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Oligarchie souterraine : mais qui sont les membres du club si fermé des « Canetons du Châtelet » ?

21 janvier 2020, 21:30, par nazairien

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Petits et grands services entre puissants : le club secret des « Canetons du Châtelet »

https://nantes.indymedia.org/articles/48022

Muriel Pénicaud : « S’adapter aux mutations économiques »

Inconnue du grand publique avant l’arrivée au pouvoir de l’équipe Macron en 2017, Muriel Pénicaud est certainement celle qui a le plus gagné en notoriété ces deux dernières années. Son parcours entre privé et public est remarquable, passant chez Dassault Systèmes, Danone, Orange, la SNCF ou encore Aéroports de Paris. Classique pour un haut fonctionnaire, avant d’être nommée ministre du Travail.

Les syndicats retiennent alors leur souffle : ils gardent en mémoire la précédente ministre et leur lutte contre la loi travail de Myriam El-Khomri (devenue depuis directrice d’une entreprise de conseil et de courtage en assurance). Le projet de loi, préparé par Emmanuel Macron (ministre de l’Economie à l’époque), tend vers toujours plus de flexibilité et vers le détricotage du droit du travail. Elle utilise alors un vocabulaire choisi comme « combiner liberté et protection », « dialogue social », « adaptation aux mutations économiques ». Trois ans plus tard, Muriel Pénicaud propose un copié-collé : « Le chemin que nous proposons, c’est de donner à la fois plus de liberté et plus de protection. […] Il faut s’adapter et anticiper les mutations de l’économie. » Fervente défenseuse de la réforme des retraites qui a poussé la France dans la rue en décembre 2019, Pénicaud n’a pas peur de casser des œufs, sa retraite est déjà assurée. Si elle se dit déjà « fière du travail accompli » à la tête du ministère du Travail, Muriel Pénicaud marche dans les pas de son mentor, Martine Aubry, en termes de réseautage. En 2018, elle a nommé Jean-Marie Marx comme haut-commissaire aux compétences et à l’inclusion. Un ancien Caneton, lui aussi…

Guillaume Pepy : « Il n’a jamais aimé le train »

Plusieurs fois sur la sellette à cause de crises mal gérées, Guillaume Pepy vient de quitter une bonne fois pour toutes la SNCF en octobre 2019, après onze ans de « bons » et loyaux services à sa tête. En 2008, il devient président de l’entreprise publique (il y est entré pour la première fois en 1988). Pendant les premières années de sa présidence, il prépare le changement de statut de la SNCF, transformée en EPIC (établissement public à caractère industriel et commercial). Il se nomme logiquement président du directoire de la nouvelle entité, puis PDG de SNCF Mobilités. C’est le premier pas vers le privé.

En interne, Guillaume Pepy n’a pas que des amis, loin de là. Il a même failli perdre son poste à plusieurs reprises, mais il a bénéficié de soutiens puissants, tant juridiques que politiques. Ses détracteurs, eux, ont le verbe haut. Didier Le Reste, contrôleur à la SNCF et dirigeant de la puissante fédération CGT des cheminots, n’y va pas par quatre chemins : « Guillaume Pepy a décidé d’une politique de suppression des emplois de cheminots. Il n’a jamais aimé le train, c’est un businessman qui n’a eu de cesse de détériorer le dialogue social. Si Pepy est aussi durable dans sa fonction, c’est parce qu’il est compatible avec tous les politiques qui passent dans la mesure où il fait le sale boulot à la place des autres. ».

Les syndicalistes et de nombreux cadres de l’entreprise reprochent également à leur patron d’avoir trop misé sur le marketing et sur le lobbying interne, au détriment de la sécurité des installations ferroviaires et de lignes régionales sacrifiées, avec la bagatelle de 200 millions d’euros dépensés chaque année en communication. Pepy a surtout été pointé du doigt pour sa mauvaise gestion de crises, à plusieurs reprises : en 2013 suite au déraillement du Paris-Limoges sur les quais de Brétigny-sur-Orge, en 2015 avec l’accident d’Eckersheim ou encore en 2017 avec les pannes à répétition à la gare Montparnasse, à Paris. Le bilan Pepy c’est surtout la fin du statut de Cheminot cassé par le nouveau gouvernement. Curieux alignement des planètes. Ces Canetons sont décidemment très forts et discrets. Nul doute qu’il ait préparé avant son départ la fin des régimes spéciaux. Bref, le mandat de Pepy peut se résumer par la fin de la SNCF en tant qu’entreprise publique et du statut particulier de son personnel, les cheminots. Opération réussie pour la bande d’ultra-libéraux qui tire les ficelles.