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Nous qui voulons rompre avec le K

16 juillet 2017, 23:22, par Eschyle 49

A l’attention de Monsieur Jean-François Autier , ex-membre du PCF 33 (ex-responsable départemental) , cheminot retraité , hémiplégique et aphasique :
Bien que je ne partage pas toutes les options philosophiques de Bellaciao , je le consulte régulièrement , car la diversité et la qualité des interventions de ses internautes m’émerveille toujours . Cher Monsieur , permettez-moi de vous féliciter pour la qualité de votre texte , et plus encore pour sa longueur ; j’imagine le courage qu’il vous a fallu pour rédiger dans une typographie parfaite , avec votre handicap . Je suis d’autant plus en colère , que je viens de participer , sans jamais pouvoir me faire entendre , aux travaux de l’AFNOR , uniquement pour replâtrer le clavier AZERTY : c’est le projet de norme dénommé « Pr NF Z71-300 - interfaces utilisateur - dispositions de clavier bureautique français » .
Or , quand le clavier que vous utilisez quotidiennement a-t’il été inventé ? En 1873 , année de la mort de Napoléon III .
C’est dans ce contexte qu’un ingénieur français, s’apercevant de l’aberration conceptuelle du clavier Azerty, eut l’idée de se faire communiquer la fréquence des lettres dans quatre langues latines, à savoir le français, l’anglais, l’allemand et le néerlandais. Ensuite, il posa devant lui , à plat sur la table, ses deux mains grandes ouvertes, les pouces et index se touchant. Comme, précisément, la silhouette des mains posées à plat est un standard universel, il ne restait plus qu’à concevoir un clavier dans lequel les touches tombent naturellement sous les doigts, et où, selon les langues, les lettres les plus fréquentes viennent naturellement sous les doigts les plus habiles, à commencer par les index.
C’est ainsi qu’il conçut un clavier ergonomique, dont la seule différence, d’une langue à l’autre, était l’optimisation des lettres plus fréquentes, par exemple le A en français, le E en anglais, etc.
Pour ce faire, il déposa un brevet, fit enregistrer une norme expérimentale, réalisa des expériences avec la gendarmerie, etc …
Rien n’y fit, le brevet tomba dans le domaine public, la norme fut déclassée, et l’inventeur mourut de la maladie de Parkinson.
Cependant, jamais les caractéristiques de ce clavier n’ont été sérieusement étudiées ; en voici les principales :
1) avec ce clavier, on multiplie par un facteur six la vitesse de saisie dactylographique ;
2) avec ce clavier, on divise par un facteur cinq la fréquence des fautes de frappe, ce qui est beaucoup plus important pour la productivité que la première caractéristique ;
3) avec ce clavier, on maîtrise en huit heures d’entraînement la vitesse de dactylographie que l’on acquiert en deux années de saisie intensive de l’Azerty (les mythiques sténodactylos) ;
4) avec ce clavier, l’on réduit drastiquement l’algodystrophie du coude et de l’épaule, ainsi qu’au niveau du poignet, le redoutable « syndrome du canal carpien » : faites-vous communiquer les statistiques, d’abord, des ATMP (accidents du travail et maladies professionnelles), ensuite, des TMS (troubles musculo-squelettiques), enfin, du syndrome du canal carpien, vous vous apercevrez qu’en souffrance humaine, l’inventeur a été qualifié par ses collaborateurs de « bienfaiteur de l’humanité », et qu’en coût financier, cela se chiffre en milliards d’euros ;
5) avec ce clavier, l’inventeur avait développé une version pédagogique à seulement 10 touches, dite « ESANITRULO », ressemblant à un jouet, et pouvant se glisser dans le cartable d’un élève de CE1, afin de le familiariser à la dactylographie ; ensuite, en CE2 ( dernière classe du cycle primaire ) , l’élève passait au clavier complet, qu’il maîtrisait à l’entrée au collège ;
6) l’inventeur avait de surcroît développé une version mono manuelle, destinée à dactylographier un texte de la main droite, tout en manipulant de la main gauche des bordereaux de saisie ; il avait même précisé qu’il était possible, avec un bon ergothérapeute, de réaliser un clavier utilisable à partir de seulement trois doigts valides, ce qui est le cas de nombre de tétraplégiques incomplets ; si l’on peut proposer à ceux que l’on appelle crûment des « légumes », un minimum d’autonomie, tant sur le plan de la dignité humaine, que sur celui du retour à l’emploi, le bénéfice se chiffre, ici aussi, en milliards d’euros.