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Maastricht vu de l’Acropole

Publie le jeudi 11 mars 2010 par Open-Publishing
11 commentaires

Maastricht article 104

Losque nous avons voté contre le traité de Maastricht, bien peu d’entre nous avait remarqué l’article 104 qui interdisait aux états adhérents d’emprunter directement à la banque centrale prévue par le traité (BCE), alors qu’ils le faisaient, jusque là, couramment avec leur banque nationale (Banque de France pour la France). Ils leur faudrait donc, désormais, passer par les banques normales ,c’est à dire privées.

Qu’est-ce que cela change ? Eh bien prenons l’exemple d’un état, comme la Grèce, qui voudrait construire de bons logements pour son peuple (100 000€ par logement F3). Avant, l’état grec pouvait emprunter à sa banque centrale qui aujourd’hui est la BCE (taux actuel=1%), maintenant il doit (art 104) passer par la DBC (Dalton Brothers Compagny) une des banques multinationales privées, (taux= 6%).

A 1% il aurait remboursé 120 000€ sur 20 ans soit l’équivalent d’un F4 (F3 plus une pièce virtuelle) payé cash. A 6% il va rembourser 220 000€, soit l’équivalent d’un F3+ un F4, virtuel, payés cash ! Le F4 étant « cooccupé » par la BCE (une pièce) et les 3 autres pièces par la DBC.

Conséquences :
1-le programme de construction de logements du gouvernement grec rentre dans un tiroir, les grecs continuent de se bousculer pour occuper les logements existants dont les loyers (encaissés pour une bonne partie par la DBC) s’envolent. Les bâtisseurs grecs entament une cure de chômage.

2-Les grecs, endettés jusqu’aux cheveux par la DBC, sont traités de fainéants, voire de voleurs, par la presse bourgeoise à grand tirage (propriété de la DBC) des pays dits « sérieux » de la zone € (France, Allemagne, GB,..etc). L’humour anglais en faisant même des PIGS (cochons) ; les Portugais, Irlandais, Grecs et Spanishs (espagnols) apprécient hautement cette amicale « générosité ».

3-Sarko, Merkel, Brown, et les autres le répètent ; il est hors de question que la force publique qui, en 2008, a sauvé la DBC mette son nez dans ses affaires. Pas question même de faire intervenir Luky Luke pour assagir les Dalton ! Ou aidez les grecs à se désembourber !

4-Et encore moins de faire sauter l’article 104 du traité de Maastricht.

Sauf que, dans la notation de la DBC, derrière les PIGS apparaissent les IFs, Italiens et.... Français. Rappelez-vous 1990, les libéraux, écolos ou non, de droite, de gauche, du centre, du plafond, ils le disaient tous : l’euro, pour voyager, ce sera tellement super !... Mais la DBC, savait, elle, que, désormais, quand la France, comme les autres, construirait des LGV ou des logements, le jackpot serait au rendez-vous, et la DBC se taisait.....

Maintenant Sarko parle, écoutez-le : Le TGV, les logements sociaux (il en manque 900 000 en France), c’est bien mais c’est cher, alors, démerdez-vous...... avec le PRIVE.

Extrapolation de Etienne Chouard

http://www.legrandsoir.info/VOICI-C...

Messages

  • Très juste. La monnaie et un facteur d’exploitation. La BCE est faite pour cela.
    Son unique objectif est la stabilité des prix. Ce qui garantit le profit maximum des prêts financiers.

    Donc, la seule solution qui préserve la souveraineté grecque, (et son système économique et social), c’est de sortir de l’Euro ou de recréer une monnaie intérieure (double monnaie).

    Comme le sort de la Grèce peut survenir pour tout pays européen (hors l’Allemagne pour le moment), - les déficits, y compris en France, sortent largement des critères 3% du Budget et 60% du PIB -, la seule solution est de sortir de l’Euro.

    Ce n’est pas l’Europe qui va créer une Banque centrale publique, destinée à relancer l’économie et surtout l’Industrie.

    Au passage on voit combien les programmes de formations qui prétendent se situer "à gauche de la gauche" sont mièvres et peu en rapport avec l’urgence de la situation.

    JM Berniolles

    • Très juste. La monnaie et un facteur d’exploitation. La BCE est faite pour cela. Son unique objectif est la stabilité des prix. Ce qui garantit le profit maximum des prêts financiers.

      Ouais ba bon pas sur...

