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Mélenchon en phase avec Royal et Joly

3 septembre 2011, 20:53

je veux bien me placer sur ton terrain pour en debattre , pas pour me faire insulter , par quoi pouvons nous avoir un debut de changement ??
que proposez vous comme moyen d’action ??
En quoi l’analyse de la situation de notre pays et du rapport de force dans la lutte , vous permettent ils d’envisager d’autres solutions , si tu veux repondre à ces points , l’on peut en debattre , sinon , ils ne s’agit que d’incantations !

Plusieurs remarques :

Sur la forme. Je dis dans un message que "ta" méthode ne marche pas (union de la gauche, électoralisme, réformisme -ce ne sont pas des gros mots, juste la qualification d’une stratégie), et plutôt que d’essayer de donner des éléments montrant que c’est faux, qu’il y a eu des avancées depuis que cette stratégie est mise en oeuvre en France (années 70), tu me mets en demeure de donner une feuille de route sinon mon expression n’est que de l’incantation. Ce n’est pas une façon correcte de débattre. Je peux te retourner la phrase :

En quoi l’analyse de la situation de notre pays et du rapport de force dans la lutte , vous permettent ils d’imaginer que la même stratégie ne va pas aboutir au même résultat catastrophique , si tu veux repondre à ces points , l’on peut en debattre , sinon , ils ne s’agit que d’incantations !

Sur le fond. Moi qui suis "communiste" (c’est à dire de formation, superficielle, marxiste -mon père fut au PCF, avant de virer sa cutie), je suis donc convaincu que l’émancipation des travailleurs viendra des travailleurs eux-mêmes, que le moteur est la lutte des classes, que la révolution peut survenir lorsque les contradictions atteignent un niveau quantitatif qui permet une rupture qualitative, etc. Je suppose que je ne t’apprends rien, tu as bien dû lire le Manifeste et autres textes de base. Bref, étant "communiste", je ne peux que miser sur la mobilisation des prolétaires et l’instauration d’un rapport de force défavorable au capital. Et les élections ne sont qu’un micro élément de ce rapport de force (donc pas négligeables, mais secondaires).

Plus concrètement, il s’agit de réarmer, de réorganiser la classe, de forger des outils pour remplacer ceux qui sont devenus obsolètes. C’est difficile, complexe, mais par exemple il faut reconstruire une unité à la base pour contourner les "barrages syndicaux" et leur impuissance. Copas écrit beaucoup et bien à ce sujet (la réorganisation de la classe), je n’en dis donc pas plus.

Mais surtout, pour conclure, je pense qu’il vaut mieux savoir reconnaître qu’il n’y a pas de solution à court terme plutôt que de se leurrer soi-même (et oui, on a besoin d’espoir pour vivre, fut-il vain) et de se faire croire qu’une route qui s’est avérée sans issue peut être une solution. C’est se payer de mots. Le courage, c’est la lucidité, pas de se rassurer avec de fausses solutions.

Arrivera-t-on à provoquer cette rupture, cette révolution ? Pas sûr... Et certainement pas demain. Mais cette route aléatoire vaut mieux qu’une route sans issue hier et sans issue demain. Socialisme ou barbarie, je ne sais qui va l’emporter, mais je sais qu’il n’y a rien entre les deux.

Chico