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20 août 2010 : 70e anniversaire de la mort de Léon Trotsky

24 août 2010, 07:48, par Copas

"Les Masses font Histoire" c’est une des phrases les plus JUSTES de Marx

Quand "le PARTI" décide , fût ce avec les meilleures intentions , qu’on peut , qu’on doit AGIR au nom des travailleurs, la dictature du prolétariat ne peut être que dictature SUR le prolétariat..

La question de Trotsky ne se résume pas aux questions de la transition socialiste, mais elle permet d’aborder des tas de choses.

Là, dans le cas qui nous pré-occupe, je pense que les circonstances historiques furent écrasantes et la lutte des classes emmena rapidement l’enthousiasme révolutionnaire qui porte les masses en avant une une phase plus confuse de surgissement d’une couche sociale qui assurera la gestion et la direction de la société en lieu et place de la classe ouvrière (1% à la fin de la guerre civile) et de la paysannerie pauvre.

Cette couche sociale assurera le pouvoir par dictature contre les anciennes classes mais également contre les classes populaires (classe ouvrière, paysannerie pauvre, et ouvriers agricoles).

Le passage se fait en très peu d’années, et il est universel. C’est à dire qu’on voit ce processus dans énormément de sociétés (de la Chine au Vietnam, de Cuba à d’autres expériences qui ne se valent pas toutes, et de loin).

Ce sont les limites du "dirigisme volontariste" qui doit beaucoup aux circonstances historiques et à la faiblesse de départ du développement du prolétariat.

Et un petit peu à des déviations politiques, une insuffisance d’affermissement des positions en faveur du pouvoir (réel) des travailleurs, des insuffisances de la démocratie politique et des libertés individuelles, des croyances sur le socialisme par en haut (qui nationalise mais n’autogestionne pas, permettant ainsi le maintien des méthodes despotiques de commandement des entreprises).

La complexité des sociétés rend complexes les montages politiques du pouvoir du prolétariat (tout le monde n’est pas dans des grandes usines, très loin de là), et on peut trouver des choses intéressantes en ce sens dans certaines SCOP actuelles qui déchiffrent pour une autre société les problèmes de multiples activités réunissant de 1 à 5 ou 10 personnes en les coordonnant et faisant vivre la démocratie en leur sein tout en conservant une liberté profonde des producteurs . Ca ne signifie pas que les SCOP sont actuellement la solution à la partie du prolétariat qui est atomisée (la plus grosse) mais ce sont une ébauche des organisations de la transition et une vitrine de ce qui sera possible dans une société où la bourgeoisie sera éjectée.

Fin de parenthèse sur les SCOP, je reviens au volontarisme.

Le dirigisme volontariste n’est pas partout le même. ce qu’il a en commun c’est d’avoir démarré avec des révolutionnaires et a remplacé la classe populaire dans la direction et le pouvoir réel de la société.

Mais ce dirigisme est fortement différend quand on regarde Cuba où la contre-révolution n’a pas gagné et où une partie de la direction garde une flamme révolutionnaire même si la classe populaire n’a pas le pouvoir.

Par contre ce dirigisme devient une bascule sans retour dans les processus où un thermidor a eut lieu, comme en URSS et dans les pays de l’Est, où les élements de pouvoir populaires (les communes populaires) de départ ont été toujours trop faibles par rapport au pouvoir tout en étant quand même suffisamment puissantes pendant une période pour induire des instabilités dans la couche sociale dirigeante (la révolution culturelle).

J’entends par bascule sans retour quand la couche sociale dirigeante exerçant sa dictature sur le prolétariat va inexorablement vers sa mutation en bourgeoisie (mutation accomplie en URSS et presque terminée en Chine).

Toutes ces questions sont bien marquées par la société qui précède et son environnement.

Et il y a un monde entre des sociétés où le prolétariat moderne est surpuissant numériquement (nos sociétés + la Chine actuelle + la Russie actuelle + l’Iran, etc) et des sociétés où le prolétariat est très minoritaire face à d’énormes masses paysannes (ce qu’étaient la Chine, l’URSS au moment de la révolution, ce qu’est actuellement la Bolivie, ce que fut le Cuba des Battista, etc).

Nous vivons à l’époque du prolétariat dominant numériquement sur la planète, ceci est très nouveau dans l’histoire.

Les questions de la transition se posent avec des prolétariats à au niveau d’instruction techniques et basiques, parfaitement aptes à diriger collectivement et concretement la société.

C’est dans la bataille de constitution en classe consciente et en classe idéologiquement hégémonique sur le reste de la société , dans la progression de ses organisations et leur capacité à dissoudre les organisations de la bourgeoisie qui beaucoup de choses se jouent.

C’est aussi dans la maitrise de ses organisations que le prolétariat moderne doit progresser et c’est là que les questions de démocratie interne des organisations du prolétariat moderne, se posent afin de doter d’outils efficaces la classe face à la bourgeoisie.