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ANALYSE DU CONFLIT

31 octobre 2010, 14:17, par yapadaxan

Le conflit en France est intervenu dans un contexte européen pour le moins critique. Les agences de notation ont sanctionné la Grèce, l’Espagne, le Portugal et l’Irlande de manière drastique, entraînant les conséquences sociales que l’on connaît. Plus largement, l’UE fait payer cette crise, qui n’est autre que celle du capitalisme parvenu à un moment de son Histoire, marqué par des contradictions accrues. La finance, la spéculation, les banques, bref, les bénéficiaires du système, patrons et actionnaires, engrangent des profits jamais atteints tout en astreignant les peuples à plus de rigueur, d’austérité et de difficultés. Le chômage est à la hausse et des pans entiers de la société se paupérisent.

Les affaires Woerth, Wildenstein, César et Karachi mettent en évidence le contenu de classe du pouvoir politique dans la collusion consanguine avec les milieux d’affaires les plus élevés.

En toile de fond, l’impérialisme autiste persiste à mener sa guerre contre le terrorisme en envahissant et bombardant toujours plus de pays, quand l’Eurasie est décrite comme contenant dans son sous-sol des richesses gigantesques. En particulier, l’Afghanistan.

Le pouvoir sarkozyen brille par son autoritarisme hautain, froid et cassant. En effet, les allusions à une répression de niveau supérieur, passant par le fameux article 16, se faisaient plus fréquentes, en même temps que menaçantes.

Les travailleurs européens ont un ennemi commun clairement identifié. Les salariés français ont en effet réagi contre "quelque chose" qui excède de beaucoup la seule réforme des retraites. Toutes proportions gardées, ça va de soi, nous nous retrouvons en 2010 dans une situation comparable à celle de 1788, en ce sens qu’elle est pré-révolutionnaire. L’insoutenable légèreté de l’être, depuis le Fouquet’s jusqu’au corridor de Neuilly/Bettencourt, n’est pas sans rappeler l’antique noblesse des ci-devant avant la guillotine.

A n’en pas douter, le premier pays qui basculera dans la révolution entraînera à sa suite des voisins proches et lointains. Il y a gros à parier que ce pays sera la France.

Pour l’heure, le mouvement n’est pas fini, il ne se réduit pas aux grèves ni aux manifs ; il est toujours vivant et actif. Il est normal que ce mouvement réfléchisse sur lui-même. Le gouvernement n’entend pas cesser ses "réformes", au contraire, il les poursuit. Il a jeté bas le masque antipopulaire et antisocial, il ne dissimule même plus son caractère fascisant. On peut même avancer qu’il n’attend qu’une occasion pour fomenter un coup d’Etat. Signe qu’il est fragile, isolé dans le pays, au milieu du peuple.

Ce n’est plus les partis politiques dits de gauche qui doivent prendre le relais, mais le peuple lui-même, en s’organisant, en fixant des objectifs clairs, précis, éminemment politiques.

Vaste campagne, dans un premier temps, de contestation du pouvoir, appel à la désobéissance civile, puis, dans un deuxième temps, proposer l’alternative révolutionnaire et socialiste. En avertissant le peuple de ce que l’insurrection pacifique risque fort de rencontrer la police et l’armée. Et qu’il faudra à tout prix gagner.

Non à nos démocrates milliardaires, à leur police, à leur armée. Non à leurs prix Nobel, à leur hypocrisie, à leurs institutions. Non à leurs infos, leur propagande, à leur intox.

Le pouvoir au peuple, par le peuple.