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> LE SANG NEUF

13 mars 2006, 13:46

Bon apparemment, l’évacuation de la Sorbonne et les propos mielleux de Villepin ont eu un effet tonique sur les étudiants : de l’aveu même du ministère, le nombre de fac occupée, bloquée et en grève a encore augmenté...
A la réflexion, en croisant les témoignages, et m’étant rendu sur place à plusieurs reprises vendredi et samedi, il y a tout de même fort à parier que la "négligence" des forces de l’ordre, qui a permis à quelques centaines d’étudiants et de non- étudiants de pénétrer vers 17 heures vendredi 10 mars dans les locaux, a tout l’air d’avoir été une provocation délibérée... Quelques abrutis et provocateurs se sont glissés dans la troupe, ont foutu le bordel à l’intérieur des locaux, et ont donné le prétexte à l’évacuation... pour ensuite tenter de lancer une campagne médiatique sur les dépradations.
C’est déjà de l’histoire ancienne, mais cela montre à quel point Villepin est un type tordu (car Sarko, quoiqu’il en dise était tout de même assez loin pour coordonner ou décider ce genre d’opération).
Cependant la conséquence annoncée est que la Sorbonne est fermée pour toute la semaine.

Cette semaine, il semble que l’offensive gouvernementale va porter sur le caractère démocratique ou non des grèves avec occupation. Le point est hypersensible et stratégique, car il faut savoir que dans beaucoup de faculté aujourd’hui, il y a des feuilles de présence au TD (c’est ahurissant mais c’est comme cà), et qui si l’étudiant manque x TD, il est viré du TD !!! Autrement dit si les TD ne sont pas bloqués, les grévistes se voient tout bonnement exclu du TD !!! C’est pourquoi en réalité les grévistes pratiquent le "blocage", tout simplement afin de pouvoir exercer leur droit de grève ! Dans ces conditions, tous les débordements de "zozos", pour sympathiques qu’ils puissent paraître, jouent directement contre la grève. Les modérés et les hésitants voteront contre la grève si on ne leur assure pas un minimum de sérieux dans le mouvement. Or les présidents d’université ont comme consigne d’organiser des scrutins à bulletin secret pour ou contre la grève. Et refuser l’épreuve du vote, c’est à tous les coups faire un aveu de faiblesse, se couper de la grande masse, diviser le front des étudiants grévistes. Et si la grève étudiante s’effiloche, c’est tout le mouvement qui s’effondre. L’enjeu du CPE / CNE est extraordinairement sérieux, et concerne tout le salariat, au travail ou au chomage, précaire ou garanti, jeune ou moins jeune. Nous avons déjà suffisamment perdu de bataille comme cela ces dernières années, pour se permettre le luxe de perdre celle-ci.
L’heure est aux efforts pour être efficace. Les monômes "anarchisants" seront pour plus tard.