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CGT : première étape franchie pour l’équipe proposée par Martinez

31 janvier 2015, 08:48, par arnold

CGT : Philippe Martinez présente une direction contestataire

Le patron de la fédération des métallurgistes est en bonne voie pour être élu secrétaire général de la centrale syndicale, mardi 3 février.

Sauf coup de théâtre, Philippe Martinez, 53 ans, devrait être élu secrétaire général de la CGT, mardi 3 février, lors du comité confédéral national (CCN), le parlement de la centrale, composé des secrétaires généraux des 33 fédérations et des 96 unions départementales (UD).

Avant même d’être désigné, l’actuel patron de la fédération de la métallurgie s’est installé dans le bureau de son prédécesseur déchu, Thierry Lepaon, dont il avait fini par demander la démission. Il a même déjà représenté la CGT dans des manifestations officielles, comme les vœux du président de la République et du ministre du travail aux « acteurs de l’économie et de l’emploi ».

Jeudi 29 janvier, M. Martinez a franchi une nouvelle étape en faisant entériner par la commission exécutive (CE), ramenée à 55 membres après la démission de cette instance de M. Lepaon, la composition de sa future équipe de direction. Seuls 42 membres étaient présents, mais le vote, purement indicatif, a été sans appel : il y a eu 27 voix pour, 6 contre – dont Nadine Prigent, l’ancienne dauphine de Bernard Thibault, qui avait vu sa candidature rejetée par le CCN en mai 2012, Catherine Perret, qui avait négocié en 2013 l’accord sur la formation et avait imposé, contre l’avis du bureau confédéral, sa non-signature, et deux élus de la CE, Christine Carlier (UD du Nord) et Pascal Debay (UD de Meurthe-et-Moselle), qui figuraient dans la première équipe de M. Martinez retoquée par le CCN le 13 janvier – et neuf abstentions.

Une liste totalement paritaire

Si elle n’est pas équilibrée, contrairement à sa promesse, entre les territoires et les fédérations, la liste de M. Martinez est totalement paritaire. On y trouve cinq femmes, avec Colette Duyslinger (fédération de La Poste), pressentie comme administratrice et trésorière, Virginie Gensel-Imbrecht (énergie), Céline Verzeletti (personnels pénitentiaires), Marie Saavedra (UD du Vaucluse) et Gisèle Vidallet (UD de Haute-Garonne).

Outre M. Martinez, les quatre autres membres sont Grégory Roux (cheminots), Pascal Joly, secrétaire général de l’Union régionale d’Ile-de-France, Denis Lalys (organismes sociaux) et Fabrice Angeï (services publics). Le futur bureau comporte une majorité de responsables qui avaient réclamé la démission de M. Lepaon, ce qui devrait permettre de lever le principal reproche qui avait conduit le CCN à retoquer la précédente équipe, celui de porter la marque de l’ancien secrétaire général. Mais, politiquement, la direction de l’ancien métallo de Renault, membre du Parti communiste, est dominée par des partisans d’une ligne contestataire, proche du Front de gauche.

M. Joly, en pointe dans la contestation de M. Lepaon avant même le déclenchement des affaires qui ont entraîné sa chute, est membre du conseil national du PCF, une première depuis que M. Thibault avait quitté cette instance en 2001. Contre l’avis de M. Lepaon, il avait appelé à participer à la « marche contre l’austérité » organisée par Jean-Luc Mélenchon le 12 avril 2014. Il en avait été de même pour Mme Verzeletti et Mme Vidallet.

« On cherche en vain le moindre pseudo-réformiste », note un responsable de fédération. Mme Gensel- Imbrecht défend une ligne plus ouverte mais, au diapason de son mari, Frédéric Imbrecht, qui l’avait précédée à la tête de la fédération de l’énergie, elle avait vivement critiqué l’intervention de l’ancien secrétaire général Louis Viannet dans la crise de la CGT.

La volonté de sortir au plus vite de cette crise devrait toutefois permettre à M. Martinez d’obtenir les deux tiers des voix du CCN requis pour être investi.

Michel Noblecourt Le Monde samedi 31/01/2015