Soutien aux mal logés - rassemblement à Saint-Ouen (93) le 24 janvier à 11 h
21 janvier 2015, 22:56
QUELQUE CHOSE NOIR Y VOIR
Fable dyonisienne
« Le temps, c’est pas de l’argent, Le temps c’est le temps. Vous avez fait l’argent. Nous avons fait le chant. » James BALDWIN, Jimmy’s Blues, poèmes, 1983
décembre 2011 « Le squat historique de Saint-Denis évacué Les 30 habitants du 76, rue Gabriel-Péri ont été contraints de quitter l’immeuble insalubre, où certains vivaient depuis dix ans. Depuis l’incendie de Pantin c’est le 4e squat fermé [...] 12 hommes, onze femmes et 7 enfants, pour la plupart originaires de Côte d’Ivoire — vivaient dans cette copropriété frappée depuis plusieurs années d’un arrêté « d’insalubrité irrémédiable » et d’un arrêté de « péril imminent » [...] «
« Ce drame a été un véritable traumatisme, reconnaît Stéphane Peu, maire adjoint (PC) à Saint-Denis. » Le Parisien 8 12 11 À défaut de cette "inspiration" qui fait le charme discret de la poésie véritable, j’emprunte à cet article un vocabulaire qui me fait des faux, dans l’espoir de recycler durablement quelques déchets journalistiques. C’est ma déconstruction. Tra déri dada...
Aux Frères Jacques, pour La Marie-Joseph, dont le ton me semblerait bon, pour répartir les voix de ce poème
On voit quoi là d’Ivoire ?
Que du feu ? Que du noir !
Un squat où des lézardes
font perdre la face à d’...
À personne, pensez-vous, jamais !
Les démons ont jeté leurs dés
dans l’ire et... mais... diable ! l’irr-é-mé-diable insalubrité
Longtemps l’on a, et de bonne heure,
Péri en la demeure au 76 Péri
de chaud, de froid, de plomberie
du cœur, d’humidité... on meure
de tout toujours un peu traumatisé
– Faut bien mourir de quelque chose
Un peu beaucoup passionnément
à la folie carbonisé...
Sous-maire du malsain déni
par le trauma dramatisé
l’autre Peu un peu trop m’a tiqué
(Re-frein)
Encore heureux qu’il était beau qu’il était beau
dans l’incendie qu’il était beau
et qu’ la mairie coco soit un bon bateau
Ah quel maire veille ! Un coq au refroidi
passe un plat réchauffé (être maire se mérite)
Qu’est-ce que tu dis coco ?
(c’est décembre il médite)
et soudain cet indécent dit « Nous ne sommes pas opposés par principe aux évacuations qui servent à quelque chose... relogement durable... »
– Un sous-maire doit servir à quelque chose
Qu’un quelque chose durable reloge durablement !
Voyons, voyons... Tic tac... heure et squat... Tic tac... heure et quoi ? Eurêka !
L’horloge ! L’or ! L’or dure ! L’or loge !
L’or dure hein l’or durable loge durablement
Or le temps n’est-il point de l’argent ?
– Si si mais durable est si lent, si lent...
