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"Samedi sera une journée de lutte de tous les jeunes "
Le mouvement de jeunes indépendantistes Segi a débuté en octobre dernier la campagne Euskal Gazteria Aintzina afin de rassembler toutes les réflexions sur la situation de la jeunesse en Pays Basque Nord aujourd’hui. Amaia Elixiri, membre de l’organisation, revient sur les différentes rencontres qui s’achèveront par Gazte Eguna à Macaye, samedi.
ENTRETIEN/ Amaia ELIXIRI / Membre du mouvement Segi
Quel bilan tirez-vous de la campagne Euskal Gazteria Aintzina débutée en octobre ?
La campagne a débuté en octobre dernier. Nous avons été à la rencontre de nombreux jeunes de tout le Pays Basque Nord, 150 au total. Une bonne participation et un très bon accueil en définitive. Les rencontres ont été riches en débats et en échanges. Cela n’a pas été, ce que nous ne souhaitions pas d’ailleurs, une présentation unilatérale d’opinions, mais bien des échanges.
De toutes ses rencontres, il en ressort que les jeunes ont beaucoup de préoccupations, d’inquiétudes quant au logement, à la répression exercée actuellement par l’Etat français surla jeunesse et notamment avec les interpellations de quatre jeunes militants en juin dernier. On a pu observer une réelle volonté des jeunes d’agir, le problème étant quand, comment, avec quels moyens... Les jeunes sont dans l’attente.
Le bilan est donc très positif. Des relations ont été engagées avec différentes structures. Nous avons entamé un réel travail et reste encore à le poursuivre. Le Gazte Eguna de samedi n’est pas une finalité. C’est une suite, un moyen pour nous d’y répondre.
Vous parlez d’inquiétudes de la jeunesse, de préoccupations. Quelles sont-elles justement ?
Les principales préoccupations dont on nous a fait part lors de ces rencontres, c’est principalement le problème de l’accession à un logement pourla jeunesse aujourd’hui. Mais c’est aussi la difficulté pour de jeunes agriculteurs de s’installer. Au niveau des études également, la jeunesse doit aujourd’hui faire face à un système capitaliste, qui conduit à une école uniformisée dans laquelle il n’y a pas de places pour tout le monde. Les jeunes ont une réelle volonté de se défendre et on a pu le voir à travers les nombreuses mobilisations locales suite aux réformes. La situation de l’euskara aussi préoccupe et notamment l’absence de réponse quant à l’officialisationde la langue basque.
Pour l’ensemble de ses préoccupations, nous avons une réelle volonté de poursuivre les réflexions. Ce sera notamment l’un des objectifs de la journée de samedi.
A ce propos, votre initiative s’achève samedi, par Gazte eguna à Macaye ? Pourquoi cette journée, dans quel but ?
Cette journée avait été programmée dès le départ en octobre. Nous voulions que cette initiative s’achève par une journée de lutte, la campagne étant organisée dans un contexte politique violent compte tenu de la répression, mais aussi au niveau de la politique de l’assimilation imposée par l’Etat français. C’est une manière pour nous de donner notre réponse à cet Etat. Toutela jeunesse n’a certes pas les mêmes points de vue sur tout, et heureusement, mais par contre elle éprouve les mêmes difficultés. Et nous voulons lui montrer que tous les jeunes du Pays Basque Nord se sont unis pour exprimer leur désaccord. C’est aussi une journée où tous les jeunes rencontrés, travaillant chacun dans différents domaines, soucieux de l’avenir et qui veulent agir, se rassemblent. C’est une journée de lutte de tous pour les revendications qu’elles soient liées au logement, à l’agriculture, à l’éducation, à la défense d’une culture non uniformisée, à une officialisation de l’euskara.
Concrètement, comment cela va se dérouler ?
La journée débutera par un mintzaldi avec dans un premier temps le diagnostic, et dans un second, un débat dans lequel nous souhaitons que tous les jeunes participent. C’est important car c’est une manière de poursuivre le travail effectué. Il y aura ensuite un repas animé par Nat eta Watson, suivront différentes animations dans l’après-midi avec notamment Xutik. Ensuite, nous organisons un défilé dans les rues de Macaye, animé par des triki, des géants... avant d’arriver dans la grande salle pour le meeting principal prévu à 20 heures. Le soir, différents concerts sont prévus, avec Islaia, La Rumeur, Gatibu et Ekintza. Les billets sont en prévente dans les points habituels à 20 euros pour l’ensemble de la journée.
La campagne des régionales a débuté. Comment percevez-vous ces élections ?
Nous appelons clairement toute la jeunesse à y participer et à voter EHBai. Le vote protestataire est pour nous une manière de montrer notre désaccord dans le contexte politique actuel.
Propos recueillis par F.O.