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La question de ce début de 21ème siècle est celle de la dictature du prolétariat

22 février 2012, 08:41, par Cop

exact, trois mots doivent être défini :

Prolétaire = celui qui doit travailler pour vivre ("immense majorité")

Bourgeois = celui qui vit du travail d’autrui ("infime minorité")

Dictature = exercée par celui, ou ceux, qui "dicte (nt)" les lois !

Exactement, et du temps de Marx le terme de dictature n’avait pas le même sens que maintenant où il a pris un sens de système d’exploitation violente où les libertés individuelles et collectives sont écrabouillées.

C’est comme en remontant plus loin dans le temps l’appréhension du mot "bourgeois" , plus personne ne l’entends maintenant comme un habitant des bourgs.

Les mots s’usent, il en est de la social-démocratie (encore utilisé de façon positive et révolutionnaire dans certaines zones du monde) ou le terme socialiste, il en est du terme de communisme qui renvoient à un système de salopards anti-ouvriers et violents dans une partie du monde .

Chacun et chacune doit aller aux contenus et aux actes réels choisis, sans trop de fétichisme sur les mots.

La voie douce vers le socialisme et le pouvoir des travailleurs (on verra après sur les étapes suivantes) n’existe pas.

Tout le développement de la lutte des classes sous le règne de la bourgeoisie, depuis 2 siècles maintenant, montre que la bourgeoisie, démocratie parlementaire ou pas, utilise, a utilisé, utilisera tous les moyens possibles pour conserver ses droits à exploiter les autres, à prendre les richesses produites par d’autres.

Le droit à la rapacité et à la prédation sera défendu sans aucun respect pour des valeurs démocratiques, le respect des libertés individuelles et collectives.

Ce n’est pas le parti de l’émancipation qui ne veut pas d’un processus qui amène au socialisme dans une couchette moelleuse, tranquillement, c’est la bourgeoisie .

Putchs, coups d’état, guerres, etc, la bourgeoisie construit et proroge son règne par la violence, et pas seulement pour protéger son pouvoir, des fois simplement pour restaurer son taux de profit .

Un changement de société vers une démocratie réelle, une société de libertés, qui ne soit pas seulement formelle et en carton-pâte, passera par des mesures où celle-ci se saisira des leviers de commande, neutralisera énergiquement le pouvoir de nuire de la bourgeoisie.

Par exemple :

Il ne s’agit pas là d’empêcher au débat démocratique ou d’attenter à la liberté d’expression , mais de faire en sorte que l’attentat absolu à la liberté d’expression que sont les médias possédés par en haut et aux service de 0.5% de la population, cesse.

Et on verra alors les hurlements. Il faut se rappeler par exemple les hurlements contre Chavez quand la totalité des médias étaient entre les mains des partisans du coup d’état et qu’il a imposé qu’une seule télé ne soit pas entre les mains des intérets bourgeois.

Nous seront confrontés à grande échelle à ces problèmes et la démocratie du prolétariat aura à en finir de la dictature du capital, y compris en matière de liberté d’expression.

Nous libérons la parole, nous ne l’interdisons pas, au contraire. Il y a d’ailleurs une obsession maladive des médias de la bourgeoisie vis à vis du net à cause de cela. Il s’agit pour nous d’en comprendre le motif et de voir ce qu’il y a à défendre.

Mais en recentrant le sujet sur les processus pré-révolutionnaires, la bataille pour que le prolétariat moderne exerce le pouvoir a du mal à passer par le parlementarisme tel qu’il est (d’ailleurs souvent les partisans du système opposent une idée d’une démocratie abstraite à la réalité d’un parlementarisme actuel bien peu démocratique où 85% de la population n’a aucun représentant sorti de ses rangs).

Le prolétariat moderne ne passe pas par le parlementarisme et n’a jamais réussi à passer par là. Ce n’est pas un hasard, c’est que cette démocratie dont toutes les libertés ont été conquises par la classe populaire, n’est pas fait pour lui, pour exprimer son pouvoir.

Quand il y eut par exemple le mouvement des retraites, malgré 100% des médias au service depuis 20 ans à une campagne pour casser les retraites, 75% de la population approuvait le mouvement, et 75% des députés approuvait l’agression contre les retraites.

Où est la démocratie là ?

On pourrait multiplier les exemples où le principe démocratique est systématiquement détricoté par des médias brejneviens et bourgeois, pour empêcher la démocratie des 85% de peser, et où des parlements qui ne comptent que des membres de la bourgeoisie ou presque, passent leur temps à des lois réprimant, attentant, exploitant, etc...

C’est que les formes d’organisations du prolétariat ne peuvent passer dans le moule étriqué de règles et de fonctionnements qui ont été taillés pour des gens exerçant par nature leur despotisme sur la société .

Si on prend le cas grec, il est clair que les masses grecques ne veulent pas des agressions qui leur fondent dessus, et pourtant le parlement élu illustre fondamentalement que les députés choisis aussi par le prolétariat votent des orientations contre le prolétariat, contre 85% de la population. C’est que cette démocratie n’est pas celle qui permet que l’immense majorité de la population exprime sa souveraineté sur son propre destin.

Bref, et il faut le dire, cette démocratie du système n’est pas la bonne. Même si il vaut mieux celle là que des généraux exerçant directement leur empire, cette démocratie là n’en est pas une.

Le prolétariat et la jeunesse grecque se heurtent aux bras armés de la volonté du capitalisme européen et des parlementaires félons fascisants au service de la bourgeoisie, ou bourgeois eux-mêmes.

Les manifs devant le parlement se succèdent et le parlement grec continue de saper la démocratie grecque au profit des quelques % de bourgeois et leurs alliés qui dominent.

Les partis de l’émancipation s’esbaudissent de sondages sur la progression des intentions de vote en leur faveur, salivant de futurs succès électoraux. Ce n’est pas là qu’ils feront progresser la démocratie, et à 80% de votes, ils verront quand même surgir la violence brute de la bourgeoisie comme elle sait le faire en grand danger.

Mais ça n’ira pas jusque là tant que la question de la construction d’une démocratie réelle n’aura pas progressé, expression d’un prolétariat et d’une jeunesse en mouvement.

La pensée démocratique qui irrigue, sous des tas de façon de l’exprimer, les batailles du prolétariat depuis 200 ans, nécessite des formes de démocratie qui soient les outils réels de la volonté de notre classe (pas d’une fraction, pas d’un parti, pas au nom de ..., etc).

En Grèce, une démocratie construite dans le mouvement réel d’une classe mobilisée, pourrait alors s’opposer efficacement à la félonie de représentants hostiles au contrôle populaire et prendre immédiatement les mesures nécessaires contre la troïka, la bourgeoisie, remettre entre les mains des travailleurs les entreprises, annuler les mesures anti-populaires, confisquer les fruits de la rapacité de la bourgeoisie, interdire les organisations anti-démocratiques comme les entreprises fondées sur d’autres principes que l’autogestion, exiger des corps répressifs de mettre bas les armes contre le peuple et de rendre celle-ci à la souveraineté prolétarienne, etc

Chacun ses mots pour décrire les processus, mais il est clair que sans création d’une démocratie réelle dans le cours même du mouvement réel d’une classe, aucune légitimité politique supérieure à celle de la bourgeoisie et de parlements non démocratiques, ne peut naitre.

Il ne s’agit pas là d’interdire ces parlements sans pouvoirs autre que ceux au service des intérets de la bourgeoisie, mais de construire ce qui les dépassera et fera mieux.