      La BCE n’a aucun principe sur la stabilité des prix, ça c’est de l’enfumage, du germano-correct si je puis m’exprimer ainsi (avec toutes mes excuses à mes amis allemands).

      La BCE n’a rien stabilisé du tout, elle a juste envoyé des montagnes de liquidités aux groupes financiers partout sur la planète, ce qui fait peser des risques de sur-inflation quand cette monnaie repassera dans le circuit réel des échanges (et elle repassera).

      Donc stabilité des prix c’est inexact, bien au contraire. La BCE a fait comme toutes les banques centrales du monde, elle a abreuvé de blé et elle abreuve toujours de blé, à taux d’ami, les groupes financiers mondiaux (en Chine par exemple ça alimente depuis des mois les porte-monnaies de la bourgeoisie, la spéculation immobilière, etc).

      La BCE quand elle balance 80.4 milliards d’euros à 1% aux groupes financiers fait un cadeau monstrueux à ces derniers, point à la ligne.

      C’est sur, que la bourgeoisie a tout intérêt de parler de minarets, de burqa, de multirécidivistes arabisants et noirs, d’essayer de jeter l’opprobre sur une révolutionnaire musulmane.

      Reprenons comme on l’écrivait sur notre site comme l’ami Étienne , en nous étranglant de rage :

      80,4 milliards d’euros prêtés aux banques privées à 1%

      5 milliards d’euros prêtés à 6,38% pour la Grèce

      demain l’emprunt français

      cherchez l’erreur …

      C’est toujours difficile de parler pognon quand les euros s’alignent derrière les uns les autres comme des armées de fourmis processionnaires .

      Et pourtant dans l’enfumage de ces dernières semaines, deux faits viennent d’éclairer notre entendement sans qu’ils fassent la une de Télé-Sarko.

      Ces deux faits éclairent plus que 50 discours.

      La Banque Centrale Européenne (la BCE), qui est à l’euro à l’Europe ce que fut à la France et au franc la Banque de France, c’est à dire l’organisme qui ordonne la circulation de la monnaie, l’euro, vient de prêter 80,4 milliards d’euros à 1% au banques privées. Ces sommes prêtées avec notre argent défient l’entendement, et pourtant ….

      Dans le même temps la malheureuse Grèce, à qui la BCE et l’Union Européenne interdisent d’emprunter à la BCE, était contrainte d’emprunter à 6.38% de l’argent aux … banques privées , serrée à la gorge par les mêmes qu’elle a sauvé de la ruine 1 an plus tôt, les intérêts privés.

      80,4 milliards d’euros filés aux banques et groupes financiers à 1%

      5 milliards d’euros empruntés par la Grèce à 6.38%

      Les petits biscuits ré-aloués aux intérêts privés à taux d’ami c’est 7 fois le montant réuni du RMI/RSA, de la CMU, de la CMU complémentaire (CMUC) et de l’aide complémentaire santé (ACS).

      Ceux qui sont serrés à la gorge par des prêts à taux lourds apprécieront l’égalité de traitement entre intérêts des capitalistes et intérêts de la population.

      Allez donc voir la BCE et demandez lui un prêt à 1% !

      La Banque centrale européenne qui joue avec notre argent, sans contrôle, interdit aux états de lui emprunter de l’argent et lâche régulièrement de telles sommes colossales aux intérêts financiers privés.

      Il semble infiniment plus raisonnable de confisquer la BCE comme les banques privées et de les mettre sous contrôle des travailleurs qui savent ce qu’est un euro et ce qu’il coute de travail à réaliser.

      des hyènes !

    • La stabilité des prix, combattre l’inflation, est le seul objectif qui lui soit fixé. C’est dans les textes européens et c’était aussi dans le projet de TCE.

      Ce qui ne veut pas dire que les prix soient complètement stables.
      Néanmoins, on voit bien que l’objectif n’est pas de relancer l’économie par l’augmentation du pouvoir d’achat, mais d’obliger les gens à consommer du crédit.

      JM Berniolles

    • Je comprends ce que tu dis, mais la BCE fait l’inverse en injectant des montagnes de liquidités en permanence.

      Pour l’instant ça ne ressort pas, mais à un moment le blé va ressortir et c’est mathématique.

      Ca fait un moment que se crée artificiellement des montagnes de dollars et d’euros.

      Dans l’accélération de la crise de ces deux dernières années, les sommes balancées sur les marchés sont titanesques.

