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Cheveux blancs, business en or pour le privé

Publie le mardi 9 mars 2010 par Open-Publishing

L’insuffisance de l’offre publique en maisons de retraite et soins de suite fait les affaires de groupes privés à but lucratif.

Hôpital public qui pleure, groupes privés qui rient… La comparaison vaut pour bien des disciplines de santé, à l’image de la chirurgie, activité contrôlée à plus de 60 % par les cliniques, mais elle s’applique tout à fait à la prise en charge, plus ou moins médicalisée, des personnes âgées. Tandis que l’AP-HP taille dans son potentiel de gériatrie, ce secteur voit croître et prospérer les sociétés à but lucratif. Deux groupes dominent le secteur privé des maisons de retraite et des cliniques de soins de suite et de réadaptation (SSR). L’un comme l’autre, observe la presse économique, « traversent la crise sans encombre », « connaissent une croissance soutenue, à faire pâlir d’envie plus d’une entreprise cotée » (en Bourse). Leur atout majeur ? En termes de business, « une « visibilité excellente ». Entendre qu’ils tirent parti de l’accroissement de la population âgée, et de l’insuffisance de l’offre publique.

Tout incite à « acheter cette valeur de croissance dans une optique de moyen terme », conseille le magazine financier Investir, en évoquant le groupe Orpea (21 000 lits en France), qui affiche un chiffre d’affaires en constante augmentation : 702 millions d’euros en 2008 (+ 30 % sur 2007), 843 millions en 2009 (+ 20,1 %), et un objectif de 1 milliard « au moins » en 2011. Des bénéfices confortables : 48,4 millions d’euros en 2008 (+ 17,5 %). Et des perspectives 2010 que la communication officielle du groupe résume ainsi : « Croissance soutenue, rentabilité solide et développement créateur de valeur. » L’affaire marche si bien qu’Orpea, coté en Bourse, a réalisé sans peine, l’an dernier, une augmentation de capital (pour 62,4 millions d’euros). Tout comme le numéro 2, le groupe Korian, présidé par l’ancienne directrice de l’AP-HP, Rose-Marie Van Lerberghe (parcours qui, à lui seul, en dit long), qui, avec quelque 14 000 lits, affiche lui aussi un chiffre d’affaires en hausse régulière (850 millions en 2009). Ses actionnaires (sociétés d’assurances, holdings…) n’ont pas de cheveux blancs à se faire.

YVES HOUSSON