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GRECE, ETC... CE NE SONT PAS DES "FAILLITES", CE SONT DES PILLAGES ORGANISES !

8 mai 2010, 10:49, par Cop

Je reviens sur la crise capitaliste, c’est une vraie crise capitaliste, avec des capitalistes qui vont sauter et d’autres qui vont améliorer leurs positions.

Une vraie crise.

Celle-ci s’illustre dans la question de la place des grandes banques par exemple.

Les banques sont en même temps coincées sur des marchés spécifiques , par exemple la Grève (où les banques françaises y sont à hauteur de plusieurs dizaines de milliards d’euros), où elles vont hurler pour que les états viennent les sauver , demander que la classe populaire les gave de profits, réclamer plans d’austérité, prêts de la BCE à taux d’ami, et que d’autres états interviennent.

Si ces grandes banques n’existaient pas en Grèce, ça n’aurait pas stressé particulierement les grands interets financiers. Là oui. Et cette dimension de la crise existe réellement . Oui les banques coincées en Grèce sont en danger (le pognon des actionnaires peut partir d’une minute à l’autre de ces banques, mais les banques non). On ne va pas pleurer mais c’est une première réalité.

Et il y a la spéculation et toutes les moutures intermédiaires.
Mais justement la spéculation, comme l’hyper-spéculation, fait aussi partie des outils des mêmes banques.

En temps ordinaire, suivant la sainte main invisible, la double vie ou triple, des banques ne fait pas soucis. Pendant qu’une partie de leurs salariés manucurent les moissonneuses batteuses, d’autres tiennent les salons de coiffure, les 3emes jouent aux nuées d’oiseaux s’abattant sur le grain et les 4eme montent dans les hélicos d’assaut.

Tout est bien coordonné alors, gros œuvre, finitions, etc.

En crise profonde du capitalisme, les banques ont des spéculateurs qui ont des interets contradictoires avec les interets de la partie peu mobile de leurs investissements.

La banque machin, en même temps qu’elle a les couilles prises à Athènes, a toujours ses nuées de spéculateurs salariés de la banque qui jouent contre elle.

Pour les spéculateurs et les programmes de spéculation développés ces dernières années, la situation actuelle est un régal.

Mais cela est un aspect superficiel qui renvoie à une crise profonde du système et ses assauts désordonnés pour rétablir un taux de profit valable.

Par contre, il faut bien mesurer que les grandes banques françaises sont particulierement impliquées en Europe du Sud.

Par exemple est impensable pour l’appareil bancaire légalement français que l’Espagne saute.
Les économistes me corrigeront mais l’implication des grandes banques françaises en Grèce doit être de quelques dizaines de milliards (il me semble 75) tandis que sur la péninsule ibérique Portugal et Espagne, ça doit être pas loin de 10 fois plus.

Et là tout change d’échelle. Si il arrive une chose comparable à la Grèce à l’Espagne , les risques que l’ouragan passe très rapidement par le France pour s’étendre au monde entier seront inédits.

Nous sommes bien dans une crise et dans celle-ci, la classe bourgeoisie ne connait qu’une solution, braquer les populations, même si ça fait s’écrouler les choses autour d’elle.

Le mécanisme connu ayant provoqué la séquence 1927-1945 est en place. Avec de sévères complications (prolétariat plus puissant numériquement, difficultés de faire des guerres à échelle suffisante, bourgeoisie internationale donc peu natioanle, etc).

Ca ne veut pas dire que nous connaitrons forcement les mêmes choses, mais le risque est désormais très important d’un chaos extreme , la bourgeoisie n’ayant plus des outils suffisamment puissants de planification (elle a fait profession de l’inverse au contraire depuis 30 ans) au travers de l’état.

La bourgeoisie n’a pas encore construit suffisamment sa régulation à échelle internationale et en même temps elle s’est ôté les moyens de la faire à échelle nationale.

Il n’y a pas lieu de s’allier à la face fixe de la spéculation contre sa phase mobile, c’est le même visage affreux et tourmenté d’une même classe.

Il faut bien en finir avec le capitalisme et, à cette fin, développer ce qui peut le remplacer, la démocratie réelle , la démocratie prolétarienne, celle qui place sous contrôle des travailleurs l’économie et les lieux de production de richesses.

Ceux qui peuvent stopper la course à l’abime d’une classe devenue folle et instable, dangereuse car elle a le pouvoir, ce sont bien les prolétaires au sens moderne du terme.

Et si on attend 2012, non seulement on ne comprend pas qu’un président n’a aucun pouvoir quand celui-ci est en contradiction avec le système mais également on accepte la défaite préalable due à la sur-agressivité d’une bête devenue malade et dangereuse, menaçante pour tous et toutes.

L’issue politique est bien dans la lutte des classes réelle, pas dans des isoloirs. Ou autrement dit la conquête sociale se fera dans les quartiers et les entreprises, l’isoloir ne servant là, au maximum, qu’à entériner une puissance gagnée sur un autre terrain.

Ce que je veux dire aux électoralistes c’est qu’on n’est plus dans le mouvement-pression (qui n’a jamais bien marché depuis 20 ans) en attendant une hypothétique victoire électorale. La bourgeoisie n’attends pas, elle.

Ce sont des batailles directes. Il a fallu 24 heures de spéculation internationale et de krach, pour que Fillon annonce un plan de rigueur contre la classe populaire, si la situation empire combien de temps faudra-t-il pour qu’ils agressent à plus grande échelle ?

Électoralistes ou pas, il faut renforcer les syndicats , travailler à les unir sur une base de résistance et de contre-offensive contre la bourgeoisie, enfin développer des outils plus massifs que les outils syndicaux aptes à disputer le pouvoir réel. Nous n’avons pas d’alliés dans la classe bourgeoise, seulement des contradictions à utiliser. Par contre, individuellement si les bourgeois préfèrent leur destin d’êtres humains à celui de prédateurs, bienvenus !