      Alors evidemment on peut dire que les banques remboursent ces prêts à 1% et prêtés à 5 6 7 8% aux états (elles les remboursent quand les états remboursent).

      Mais la machine n’est pas aussi huilée que cela et à un moment, dés que les groupes financiers penseront qu’il y a une véritable reprise, ils vont déverser ces montagnes dans le circuit.

      Pour l’instant ce n’est pas le cas, les banques preferent faire du bas de laine, ne pas prêter et arroser les actionnaires .

      Mais quand tout cela va percoler.... aïe !

      C’est de cela dont je voulais parler et du hold’up.

      Sinon je ne crois pas une seconde à la mission de la BCE. Sa mission c’est détourner de la richesse vers les privés, y compris en prenant le risque d’une super-inflation si l’économie repart réellement.

    • Situation atterrante !La Grèce aujourd’hui,les Piggs demain,les IFs après demain !
      Exit les Banques Centrales ;en France ce fut le fait de Pompidou ,avant d’être celui
      de Maastricht.Mr POmpidou était un des grands décideur de la Banque Rothschild.
      Il fallait tuer le gaullisme encore attaché à certaines valeurs de la France.
      On souffre avec le peuple de Grèce.Il faudra envisager une sortie de la zone euro,
      sous contrôle de la grande finance mondiale ,et des lobbies puissants.
      La droite libérale et mondialiste,la gauche internationaliste,travaillent de concert.
      Il est dommage de voir que le seul discours sur la réhabilitation du franc ,reste
      entre les mains d’une certaine droite.Peut-on espérer qu’un jour une gauche
      républicaine puisse nous offrir d’autres alternatives ?Est-elle en capacité de résister
      aux pressions du nouvel ordre mondial ?On en doute fort !Cliquer sur la Fondation
      Saint Simon, ;tout ce que nous donne pour avenir cet organisme,actuellement dissout, n’est que destruction,pour nous et nos générations futures .Alors cliquez !

    • C’est simplement une contradiction du système. Du point de vue de celui-ci il fallait bien garantir les actifs pourris qui s’étaient accumulés chez les banques, dans la recherche de profit de spéculation pure. La BCE y a été contrainte comme les Etats, -puisque nous sommes dirigés par des valets grassement rémunérés du néo libéralisme-.

      Là, on voit simplement que ce système néo libéral de spéculation quasiment pure, même les entreprises deviennent des supports à spéculation avec les "hedge funds", n’est en fait pas viable. Il est mort, comme Hitler était battu militairement à Stalingrad, mais combien de millions de morts encore après.

      Chaque jour, il faut savoir qu’il y a sur les places financières sans doute plus de 1000 milliards d’euros engagés dans des opérations uniquement spéculatives.

      En Europe, la crise est définitive. C’est la crise du système, majeure.
      L’économie censée repartir tous les six mois est en fait définitivement au point mort. Même un pays comme la France ne peut se permettre de fonctionner avec une activité de services, privés qui plus est, représentant la partie majeure de son économie. Puisqu’on liquide l’Industrie et l’Agriculture et la Pêche.

      La situation est grave. Je pense que les gens ne s’en rendent pas encore compte, surtout à quel point. Il est vrai que la réflexion de fond des partis politiques dits d’opposition est d’une pauvreté affligeante.
      Pourtant, il est demandé à ces mêmes personnes de rembourser tous ces crédits aux banques qui apparaissent maintenant dans les déficits budgétaires.

      En somme, ce système compte beaucoup sur les pauvres. C’est d’ailleurs ce qui est à la base du problème des subprimes.

      JM Berniolles

    • Article 104 mis à part, on peut trés bien envisager de redonner aux états des droits de tirage, conditionnels, sur l’€, et contrôlés par la BCE. Encore faut-il se décider à dominer les banques, c’est à dire le capital, et ça c’est pas encore mûr..

    • Sauf que dans le cas des subprimes, les "pauvres" avaient signés des emprunts progressifs, donc idiots, mais ils avaient signés. Qu’ont signés les grecs ? rien, absolument rien ! Peuples européens, regardez comment le capital s’y prend pour faire plonger le niveau de vie d’un peuple "frère" et méditez....

    • Nous sommes de plus en plus nombreux, en tant que citoyens, à prendre conscience qu’il faudra tôt ou tard "désobéir à cette europe illégitime"...

