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La xénophobie n’a pas fonction idéologique : elle est un instrument de classe

1er septembre 2010, 19:56, par Copas

Oui le racisme, la xénophobie, l’islamophobie, la "romophobie" sont d’un intérêt stratégique, vital, pour la bourgeoisie en période de crise capitaliste profonde.

Notre amie a raison d’appuyer sur un point précis : ce ne sont pas des dérapages, ni des erreurs, mais la crainte qu’un prolétariat moderne, devenu maintenant sur-puissant numériquement, secoué par le chômage et les agressions sociales, ne vienne étrangler la bourgeoisie.

Toutes choses ne sont pas égales. Si la bourgeoisie a toujours tiré les ficelles des divisions entre travailleurs , de la xénophobie et du racisme, la tournure de la propagande s’est singulièrement accentuée depuis deux ans au point d’être un fond permanent sur tous les grands médias, pas de jour sans parler de la délinquance et des mesures à prendre, pas de jour sans traiter un sujet stigmatisant musulmans, personnes apparaissant comme d’origine d’Afrique du nord, puis les Roms...

De stratégique le suivi est devenu maintenant tactique.

Ainsi, Sarkozy, dirigeant de l’état français, a donné un coup d’accélérateur en percevant le danger extreme du sens de l’affaire Bettencourt-Woerthz au moment où le système capitaliste internationale craque à nouveau.

A cette fin il dispose, du suivi tactique des grands médias, ceux qui l’ont fait roi, et qui se préparent à faire roi DSK si Nicolas est râpé.

Ce suivi tactique est impressionnant et massif , c’est une offensive lourde contre des fractions significatives du prolétariat moderne , parquées dans des espaces néo-coloniaux.

Les dégâts sont immenses et la gauche qui plie, recule, devant cette offensive n’est pas le moins important des problèmes.

Je ne parle pas là de la gauche bourgeoise qui nous a appris qu’elle faisait aussi bien que la droite en matière de casse des interets des travailleurs.

Mais je parle là d’une partie de la gauche réformiste et de la gauche révolutionnaire qui plient devant ces offensives où s’imaginent que ce sont des fronts comme des autres, des dérapages, des outrances, des préjugés, etc.

Ce n’est pas le moteur essentiel du racisme et de la xénophobie de la bourgeoisie, mais un calcul, un des moteurs de la division.

Face à cela, des petites équipes des communautés stigmatisées essayent de retrouver le chemin au creux de la classe ouvrière contre le capitalisme, au creux de ses partis,sans retrouver et toucher facilement les partis de la gauche révolutionnaire alors qu’ils se font menacer par la gauche réformiste.