Accueil > ... > Forum 468393

Législatives 2012 : accord EELV/PS – La direction du PCF partie prenante !

12 janvier 2012, 14:57

La « bande des quatre »…

En son temps, Jean-Marie Le Pen avait vilipendé les quatre plus grandes formations qui structuraient alors la vie politique française (PCF, RPR, PS et UDF). Le dirigeant du Front National, organisation borgne tout droit sortie d’Ordre Nouveau, feignait alors de dénoncer « l’establishment » politique médiatisée.

Le FN de Marine Le Pen (encore plus dangereux car passé du « nationalisme libéral » au « nationalisme social » ?!) appartient maintenant à la « bande des quatre » recomposée (UMP, PS, FN et MODEM/VERTS)…

Que s’est-il passé pour en arriver là ?...

Sans chercher ici à définir précisément les causes de cette terrible évolution que l’on peut globalement mettre, dans le cadre de la lutte des classes, sur le compte d’un rapport de force moins favorable aux classes populaires et donc à un recul depuis plus de deux décennies du mouvement de libération humaine contre l’ordre établi capitaliste, nous faisons le constat du phénomène de glissement à droite de la société.

Depuis le début des années 80, le PCF puis ensuite les différentes formations se disputant son espace politique, n’ont jamais plus pesé en termes d’hégémonie idéologique comme c’était le cas auparavant. Il y eut bien des tentatives de mouvements sociaux et de constructions politiques pour enrayer cette tendance lourde rétrograde.

On peut les citer sur plusieurs niveaux : les luttes sociales de grande ampleur (décembre 1995, les manifestations altermondialistes, le mouvement anti-CPE, pour les retraites), les scores épisodiques élevés des forces à gauche du PS (à condition de les additionner), les participations à des majorités gouvernementales ou encore la formidable mobilisation contre le TCE lors du référendum en 2005. Mais, rien n’y a fait. Aucune alternative crédible comprenant un changement de société véritable n’a été depuis identifiée à gauche.

Dans ce contexte, la recherche de ruptures, mais aussi d’unité et de cohérence avec l’émergence du Front de Gauche paraît constituer une voix suffisamment dissonante et assez audible pour parvenir à briser le bruit assourdissant du silence de cette majorité silencieuse aux idées conservatrices dans laquelle risquerait de nous enfermer la nouvelle « bande des quatre ».

Attention, il ne s’agit pas de renoncer à construire un rassemblement de changement avec tous ceux qui à gauche, et donc pour une large part au PS, veulent y participer.

Mais cela nécessite de clairement articuler des propositions immédiates populaires et crédibles comprenant :
  des mesures de justice sociale et de répartition des richesses pour faire reculer l’accumulation capitaliste et la financiarisation globalisée ;
  des actions en faveur de la démocratie et d’appropriation sociale et économique pour faire avancer la mise en commun et la mutualisation ;
  des lois en faveur des libertés et du respect des différences pour permettre à chacun-e de s’associer librement à tous.

Dans le même temps, cela exige de donner un sens à ce combat politique, une nouvelle espérance de changement global afin de s’inscrire collectivement, à l’échelle nationale et européenne, dans un projet de société altermondialiste : un socialisme du 21e siècle pour construire à partir d’ici et de maintenant le communisme, une société et un monde plus juste et plus humain.

Cela donne une signification nouvelle à la volonté de changement, contenu dans le concept de démondialisation, en permettant aux peuples de se réapproprier leurs souverainetés sur tous les richesses produites, qu’elles soient matérielles et immatérielles, sur tous les pouvoirs, qu’ils soient locaux et globaux, et sur tous les savoirs et de les mettre à disposition de tous (transfert de compétences, services publics et biens communs).

Alors, place au peuple !

Pierre CHAILLAN, le 9/01/2012