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> République théorique et ségrégation sociale

9 novembre 2005, 18:50

Très bien, mais la République n’a rien à voir dans tout ça. Ce n’est pas le "modèle républicain" qui génère des phénomènes de discrimination, c’est la pratique du pouvoir de nos "élites".

Mettez en cause des individus, des décideurs, des gouvernants, des hommes politiques, mais pas un système dont les fondements et les principes sont au contraire la seule garantie sérieuse dont nous disposons aujourd’hui pour éviter un délitement complet de la société française. Si vous voulez des noms de responsables irresponsables, je pourrai vous en donner, j’en ai plein ma musette. Le vrai problème est bien que le projet républicain est mis à mal depuis plusieurs années par une cohorte de sagouins qui cassent sans trêve tout mécanisme de régulation collective au service de leurs propres comptes en banque et d’une idéologie hystérique qui a déjà ravagé l’Asie et l’Amérique Latine.

Quant à l’approche communautaire ou communautariste à l’anglaise, elle n’est certainement pas une solution. Et oui, elle est beaucoup plus dangereuse que la logique républicaine. Alors certes elle est plus facile à mettre en oeuvre : chacun chez soi, des caméras partout, du football et des pubs pour calmer les plus excités. Le tout après un quart de siècle de politiques anti-sociales et anti-syndicales d’une férocité extrême. Si je me rappelle bien, ça n’a pas empêché des jeunes britanniques de poser des bombes dans le métro à Londres, ni des communautés de mettre à sac des quartiers entiers à Manchester ou à Leeds. Et aujourd’hui, c’est presque la moitié des enfants de Londres qui vivent dans des foyers qui vivotent en dessous du seuil de pauvreté. Belle réussite en effet.

Donc ne mélangeons pas tout. Cela reviendrait à vouloir jeter aux orties le système démocratique dans son ensemble, sous prétexte qu’il permet à certains politiciens pourris de détourner le système à leur avantage.

Comme le disait très justement Ignacio Ramonet (je crois bien que c’était lui) sur France Inter cette semaine, ce dont nous avons besoin aujourd’hui c’est d’une "hyper république". Au risque de me répéter, c’est le dernier rempart avant l’anarchie libérale sécuritaire.

Theoven