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460 grèves en juin en France : des grèves partout sauf dans les statistiques

8 juillet 2015, 07:56, par Copas

Vu les moyens utilisés pour faire ce relevé, on peut estimer qu’il y a eu un millier de grèves en Juin 2015 en France. la liste depuis a été amendée à 500 grèves.

Le travail réalisé par le camarade qui a fait ce relevé est exceptionnel comme d’habitude (pour ceux qui le suive) qui s’est posé les questions utiles notamment pour l’Afrique du nord, quand on parlait de luttes de travailleurs, il se posait la question de combien, qui, etc... Permettant de porter des critères objectifs sur les mouvements de travailleurs.

Ce travail permit de comprendre que le grondement s’échappant de la classe ouvrière sur toute l’Afrique du nord se maintenait voir s’accroissait là où la propagande et les points de vue journalistique ne relevaient que la fin des printemps et l’arrivée de nuits islamiques.

L’établissement de critères objectifs sur la lutte des classes, parallèle à l’analyse de la réalité d’une classe et son caractère de plus en plus gros sur toutes les rives de la Méditerranée, permet de comprendre ce qui se passe et à quoi on peut d’attendre, cela permet de définir les possibilités qui s’ouvrent à ceux qui travaillent à la révolution socialiste.

En France, l’analyse de ces conflits montre l’énorme tension sociale qui existe en France et particulierement dans la santé (on le sait depuis 2 ans), le rallumage d’une multitude de conflits dans la poste (souvent rassemblés là), et des conflits dans les transports (cars et bus).
On voit également surgir de plus en plus fort des conflits dans le commerce avec des batailles organisées dans la durée, comme les carrefour-markets, un peu à l’image de ce qui se fait dans la bataille des fast-foods US pour un salaire minimum de 15€ de l’heure.
On voit également un grand nombre de conflits sur les salaires et les conditions de travail , les luttes contre les licenciements existent toujours de façon non négligeable.

Enfin la part du secteur privé dans ces conflits est importante.

Dans cette multitude de conflits surgissent des petites équipes syndicales de base composées de travailleurs combatifs.

Ce tableau et le fond croissant de conflits sociaux est une réalité invisible par le fait qu’elle n’est pas prise en cause par des petits partis de gauche de plus en plus en dehors de la classe des travailleurs, avec des stratégies en dehors des mobilisations sociales, avec derrière et courant derrière, une partie de l’extrème gauche galopant derrière ces petits partis, et donc réduisant son champ politique et sous-estimant l’opportunité politique que représente une classe qui bouge dans un contexte où il n’y a plus de parti implanté en son sein.

Pire encore, existe des zests de mépris politique de l’importance de ce fond de batailles sociales.

C’est pourtant l’événement (politique) marquant en France, comme en Allemagne depuis 1 an, avec les batailles des cheminots, amazon, postiers, crèches et travailleurs sociaux, etc.
En tenant compte que les conflits deviennent interminables et se rallument régulièrement alors qu’on pourrait penser que les travailleurs sont défaits.

Apparaissent même maintenant des motifs de conflits de plus en plus détonants "ras le bol", "autoritarisme d’une direction", etc...

Que manque-t-il ?

Pas en tout cas l’activité de la classe des travailleurs et c’est une nouvelle très importante, les chaînes sont secouées de plus en plus fort, les endroits où ça bouge ne sont plus les moins précaires (on le sait depuis déjà quelques années) ni les plus politisés.

Une classe bouge et c’est ça qui est important.

Les directions syndicales, largement bureaucratisées, si elles n’ont plus les pouvoirs de contrôle d’antan servent à rien dans ces conflits (elles ont plus un pouvoir de nuisance que de contrôle).

Le PCF est inexistant dans les entreprises et les travailleurs qui lui restent, encore en activité, sont vaporisés sur tous l’éventail des positions, de la collaboration de classe à des volontés révolutionnaire, mais cela ne représente numériquement pas grand chose et organisationnellement quasiment rien.

Pourtant, jamais il n’y a eu autant besoin d’un partiqui assume des tâches de reconstruction des organisations de masse et de lutte des travailleurs et qui assume sa construction parmi une classe qui bouge.

Ce qui manque ce n’est pas le mouvement des travailleurs.

Ce qui ne va pas ce sont les logiques d’extériorité surestimant le champ institutionnel et des partis largement excentrés de la classe réelle.

Ce qui ne va pas ce sont des conceptions de front unique ouvrier...sans ouvriers.

Pourtant le fonds de batailles sociales qui existe démontre là où il faut regarder, là où il faut travailler pour faire progresser la classe sur tous les champs d’intervention d’un parti de la révolution : propagande, agitation, construction d’un parti, construction d’organisations de résistance de masse, aide à l’organisation et à la solidarité, etc .

Bref cesser de croire que d’autres se chargeront de ces tâches et qu’on pourra reprendre le rôle puéril et tranquille de mouches du coche de partis qui se sont fait balayés concrètement des entreprises.

Qui d’autre ?