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PRAGUE Août 68:Fût ce une tragédie ayant stoppé un processus qui aurait pu "sauver" le SOCIALISME ?

24 août 2010, 20:02, par cop

heu, sans vouloir dire...

- la question hongroise de 1956 et les trotskystes

Pour remettre en place quelques élucubrations qui gamellent sur les dates et sortent des grosses conneries .

la réponse déjà au neuneu qui prétend que les trotskystes étaient contre la Hongrie des conseils de 1956 en la traitant de fasciste.

Mais les trotskystes ont soutenu les conseils ouvriers hongrois de 1956 (lire à ce sujet et je le conseille à AC "Pologne-Hongrie 1956 ou un printemps en Octobre" de Marie et Nagy , EDI Paris, édité en 1966 je crois).

Quand à Krivine et la Hongrie de 1956, il faut quand même se souvenir (Saint Wikipedia) que le bon bougre est né en 1941... Il avait donc 15 ans en 1956...et devenait un vendeur record du journal des JC .

- plus sérieux, la question hongroise de 1956

Dans les années 1950 se passent une série de craquements qui mettent directement aux prises la classe ouvrière et la faction militaire et bureaucratique au pouvoir.

Il y a des soulèvements en Allemagne, en Pologne et en Hongrie, qui mettent à chaque fois la classe ouvrière face à des régimes se réclamant du socialisme ,tandis que les partis communistes qui sont au pouvoir dans ces pays connaissent tous de grandes tensions, une partie se mettant du côté des travailleurs et l’autre du côté de la force brute pilotée par la nomenclatura russe (qui à l’époque est en pleine forme).

La Hongrie de 1956 voit une division profonde du PC , des velléités d’une partie de la bourgeoisie de retrouver ses billes et d’un autre côté un prolétariat puissant qui essaye de jouer sa carte.

Il y a un trait commun dans la Tcheco dont je parlerai ensuite et la Hongrie, c’est le déchainement de la violence de la bureaucratie russe quand , dans l’un et l’autre pays la classe ouvrière rentre en lice avec ses comités, ses conseils et ses centralisations.

On trouvera le même scénario en Pologne à l’époque de Solidarnosc, au Chili (la réaction putchiste se fait quand il devient évident que la classe ouvrière commence à se doter des cordons et comités ouvriers, etc) , bref, quand il est évident que c’est la classe ouvrière elle-même qui se met en mouvement, tant la bourgeoisie que l’appareil bureaucratique russe déchainent une immense violence.

Les années 50 virent s’épuiser la classe ouvrière de l’est dans des assauts pour se débarasser des tiques

- Tchéco 1968

Refaire l’histoire c’est difficile, mais 68 se situe dans le cadre d’une poussée planétaire sur une dizaine d’années avec des phénomènes complexes mais qui tous secouent tant le capitalisme et l’impérialisme que les nomenclaturas

Si on extrait la tchéco du Ché, de la perception de la révolution culturelle chinoise (à tord ou à raison), des luttes de libération nationales indochinoises (l’offensive du têt) et de plein d’autres peuples, des soulèvements de la jeunesse aux USA, à Belgrade, au Japon, en Europe (le formidable mouvement de jeunesse allemand), les assauts des classes ouvrières françaises et italiennes (mai 68 et mai rampant italien), etc, des secousses partout sur la planète, on enlève alors énormément du contexte de désir de liberté de la classe ouvrière tchèque .

Une fois tenu compte du contexte et de la poussée de vie de l’époque contre des régimes qui étaient tous étouffants pour les classes populaires, à l’ouest, à l’est, la question plus spécifique de la Tchéco vient d’une vieille classe ouvrière puissante numériquement et l’opposition à la direction du pays par ceux qui ont liquidé les cocos des brigades internationales , qui plus est tiennent en place par des troupes d’occupation

Mais on aura beau ce qu’on veut, on en revient à la question de qui dirige dans une société. Les travailleurs n’avaient pas le pouvoir et ne défendront pas le système quand celui-ci s’écroulera.