Silence ! Si lent c’est d’or... a dit la préfecture
Or si généralement le relogement ment, la parole est de peu
ce Peu là dit tant que faire se peut un peu
la vérité : « Nous ne sommes pas opposés... »
Le Peul ira s’ fair’ voir
Noir d’Ivoire se cacher
Qui peut le moins loger
peut le plus déguerpir
Quelque part où il pleut
Dans les rues dépérir
du 76 pourri
cette rue où l’on pleure éliminant péril
Quelque jour où qu’il meure
Dehors mis en demeure
de l’or l’ordre est à l’heure putain
de l’horreur à l’honneur d’un pantin « de l’ordre sur ordre de la préfecture »
En termes élégants quelque chose fut dit « le 76 Péri a doncque toute chance... »
QUELQUE CHOSE NOIR Y VOIR
Fable dyonisienne
« Le temps, c’est pas de l’argent, Le temps c’est le temps. Vous avez fait l’argent. Nous avons fait le chant. » James BALDWIN, Jimmy’s Blues, poèmes, 1983
décembre 2011 « Le squat historique de Saint-Denis évacué Les 30 habitants du 76, rue Gabriel-Péri ont été contraints de quitter l’immeuble insalubre, où certains vivaient depuis dix ans. Depuis l’incendie de Pantin c’est le 4e squat fermé [...] 12 hommes, onze femmes et 7 enfants, pour la plupart originaires de Côte d’Ivoire — vivaient dans cette copropriété frappée depuis plusieurs années d’un arrêté « d’insalubrité irrémédiable » et d’un arrêté de « péril imminent » [...] «
« Ce drame a été un véritable traumatisme, reconnaît Stéphane Peu, maire adjoint (PC) à Saint-Denis. » Le Parisien 8 12 11 À défaut de cette "inspiration" qui fait le charme discret de la poésie véritable, j’emprunte à cet article un vocabulaire qui me fait des faux, dans l’espoir de recycler durablement quelques déchets journalistiques. C’est ma déconstruction. Tra déri dada...
Aux Frères Jacques, pour La Marie-Joseph, dont le ton me semblerait bon, pour répartir les voix de ce poème
On voit quoi là d’Ivoire ?
Que du feu ? Que du noir !
Un squat où des lézardes
font perdre la face à d’...
À personne, pensez-vous, jamais !
Les démons ont jeté leurs dés
dans l’ire et... mais... diable !
l’irr-é-mé-diable insalubrité
Longtemps l’on a, et de bonne heure,
Péri en la demeure au 76 Péri
de chaud, de froid, de plomberie
du cœur, d’humidité... on meure
de tout toujours un peu traumatisé
– Faut bien mourir de quelque chose
Un peu beaucoup passionnément
à la folie carbonisé...
Sous-maire du malsain déni
par le trauma dramatisé
l’autre Peu un peu trop m’a tiqué
(Re-frein)
Encore heureux qu’il était beau qu’il était beau
dans l’incendie qu’il était beau
et qu’ la mairie coco soit un bon bateau
Ah quel maire veille ! Un coq au refroidi
passe un plat réchauffé (être maire se mérite)
Qu’est-ce que tu dis coco ?
(c’est décembre il médite)
et soudain cet indécent dit
« Nous ne sommes pas opposés par principe aux évacuations qui servent à quelque chose... relogement durable... »
– Un sous-maire doit servir à quelque chose
Qu’un quelque chose durable reloge durablement !
Voyons, voyons... Tic tac... heure et squat... Tic tac... heure et quoi ? Eurêka !
L’horloge ! L’or ! L’or dure ! L’or loge !
L’or dure hein l’or durable loge durablement
Or le temps n’est-il point de l’argent ?
– Si si mais durable est si lent, si lent...
Silence ! Si lent c’est d’or... a dit la préfecture
Or si généralement le relogement ment, la parole est de peu
ce Peu là dit tant que faire se peut un peu
la vérité : « Nous ne sommes pas opposés... »
Le Peul ira s’ fair’ voir
Noir d’Ivoire se cacher
Qui peut le moins loger
peut le plus déguerpir
Quelque part où il pleut
Dans les rues dépérir
du 76 pourri
cette rue où l’on pleure
éliminant péril
Quelque jour où qu’il meure
Dehors mis en demeure
de l’or l’ordre est à l’heure putain
de l’horreur à l’honneur d’un pantin
« de l’ordre sur ordre de la préfecture »
En termes élégants quelque chose fut dit
« le 76 Péri a doncque toute chance... »
8 décembre 2011 / Crise en vers
http://patlotch.free.fr/text/1e9b5431-1429.html