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Procès Clearstream : Denis Robert relaxé.

Publie le jeudi 28 janvier 2010 par Open-Publishing
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Rayonnant, Dominique de Villepin a quitté jeudi le tribunal correctionnel de Paris qui l’a relaxé dans l’affaire Clearstream, tout comme le journaliste Denis Robert, tandis qu’il a condamné à des peines de prison ferme Jean-Louis Gergorin, ancien vice-président d’EADS, et Imad Lahoud pour avoir été l’instigateur de la dénonciation calomnieuse ayant visé de nombreuses personnalités politiques et industrielles et le manipulateur des fichiers qui ont servi à cette fin.

"Mon innocence a été reconnue", s’est félicité l’ancien Premier ministre devant des dizaines de caméras et de micros, sous les applaudissements de ses supporters. En annonçant qu’il allait désormais se "tourner vers l’avenir" pour "servir la France", il a clairement visé l’élection présidentielle de 2012 où il compte affronter son rival de toujours, Nicolas Sarkozy.

"Je n’ai aucune rancoeur, aucune rancune. Je veux tourner la page", a assuré M. De Villepin. Toutefois, il dit avoir "été blessé par l’image que l’on a voulu donner de la politique, de l’engagement qui a été le mien pendant 30 ans". "C’est vers l’avenir que je veux me tourner, pour servir les Français et contribuer dans un esprit de rassemblement au redressement de la France".

Blême, la mâchoire serrée, l’avocat du président de la République, Me Thierry Herzog, avait quitté la salle d’audience quelques minutes auparavant, sans faire de déclaration. Le chef de l’Etat, partie civile, a cependant reçu un euro symbolique de dommages et intérêts au nom du préjudice subi. Il a annoncé son intention de ne pas faire appel.

Condamné à trois ans de prison, dont 15 mois ferme, M. Gergorin a immédiatement annoncé qu’il allait faire appel. Il est probable qu’Imad Lahoud, condamné à trois ans, dont 18 mois ferme, et le parquet, qui avait réclamé la condamnation de Dominique de Villepin pour "complicité de dénonciation calomnieuse par abstention", en fassent autant. Le parquet est hiérarchiquement soumis au pouvoir politique.

Dans ses attendus, le tribunal souligne "que la preuve n’a pas été rapportée à l’encontre de Dominique de Villepin de l’existence, tant d’une instruction donnée en connaissance de cause, de commettre le délit de dénonciation calomnieuse dont il aurait été l’instigateur, que d’une abstention d’empêcher la réitération de la dénonciation qu’il aurait su calomnieuse".

Il estime en revanche que M. Gergorin "a été l’initiateur et l’auteur principal des délits de dénonciation calomnieuse" et "qu’il a utilisé à cette fin des documents dont il savait la provenance frauduleuse et qu’il savait altérés". Pour les juges, l’ancien cadre supérieur d’EADS "a agi pour satisfaire des intérêts personnels sous couvert de la défense de ceux d’EADS et du groupe Lagardère et des impératifs de sécurité nationale" et "qu’il a été rapidement habité par une intention de nuire en partie sous l’influence pernicieuse et néfaste d’Imad Lahoud".

Quant à M. Lahoud, que le tribunal qualifie de "menteur invétéré", "metteur en scène insatiable" et "comploteur infatigable", il a "su mettre son indéniable intelligence et ses compétences professionnelles indiscutables au service d’un arrivisme certain". Seul falsificateur des listings, pour les juges, il a "su attirer la convoitise de Jean-Louis Gergorin" en l’alimentant de "données qu’il lui a présentées comme issues directement de l’informatique de Clearstream, ce qui n’a pas trompé son interlocuteur", a noté le tribunal.

Enfin, l’ancien auditeur Florent Bourges, qui a fourni les listings Clearstream à Denis Robert et Imad Lahoud, a été condamné à quatre mois de prison avec sursis pour le "seul délit d’abus de confiance". AP

http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches/societe/20100128.FAP5217/clearstream_villepin_et_robert_relaxes_gergorin_lahoud_.html

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