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RETRAITES - "LA GAUCHE", LE PS, LES COMMUNISTES : SE SERVIR DU PROLETARIAT OU SERVIR AU PROLETARIAT ?

14 septembre 2010, 20:18, par Copas

Le PS de 1936, dirigeant le plus gros syndicat ouvrier, n’a strictement rien à voir avec le PS de maintenant qui a coupé le cordon ombilical avec une classe en tant que tel.

Bref le PS n’est plus un parti social-démocrate. Mais un parti démocrate.

Les choix portés, quand ils sont électoraux sont donc, si je puis exprimé cela ainsi entre Lyndon Johnson et Richard Nixon.... Faites vos jeux.

Il faut être completement hors du coup pour ne pas comprendre la difference profonde de nature entre le PS d’aujourd’hui et celui d’hier. Le lien n’est plus qu’électoral avec la classe populaire, mais pas organique, ni théorique, ni du point de vue des politiques concrètes.

Le PS ne peut subir de pressions par la classe populaire autrement qu’en termes électoraux et même ceux-ci sont contingentés. Le PS préfère perdre que de s’allier avec des partis qui sont sur une position de classe .

Ca c’est du concret, et ça c’est vu à différentes reprises . L’incapacité totale à faire bouger d’un millimètre le PS démontre largement que ce n’est plus un parti social-démocrate, ni réformiste , mais une machine électorale de type bourgeoise.

Il faut vraiment être ahuri et écervelé pour s’imaginer que le PS, tel qu’il est, va faire une politique de réformes sans qu’existe une force indépendante et un mouvement populaire inspiré largement par la première, ces deux derniers jouant sur le terrain réel .

Mais bon, même un gouvernement de droite quand il prend de solides coups de pied au cul par la classe popualire lâche du lest (68, salaire minimum + 40%, etc, avec un gouvernement de droite, le mai italien rampant des conquêtes sur un gouvernement de la DC, etc).

Ouais, mais on va faire l’unité pour battre Sarko ! sauf que ce n’est pas comme ça que ça se passe. On a déjà vu ce que ça donnait avec la gauche aux affaires, en France comme ailleurs avec les partis de gauche tels qu’ils sont et pas en les regardant avec les lunettes roses du passé.

Mais au delà, tant que des factions majoritaires de la gauche, même dans la gauche de la gauche , s’imagineront qu’on change une société par des élections, ils niqueront , détruiront, casserons, la seule chose qui permet des conquêtes sociales et éventuellement plus, c’est à dire les organisations de masse de la classe ouvrière qui, par leur mouvement même, et leurs batailles, leur organisations, sont des embryons d’un pouvoir opposé à la classe bourgeoise.

Il n’y a pas de raccourcis à cela .

Ca ne veut pas dire qu’il ne faut pas participer à des élections, même à ne pas appeler à voter pour le diable, mais en mesurer l’utilité, c’est à dire à tenir compte des illusions des "électeurs", ne pas les entretenir, se servir de celles-ci comme d’une tribune.

Mais surtout se servir des élections, explicitement, pour renforcer un sujet qui, par nature, n’est pas dans le jeu électoral : les organisations de masse de la classe populaire, candidates au pouvoir réel et quelque part supérieur à la démocratie limitée, corsetée, vendue et sous surveillance que nous connaissons.

Ce qui est mauvais c’est d’essayer de jouer aux petits soldats des bonnes petites mesures progressistes qu’"on" prendrait si "on" était élus...

Ce n’est pas comme ça que ça se passe, sans force extra-parlementaire puissante, pas de réformes , même petites, mais une politique capitaliste et anti-populaire.

Je vois bien que des tas de partis de gauche grands ou petits noircissent des pages de programmes électoraux qu’ils appliqueraient si Tonton s’appelait Tata ou vice versa.

C’est bien , mais pourquoi ça ne marche jamais ?

Ouais mais la zzzuuuunnnniiiiitééééé !!!

La seule unité qui compte c’est celle qui renforce l’unité de la classe populaire, ses organisations et sa combativité.

Et vous verrez qu’après tout devient plus facile.

Par contre, quand on saborde et auto-limite les batailles de la classe populaire afin de laisser le chemin vers une élection salvatrice on prépare inlassablement de nouvelles défaites.

Je trouve surprenant que des militants chevronnés qui se sont fait niquer à tour de bras dans les mêmes conneries sont prêts à repartir benoitement dans les mêmes affaires. C’est qu’en fait ils ont le logiciel coincé sur le seul mode qu’une longue éducation leur a donné : penser que les élections peuvent changer les choses, ce qui est un jivarisme terrifiant pour la lutte des classes.

le réalisme n’est pas du côté de l’électoralisme bêlant.