      Nous étions majoritaires déjà il y a 5 ans , pour dire NON malgré le harcèlement du pouvoir médiatique.

      Les Irlandais ont dit NON à la dette dont cette europe des voyous en col blanc exige les aggios abusifs.

      Les grecs disent NON par leurs grèves à la même gabégie européenne...

      Les mouvements sociaux convergeront nécessairement vers des revendications politiques dans toute cette europe-croupion de l’OTAN...

      La vertu qui sauvera les peuples de ce continent ne peut être que "l’intelligence", c’est-à-dire la capacité d’arimer ensemble la cargaison des militances nécessaires à "la transition démocratique" :

      il s’agit de la traversée d’un océan de combats petits et grands par la nef "humanité", afin d’atteindre la rive d’une modernité absolument vitale...

      Cette "intelligence" suppose donc que l’on n’oppose pas les "médiocres victoires" aux gandes attendues : une élection, aussi dérisoire semble-t-elle, peut apporter un signal qui déclenchera une dynamique bien supérieure aux "programmes affichés"...quant auxquels le peuple n’a pas autant d’illusions qu’on le craint..

      le processus est complexe, qui met les peuples debout pour désobéir aux hypnotiseurs dominants : il ne faut pas cracher sur les sources du militantisme qui sont multiples et diverses.

      De nouvelles formes d’intervention vont émerger des anciennes...mais il est temps que l’on pose la question du "comment".

      Etienne Chouard la pose en en rêvant d’un "parti sans chef" et d’une Constitution écrite par le peuple et pour le peuple...c’est une question Universelle.

    • Pourquoi ?

      Il est toujours juste de s’attaquer aux plus grands brigands, mais les états-nations à une monnaie appliquent strictement la même politique d’aide au capital, de refinancements à taux d’amis .

      Penser que le franc ç’eut été mieux ne me parait pas du tout étayé, même une belle connerie.

      L’Islande, hors de l’UE, a eu strictement la même politique ultra-libérale sauf que là l’état n’a pas réussi à renflouer les banques et a sauté avant.

      France ou UE, l’ennemi n’est ni la France, ni l’Europe (ce qui est distinct des deux états sous-sous-jacents, l’état français et l’appareil d’état UE) .

      La bourgeoisie choisit de s’organiser plus haut et frappe chaque peuple l’un après l’autre.

      La classe populaire qui, un siècle auparavant, était en avance sur la bourgeoisie en ayant une internationale, n’a même plus les capacités de s’organiser à un échelon national.

      C’est bien un des autres chantiers pour les révolutionnaires, que d’essayer de coordonner les batailles à l’échelle la plus élevée possible, le monde.

      Mener une bataille de retour au franc ne me semble pas plus révolutionnaire ou plus favorable aux interets des peuples concernés que de se battre pour l’euro ;

      L’un et l’autre sont des oppressions et étaient des entreprises anti-populaires, l’UE représentant une étape de plus dans le déni démocratique.

      Mais la Grande Bretagne, avec la livre sterling a fait la même chose que l’UE avec l’Euro : gaver les interets financiers.

      Il faut dénoncer les scandales de l’appareil d’état de l’UE, sa BCE hors contrôle populaire, mais également travailler à articuler les résistances à échelle européenne (ce qui ne signifie pas que ce soit la seule étape) s’appuyer sur les ponts forts nationaux pour porter le fer plus haut.

  • Si l’on veut changer le système, il faut le comprendre.

    Le crédo néo libéral pour une Banque centrale est le suivant (d’un directeur de la Féd US) :

    a) la Banque centrale émettrice de papier, d’ailleurs sans valeur propre, doit être indépendante des pouvoirs politiques. [celui-ci se trouve alors dépouillé de son levier monétaire, pour sa politique (industrielle, sociale, ...)]

    b) Les déficits budgétaires des états doivent être raisonnables et en aucun cas ne doivent être monétisés par les Banques centrales. il faut aller vers le privé

    c) le crédit distribué par les banques privées (création de monnaie par celles-ci, donc souvent utilisation de monnaie fictive puisque les actifs sont pourris) doit l’être en fonction de critères de marché et non pas en fonction de critères de copinage ou pire de critère politique

    C’est la BCE, mais les anglais à la pointe du néo libéralisme font fonctionner leur livre de cette manière.

    Donc les Etats et les collectivités locales (à hauteur 15% de leur budget) empruntent dans le privé.

    JM Berniolles