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Porter le PCF au cœur du rassemblement de la gauche anticapitaliste et révolutionnaire

25 juillet 2010, 09:12, par Cop

Ca me fait penser au décès de Luis Corvalan, ancien dirigeant du PC Chilien et démonstration "vivante" de l’impasse du réformisme.

Le PC chilien fut, si je puis dire, peu sovietiste dans l’affaire, mais démocrate de gauche.

Le coup d’état du 11 septembre 1973 ne fut pas si aisé qu’on le croit pour la bourgeoisie, la banlieue de Santiago résista un moment , il est probable que le rapport de force aurait pu basculer avec quelques armes de plus (celles que le gouvernement avaient fait saisir) et le renforcement stratégique des commandos ruraux et cordons ouvriers (les embryons de soviets à la chilienne). Ce ne fut pas la politique du PCC.

Le seul parti révolutionnaire de l’époque, le MIR (guevariste) qui fournit d’ailleurs la garde rapprochée de Allende et aida une partie des dirigeants de gauche à évacuer tout en interdisant à ses militants et dirigeants de quitter le Chili, venait d’une ligne politique guevariste excentrée de la classe ouvrière au début et mis un moment à comprendre la question de l’auto-organisation de la classe ouvrière.

Miguel Enriquez, dirigeant du MIR, Mouvement de la Gauche Révolutionnaire, fut tué les armes à la main au Chili (d’où le beau film qui en fut tiré), pas Corvalan (ça sert à ça du moins) et le MIR, une fois la résistance populaire écrasée supporta le maximum de la traque jusqu’à se faire massacrer. Le PCC accoucha d’un groupe armé sous Pinochet qui tenta de résister . Enfin le MAPU chilien parti chrétien de gauche connut une scission qui bascula dans la lutte armée.

Mais disons qu’une chance historique, qui avait vu les masses se mettre en mouvement , était passée et fut refermée dans l’affrontement final qui commença le 11 septembre 1973. Et comme dans ce genre de bataille entrainant des masses énormes dans la bataille, la difference fut faible qui fit basculer le sort entre les mains d’une bourgeoisie putchiste. La gauche fut partagée entre militarisme guevariste et réformisme, ce dernier se subdivisant entre réformisme de droite, le PC Chilien, et réformisme de gauche, le PS d’Altamirano (qui finira libéral ensuite).

Ce qui me ramène à parler des élections. la question n’est pas de participer ou pas à des élections, ni d’éventuellement faire un gouvernement dans le cadre de cette démocratie limitée, mais de comprendre ce qu’est un état, sa nature de classe, ses excroissances parlementaires, les limites et l’arsenal créé par l’appareil d’état pour user de toute sa force et sa violence contre toute manifestation réelle d’un pouvoir alternatif au sien.

Il y a cette compréhension stratégique que doit avoir un parti pou le pouvoir des travailleurs,d’un côté, et de l’autre les illusions de la classe populaire, votant ou s’abstenant d’ailleurs, sur ce qu’est réellement l’appareil d’état, c’est ce que j’appellerai les illusions républicaines.