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L’hôpital public en danger

15 avril 2011, 00:14, par xyloffaje

> "Travailler pour le "fun", vaste sujet ; en GB la sécu fonctionne sur ce shéma (sauf que pas de liberté de choix pour les patients). Les queues sont si longues quelles traversent le "channel", jusqu’à Lille."

Eh oui : "dites moi comment vous etes soignés, je vous dirai où vous vivez ; dites moi comment vous étiez soignés, je vous dirai que vous êtes en France."

> "Ceci dit, je sais que certain toubids français (peu nombreux) sont, sincèrement, pour le fonctionnariat et la médecine de groupe. Je pense qu’ils doivent être aidés et aussi, comme les autres fonctionnaires, contrôlés."

Je pense que ce n’est pas si sur. Ils veulent surement une participation publique quand ils remplissent un role publique (par exemple les déclarations de maladies obligatoires, les vaccinations pour la grippe Bachelot - là, je suis pas sur...). Pour le reste, c’est plutot récompense à l’activité. Le problème, c’est que les feignants restent à l’hopital, pour un revenu fixe et sans surprise, avec une grille de salaires à l’envers. Le problème, c’est que le travail du médecin se caractérise par le fait qu’il n’est pas rentable pour ceux qui "évaluent" le travail (des autres). Quelle est la valeur d’une consultation ? d’une opération ? d’un scanner ? C’est la valeur de votre santé. Indirectement. Et tout aussi indirectement la valeur de votre vie, in fine. Et la bonne santé de la nation a des conséquences indirectes sur la productivité, la ruine des caisses de retraites...On arrive pas à quantifier la qualité, alors on décide de façon arbitraire du revenu des médecins, qui, un peu las d’etre les dindons de la farce, finissent par passer en secteur 2 ( la sécu rembourse le forfait, mais vous payez ce que le médecin vous demande, si vous avez les moyens, sinon vous allez aux urgences) : je suis tombé sur un article où un généraliste expliquait pourquoi il avait fait cela : il avait perdu ses clé ! C’est bête, non ? Ca vous est arrivé ? Si oui, vous connaissez le tarif : c’était presque 500 FF pour 15 minutes de travail. Ca donne plus envie d’être serrurier que médecin, non ?
Les médecins, à mon avis ne doivent pas être aidés. C’est leur role qui doit être défini, et soit ils sont rémunérés en fonction de la valeur de leur travail, soit on va être envahis par des serruriers, même pas polonais.

> "Le médecin est payé en fonction de son temps de travail et non en fonction du nombre de ses patients."

 ?? C’est l’inverse. Soit il est salarié à l’hopital (donc non fonctionnaire, ni titulaire) et sa durée de travail est fixe, et il est payé de + en + cher au fur et à mesure qu’il vieillit, soit il est en libéral, et il est payé à "l’acte".

> "Il doit y avoir un système de contrôle des médecins, comme il doit y avoir un système de contrôle dans toute profession. "

Les médecins sont un peu controlés. Et pas qu’un peu, en fait :
la DDASS,
la sécu,
le fisc,
les assureurs,
les sociétés dites savantes,
ils ont tous droit à une fiche des Renseignements Généraux,
les patients,
les confrères-concurrents,
les labos pharmaceutiques,
les ARS,
les préfets,
le Conseil de l’Ordre,
l’Europe (ça vous étonne ?),
j’ai pas d’autre idée sur le coup, mais si vous trouvez que ça ne suffit pas pour surveiller des gens censés vouloir du bien à leurs prochains, je ne sais pas ce qu’il vous faut.
A moins que vous ne disiez "un" système...,auquel cas, oui UN seul système, mais qui tourne rond, et qui rendrait des comptes à la Nation. C’était peut-être l’idée initiale à l’origine de la création du conseil de l’ordre ?
Par contre si vous voulez surveiller les flics, les administrateurs de l’hopital, les avocats, les députés, les maires, les administrateurs de la sécu (qu’ils s’acharnent à couler depuis des décennies), allons-y !!!

> Moi j’aurais bien envie de pouvoir continuer à choisir mon médecin, ça semble légitime... Mais pourtant...
Les parents (ou les élèves) choisissent-ils les enseignants ? Pourtant c’est un rapport du même degré "d’intimité", il me semble..."

Je ne saisis pas l’analogie entre un cours à l’école, et, au hasard, un toucher rectal. Ou alors vous nous cachez des choses ;-)
Mais il est plausible de considérer que si le médecin est fonctionnarisé, vous allez à celui qui vous est administrativement attribué. Un peu comme le médecin "référent" imposé par la droite (tiens ?).

> "L’hôpital public en danger"

Il ne l’est plus, il est mort. L’hopital a été divisé en "poles". Ce n’est pas qu’un nouveau gadget comme les "services", puis les "départements". C’est une véritables partition de l’hôpital qui concerne même les activités de gestion, l’hotellerie, etc. c-à-d que cela va faciliter la vente àla découpe. La gestion des fiches de paye ? Au mieux disant. La gestion des repas ? Au mieux disant. La gestion de la biologie ? Au mieux disant. Le bloc ? Au mieux disant. la gestion des (tremblez !!!) dossiers médicaux ? Au mieux disant. Cela va faire des économies en administratifs !! Ce n’est pas un mal. La question qui pourrait se poser : quel "pôle" va être privatisé en premier ? Je pense que de toute façons, cela se fera par région sanitaire. Par exemple la Générale de Santé possèdera la gestion des dossiers de malades de la région ile de France, Sodexo fera les repas des établissements de la région PACA,etc Ce ne sont que des exemples. Mais ne doutons pas de l’appétit des requins qui tournent autour de la santé publique.

> "et la cerise sur le gateau, ça sera quand ce sont les travailleurs EUX-MEMES ( en particuliers les jeunes ) qui demanderont qu’on supprime les cotisations sociales pour gagner plus"

Exact ! La lucidité, ça fait mal parfois.
Sans parler des autres scandales comme les heures supp’ exonérées de charges.
(A ce propos, les médecins, à l’hopital, ne font jamais d’heures supp’, même à 70 h par semaine. Les autres corps de métier, à 35h, moins le mercredi après-midi, moins le vendredi soir, ils en font des tas !). On verra bien leur tête aux jeunes, quand ils comprendront que le montant de leur retraite dépend de leurs cotisations. Au fait, non, je ne verrai pas ça ; et c’est tant mieux.