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12 Aout Rassemblement anti corrida à Millas ( Pyrénées orientales)

3 août 2012, 16:54, par RICHARD PALAO

ALAIN , " jesus , madre mia ..." se serait certainement écriée ma grand-mère , en lisant ton calembour , elle était très pieuse ,mais comme elle était très généreuse et sans rancune je pense qu’ elle aurait prié pour le salut de ton âme , ce qui ne l aurait pas empêcher en maitresse femme qu’elle était de te flanquer une bourrade en te disant " machote si tu es jaloux du boucher , fais la queue comme tout le monde ..."

j ’en profite pour dire quelques mots sur cette grand-mère décédée dans sa centième année et m excusant auprès de ceux qui estimeront que celà n a rien à faire sur BC , alors que celà illustre à mon avis cette terre de contraste et les traditions de lutte du peuple espagnol .

Donc ma grand-mère était très pieuse amis elle ne pénètrait plus dans une église depuis la guerre d espagne car elle n avait pas supporté que l église en tant qu institution se soit somme elle disait placé du "coté des riches et des fascistes " de plus elle la rendait responsable du sort réservé à ses deux fils : l un communiste ( mon oncle ) emprisonné pendant sept ans , torturé et laissé pour mort dans un fossé, l autre anarchiste (mon père ) contraint à l ’exil .
Ma grandmère faisait sa prière matin et soir et avait toujours un chapelet dans son "bolso" , c était la doyenne de son quartier et tout le monde l appelait "la madre" et venait lui demander conseil , elle était très généreuse et ses maigres économies servaient souvent à boucler les fins de mois des voisins ou à nourrir quelques mendiants ...

Pour son époque c était une femme libre elle a ainsi recueilli chez elle une mère célibataire avec son enfant , ce qui était à ce moment là était impensable tant l église "veillait" à la morale et excommuniait les "pécheresses" .

Je me souviens également d une anecdote qui avec ma mère (86 ans ) nous fait encore rire : la première fois que nous sommes allés en ESPAGNE EN 1954 , j avais sept ans , mon père était resté en FRANCE de peur d être emprisonné , et ma grand -mére de déclarer à ma mère : "je sais que vous les françaises , vous avez des libertés que nous n avons pas , alors si tu veux fumer ou aller seule au cinéma , tu peux le faire , et gare à celui qui osera te citiquer !!! (j e précise que ma mère n a jamais fumé et ne sortait jamais sans mon père )
cette reflexion qui nous amuse aujourdhui me semble significative de l état d esprit des femmes espagnoles , croyantes ou non , qui sous le joug de l église et de l idéologie franquiste n abandonnaient pas l idée de reconquérir des libertés que la république leur avait accordées .

Pour en revenir à la corrida , ma grand-mère était une aficionada elle avait un chat qu ’elle appelait MANOLETE , et c est elle qui m a emmené pour la première fois assister à une corrida pour mon septième anniversaire ( les anti-corridas vont pousser des cris d horreur) je garde le souvenir de ces jeunes gens qui en pleine corrida se jetaient des gradins avec un bout d etoffe rouge pour affronter le toro en espérant se faire remarquer par un imprésario, après avoir tenté quelques véroniques , ils se faisaient embarquer par "los grises " ou "la guardia civil" sous les cris du public et ma grand -mère après s être signée hurlait en direction des flics " hijos de puta " !!!

MERCI AC pour m avoir permis de dire quelques mots de ma grand-mère qui a sa façon faisait de la résistance au franquisme sans le savoir .