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> LA SUFFISANCE ÉDITORIALISTE DE COLOMBANI ET DE JULY

12 juin 2005, 11:39

C’est une sorte d’éloge du centrisme et de la modération, du refus de l’excès d’où qu’il vienne, le "rien de trop" grec à l’heure médiatique. M. Prudhomme n’aurait pas renié ce goût immodéré de la bienséance prudente qui oblige à l’opportunisme, à l’oscillation impuissante autour d’un impropbable point d’équilibre ?
Un juif non converti, Jacques Derrida écrivait dans "Force de loi" , à propos de la tension originaire en droit et justice : "Cet excès de la justice sur le droit et le calcul, ce débordement de l’imprésentable sur le déterminable ne peut pas et ne doit pas servir d’alibi pour s’absenter des luttes juridico-politiques, à l’intérieur d’une insitution ou d’un Etat, entre des insititutions et des Etats. Abandonnée à elle seule, l’idée incalculable et donatrice de la justice est toujours au plus près du mal, voire du pire car elle est peut toujours être réappropriée par le calcul le plus pervers. C’est toujours possible et cela fait partie de la folie dont nous parlions à l’instant. Une assurance absolue contre ce risque ne peut que saturer ou suturer l’ouverture de l’appel à la justice, un appel toujours blessé."
C’est une telle assurance "tout risque" que P.Cor... rechercherait finalement en euphémisant à ce point l’engagement - "Nos fragiles engagements, au service d’une curiosité pour d’autres mondes possibles que le triste capitalisme" - ou le désir par nature excessif de Justice (qui excède et qui déborde le droit positif existant) se réduit ici à une triste et plate "curiosité pour d’autres mondes possible" , fuyant comme la peste tout risque de mal ?