemment, c’est symbolique, mais ça montre qu’il y a une base (justice sociale, altermondialisme, valeurs d’égalité et de démocratie participative, etc.) sur laquelle ce parti peut continuer de grandir.

    Il ne faut pas être défaitiste, il faut relever ses manches et recommencer les luttes qui furent abandonnées en 1991. Il faut retrouver l’énergie des années 1960-70, au moment où on a mis en place le système d’éducation et filet social dont nous bénéficions aujourd’hui. Et il faut réfléchir à nouveau au projet social que nous voulons bâtir en 2010, 2015, 2020 et 2030 ! Voilà où on s’en va. ;-)

    • Merci pour votre commentaire... mais de la façon dont vont les choses, dans 10 ans, il sera probablement trop tard pour changer le monde. Les jeunes générations en particulier semblent avoir subi un moyen lavage de cerveau capitaliste... et les attentats du 11 septembre 2001, événement extrêmement louche j’en conviens, ont tout de même changé la donne et donner un avantage presqu’insurmontable aux supporters du capitalisme et d’une société remplie d’inégalités dans laquelle les nantis ne cessent de se payer la tête des miséreux...

      Jérôme

    • Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux.
       Étienne de la Boétie (Français né en 1530)

      J’ai été très actif dans quelques campagnes électorales au Québec, avec des candidatures de gauche (tant au niveau fédéral que québécois). Ironiquement, j’ai des valeurs et des idées plutôt libertaires.

      Au Québec, le pouvoir des plus riches, au niveau des élections, se traduit surtout par leur influence sur les médias. Les partis plus sociodémocrates ou de gauche sont parfois carrément exclus dans les médias, de manière à amener la population à voter uniquement pour les quelques partis visibles dits « plus crédibles », soient ceux de centre-drolte et de droite. Le Journal de Québec, le journal Le Soleil (aussi de Québec) et les radios populistes ont des propriétaires qui influencent visiblement les directeur-trices de l’information. Autrement, les dépenses électorales locales sont extrêmement limitées (il existe quelques moyens déloyaux pour acheter la participation militante, mais cela n’explique pas les échecs électoraux des gauches).

      Néanmoins, le NPD (sociodémocrates fédéraux canadiens) et Québec solidaire sont connus du public :
       ce sont les gens qui ne votent pas pour ces options ;
       ce sont les journalistes qui ont peur de perdre leur emploi, qui font des choix.

      Tous ces gens ont du pouvoir et choisissent le statu quo pour le moment.

      Il ne faut pas déresponsabiliser (sans non plus culpabiliser) ou retirer « tout pouvoir » aux gens. Je parle ici du pouvoir de nos actions et inactions évidemment. Les riches n’ont que les pouvoirs qui leur semblent accessibles, comme nous tou-tes par ailleurs.

      Je suis TRÈS OPTIMISTE pour 2010. Incroyable, mais vrai. Non pas au niveau électoral, non, mais je crois qu’un grand nombre d’individus, qui sans se connaître, vont changer leur vie et celle donc d’autres dans leur vie concrète. Je crois au pouvoir des individus dans leur communauté respective qui vont prendre davantage de pouvoir sur leur vie et leur économie.

      Tous ces gestes créateurs, allant dans le sens contraire de la gestion capitaliste (antidémocratique car le vote décisionnel est au propriétaire(s) uniquement) et des motivations capitalistes du profit personnel, échappent en grande partie aux pouvoirs hiérarchiques. À la longue, les actions positives deviennent contagieuses et ultimement une nouvelle masse critique émerge. Les politicien-nes, voulant se faire élire, changent en conséquence.

      Ça ne plaît pas à celles et ceux pour qui la révolution doit être pleine de vengeance et de destruction des biens des capitalistes, certes, mais changer notre manière de vivre et devenir plus démocratique dans nos milieux, c’est la révolution réelle. Mon intuition est que 2010 pourrait marquer une accélération dynamique de ces petites révolutions vivantes, pratiquement impossible à réprimer, qui ont déjà commencées depuis quelques années et vont se faire de plus en plus.

    • Merci M. Lessard pour votre commentaire. J’apprécie le fait que vous êtes quelqu’un de personnel dans vos opinions contrairement à une majorité de Québecois qui se fient à leur animateur de radio local pour savoir quoi penser...

      Je ne partage malheureusement pas votre optimisme. Avec tout ce qui est arrivé dans les dix dernières années, si les gens avaient eu à se réveiller, ils l’auraient fait. J’ai bien l’impression que les partis politiques manipulés par l’aristocratie financière capitaliste ont encore de belles années devant eux et comme d’habitude ce sont les plus fragiles de la société, c’est à dire les classes défavorisées socio-économiquement, qui vont en souffrir...

      Jérôme