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Blanc-Mesnil (93) - Quand le nouveau maire UMP expulse les syndicalistes de la Bourse du Travail

5 janvier 2015, 15:49

Jeudi soir, vers 21 heures. Quelques rares sifflets et huées résonnent dans la salle bondée du conseil municipal du Blanc-Mesnil. Le maire (UMP) Thierry Meignen et sa majorité viennent de voter la fin de la mise à disposition, au 1 er janvier 2015, des locaux de la ville à la bourse du travail.

Cet immeuble construit en 1967 abrite depuis cette date des syndicats et des organisations de défense des salariés, au 158, avenue Charles-Floquet.

La nouvelle majorité municipale UMP-UDI, élue en mars dernier après près de quatre-vingts ans de gestion communiste de la ville, avait déjà voté la fin de la subvention de 80 000 € à la bourse du travail, provoquant des manifestations de la CGT lors des précédents conseils. Une nouvelle étape a donc été franchie jeudi soir, avec la récupération par la municipalité des locaux de la Bourse. « Ce n’est ni plus ni moins qu’un arrêté d’expulsion », a lancé Alain Barrès, élu d’opposition de la liste de gauche « Blanc-Mesnil au cœur ». « C’est une décision d’une extrême gravité. Très peu de maires vont jusqu’à expulser les organisations syndicales », a renchéri l’ancien maire (PC) Didier Mignot, désormais chef de file de l’opposition, qui a voté contre la décision.

L’opposition dénonce une « chasse aux sorcières »

Le nouveau maire fait-il la chasse aux syndicats, comme l’accuse son opposition ? « J’ai été élu sur une promesse : celle de ne plus financer d’associations à caractère politique, s’est défendu Thierry Meignen. La Bourse du travail n’est utilisée que par la CGT. Le PC a prévu d’y organiser trois réunions en octobre. C’est particulièrement déloyal à l’égard d’autres syndicats. Plutôt que ce local ne profite qu’à un syndicat, je préfère qu’il soit utilisé au bénéfice des riverains. » La ville envisage d’utiliser les salles ainsi libérées pour des associations locales.

Des arguments rejetés par l’opposition. « Il y a aussi des syndicats enseignants », réagit Didier Mignot. Et les élus de son groupe d’énumérer les actions de la bourse du travail en 2013 : 9 300 accueils téléphoniques, 7 100 accueils physiques, 414 rendez-vous lors des permanences gratuites à caractère juridique (consommation, droit du travail, surendettement...). Les locaux servent déjà à diverses associations, assurent aussi les élus de gauche. « Les motifs de cette décision ne sont pas acceptables. C’est en parfaite cohérence avec la chasse aux sorcières menée depuis six mois dans le personnel communal », conclut Alain Barrès.

Une allusion qui n’a pas fait sourciller Thierry Meignen : « Je ne fais qu’appliquer mon programme. Vous pouvez cocher les cases, on a déjà fait beaucoup en six mois. »

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