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A "Ni Pute Ni Soumise" : ça vous tente un vrai combat de fond, les filles ?

Publie le mercredi 10 février 2010 par Open-Publishing
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J’ai un vrai combat à proposer à l’association "Ni pute ni soumise", ce puits de lumière intellectuelle et militante qui nous éclaire toutes dans les ténèbres (Louée soit Fadéla Amara).

Un combat qui les changera de leur (infâme) cabale contre Ilham Moussaïd et contre le NPA.

Mais peut être que si elles ne s’en sont jamais préoccupées jusqu’à maintenant c’est qu’elles n’étaient pas au courant.

Alors, mettons les au courant.

La chose urgentisssime, me semble-t-il, pour les jeunes de banlieues qui luttent chaque jour "contre l’obscurantisme", et qu’elles prétendent défendre, donc, si on en croit leur dernière oukase, ce serait de se battre pour que tous ces jeunes, et notamment les jeunes femmes (puisque c’est une association féministe non ?), aient un accès digne de ce nom à la culture, aux transports, et à l’éducation, la même éducation de qualité que celle que reçoivent les "gosses de riches", d’une part.

D’autre part, que ces jeunes femmes soient enfin reconnues à leur juste valeur dans le monde du travail, et ne soient pas payées des cacahouètes pour faire des boulots de merde alors qu’elles sont bac +5, et où elles seront traitées comme des chiens.

Il se trouve que en plus d’être des femmes, jeunes, ces jeunes filles subissent d’autres discriminations, pas à cause d’un bout de tissu sur la tête, mais parce que, même en string et en mini-jupes, elles s’appellent Yasmina, Karima, Nadja, et qu’elles viennent de Vaux-en-Velin, Sarcelles, Mantes-la-Jolie...

Il y a des millions de salarié E s en France que leurs patrons prennent pour des PUTES SOUMISES et qui seront ravies de se faire épauler dans leurs combats quotidiens contre l’OPPRESSION CAPITALISTE par cette noble association "féministe".

Des millions de salariées en France, de toutes origines, qui a travail égal et compétences égales gagnent toujours entre 15 et 20 % de moins que leurs collègues masculins.

Des millions de salariées en France qui bossent dans des PME où la population est presque exclusivement féminine mais où les patrons et les postes de cadres sont masculins.

Où elles essuient quotidiennement mépris, absence de reconnaissance du travail fait à sa juste valeur, horaires fractionnés, sinon violences.

Et où en général, encore de nos jours, rentrées chez elles, commence une deuxième journée de travail, enfants, maison etc, où peu d’entre elles sont véritablement épaulées et aidées par leurs compagnons, maris ...

Et mieux encore, quand elles ne sont pas exploitées au travail, exploitées à la maison, au moins leur fout-on la paix quand elles vont se ballader ?

Non ! Les marques les harcèlent psychologiquement pour qu’elles aient l’air plus comme ci en achetant cela, moins cela en portant ceci, perdre 5kgs sous peine d’être reléguées au rang de mocheté invendable sur le grand marché de "la femme", obligées de subir toute cette propagande radicalement, profondément anti-féministe qui couvre nos murs et nos métros.

Les hommes -épaulés, nous le déplorons, par nombre de femmes- qui leur font subir ce genre de choses, sont-ils tous d’ignobles barbus islamistes qui les poursuivent le Coran à la main dans les couloirs de leurs entreprises ou qui prient plusieurs fois par jour à la maison ?

Ces femmes, TOUTES ces femmes, quelle que soit leur religion, leur statut, leur couleur, sont-elles opprimées par un voile ou un foulard sur les cheveux ?

NON ! Elles sont opprimées par le Capitalisme, et tout ce qui contribue à le fonder idéologiquement dans la société, ce capitalisme que défendent les patrons qui financent leur association, par exemple.

Allez, un peu de courage ?!

Mais c’est sûr que se dresser contre Total, Accor etc, ça demande un peu plus que ce qu’à à offrir "Ni pute ni soumise".

Parole de militante politique, syndicale, féministe.

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