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Grève à Air France. Un fin qui appelle une suite !

29 septembre 2014, 16:38, par Antoine (Montpellier)

Snes, dans l’enseignement, cela veut dire Syndicat National des Enseignements de Second Degré. Faut-il en déduire que mécaniquement il est corporatiste ? Pareil pour l’équivalent Snuipp pour le primaire. Il y a certainement des critiques à faire des orientations des susmentionnés mais le corporatisme au sens globalement étroit qu’on donne au mot ne convient pas. Ces syndicats sont affiliés à la FSU. Alter n’est affilié à aucune fédération (mais est proche de Solidaires) ; l’histoire du syndicalisme est parfois compliquée et on aurait tort d’extrapoler ce qui a cours dans les grands blocs de métier à ce qui se passe dans certains autres métiers spécialisés. Cette spécialisation ne rime pas automatiquement avec corporatisme même si la défense de la corporation est présente dans les textes d’Alter. Mais là aussi il faudrait veiller à ne pas traquer le corporatisme dans ce qui est revendiqué comme "défense de la corporation" : il y a des réflexes curieux chez certains à gauche qui voient nécessairement dans le particulier, la défense du métier et des qualifications, le contrepoint obligé de l’intérêt général. Cela est d’autant plus dangereux que les directions d’entreprise et le gouvernement se servent de la notion de corporatisme dans la défense des intérêts capitalistes qui sont le corporatisme structurel de base !

En bref, s’il y a dans le parcours des syndicats majoritaires des pilotes aériens matière à critique (y compris des réflexes corporatistes), ce qui explique l’existence d’Alter, il faudrait vérifier dans la lutte qui vient de faire une pause, ce qui relève, au sens strict du mot, de ce qu’on appelle corporatisme et ce qui, à l’opposé, participe de l’intérêt général des salariés face au plan de restructuration de la direction. Cela fait, on fait la balance et on apprécie politiquement la question. Procéder autrement c’est prendre le risque de se retrouver, à l’insu de son plein gré, instrumentalisé par nos ennemis. C’est affaiblir une lutte qui, malgré des faiblesses (mais qui a tout bon quand il lutte ?), a tenté de poser une digue devant une offensive patronale et gouvernementale d’ampleur touchant par ailleurs au rapport de force global entre capital et travail.