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Ce qu’en dit exactement Philippe Poutou

29 novembre 2011, 21:01, par Cop

c’est FINI, F-I-N.I !
C’est avec les dents, dans une guerre de classes d’une violence inédite, qui sera objectivement de processus révoltionnaire- que le Capital reculera face aux travailleurs !

exactly...

Maintenant tu as d’un côté les illusions des travailleurs sur le vote , qui feront notamment qu’ils souhaiteront gicler Sarko.

La grande majo, votant ou pas, croie que les élections désignent les gens qui ont le pouvoir. Ils n’ont pas tord, ils ont le pouvoir dans le cadre du système, à condition de souffler dans le sens du vent sur les questions essentielles, si ils s’en écartent c’est le carton assuré (Allende)..

Appeler à voter ou pas ne relève pas forcément d’un appui au système, participer à des élections ne relève pas d’un soutien au système tel qu’il est, de démocratie limitée.

Je vais perso plus loin : je suis pour tout ce qui approfondit la démocratie de ce système limité, un référendum d’initiative populaire, la proportionnelle, les mandats tournants, le vote des étrangers, etc..

Ca ne m’empêche pas de penser que cela ne recoudra pas au fond nos problèmes , d’une société débarrassée du capitalisme et ayant le pouvoir des travailleurs (le reste, l’abolition du salariat, le communisme, une société sans classes, on verra... perso cette étape il faut d’abord la réussir et bien).

Il reste qu’appeler à l’abstention est d’une grande utilité quand une fraction significative des travailleurs est OK pour le faire .

Mais ceci étant, je ne conçoit pas une révolution socialiste qui soit forcement dans un processus d’attaque du parlement, mais quand tu as une classe organisée qui a une démocratie supérieure, plus vivante, plus accomplie, plus puissante que celle limitée que nous connaissons.

Ainsi quand le parlement grec se roule dans la boue, tu as deux tendances : le PC grec qui défend de son corps le parlement et agresse ceux qui veulent empecher le parlement de se vendre, de l’autre tu as des anars en colère, des gens qui ne veulent pas payer la dette, etc ...

Les uns comme les autres sont dans la nasse. Le PC car au fond il, demeure un parti par en haut pour lequel le pouvoir populaire ressort du supplément d’âme indispensable dans la bataille mais pas le coeur, bref le PC grec n’est pas un parti sovietiste (au sens de favorable au principe des soviets), un parti de l’arc démocratique-bourgeois, de l’autre l’impatience d’une partie de la gauche qui a envie d’en découdre avec les serviteurs de la bourgeoisie.

Dans un cas comme dans l’autre, la politique est effectivement d’être au baston avec la bourgeoisie, mais ce qui manque c’est bien une force de masse unitaire et démocratique, auto-organisée, permettant que tous les courants et individus soient dedans et s’emparant de la légitimité politique du pouvoir.

1936 permit d’avancer, comme 68, mais aller au delà c’est d’emblée, dés maintenant penser une construction démocratique coordonnée qui peut parler d’une voix et incarner une légitimité politique.

C’est ce qui manqua en 1936, en 1945, en 1968.

Sinon, depuis deux ans il ne manqua pas de mouvements de masse qui se sont attaqués à des parlements ou des symboles parlementaires :

1) Barcelone
2) la tentative de prise d’assaut du parlement albanais(3 morts), c’est là la gauche qui tente...
3) des tentatives de prise d’assaut des parlements bulgares, roumains, grecs,...
4)l’occupation ducapitole de l’état du Wisconsin à Madison, aux USA (chanter les Misérables de Hugo au center de l’occupation), un épisode exceptionnel de la lutte des classes. Qu’est ce qu’il a manqué là ?
5) Enfin, dernier né, la tentative de prise d’assaut du parlement croupion du Kuweit par des groupes de jeunes réclamant une série de droits démocratiques.

Ceci pour les plus gros qui me viennent à l’esprit, sinon les exemples de simples manifs de protestation devant les parlements sont légions.

Allez au delà c’est avoir une légitimité politique supérieure, une démocratie supérieure (nous ne sommes pas des fachos) à opposer . Faute de cela, comme dans l’affaire du parlement de Catalogne nous nous heurtons à des attaques comme celles de Stéphane Hessel dénonçant la violence de groupes minoritaires contre le parlement.

Sous-entendu : pour moi, Stephane Hessel, vous n’avez pas légitimité à empêcher ce parlement de décider.

Lui semble assez social-démocrate et cela sera sa frontière.

Pour les révolutionnaires il reste à démontrer une légitimité politique plus grande, plus forte, plus démocratique et de classe qui reprenne le flambeau de la légitimité politique, de la souveraineté populaire que des parlements construits pour être inféodés à la bourgeoisie, ont été incapables de brandir et d’assumer.

On a là le défi qui s’offre à nous .

Ce qu’il nous reste à construire qui tourne beaucoup sur des comités dans les entreprises et les quartiers, en coordinations locales, régionales, nationales et pan-européennes, est cette légitimité politique construite autour de quelque chose de plus démocratique, plus unitaire et plus de classe , dans les combats de tous les jours pour faire reculer le capitalisme.

Et cette construction se fait sur une base de classe et non sur des appartenances politiques , des courants, etc.

Elections, pièges à cons ?

Faisons mieux et ça vaudra plus que 1000 discours.