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> L’ENTREPRISE, UNE FORTERESSE À CONQUÉRIR

12 avril 2006, 21:27

Oui, le Yeti a raison : la société est en droit de réclamer des comptes aux entreprises et de leur imposer des règles. L’entreprise est un outil pour gagner de l’argent pour ses propriétaires, elle n’a pas vocation à faire le bonheur de ses salariés ou de qui que ce soit d’autre d’ailleurs (une manufacture produit deux choses : du tissus et des pauvres – dicton anglais). Cela ne veut pas dire que tous les patrons soient des salauds, mais il est rare aussi qu’un altruiste ou un philanthrope fasse une brillante carrière de PDG (Ce sont des postes à profil !).

Le problème c’est comment exercer efficacement ce contrôle. Le problème n’est pas nouveau. Et notre Droit, (notamment le droit du travail et le droit social) a construit une magnifique cathédrale à cet effet. Tant que le marché des facteurs de production (capital et travail) était essentiellement national, ça fonctionnait tant bien que mal. Aujourd’hui que le capital est mobile, la régulation au niveau étatique perd de sa pertinence. C’est ce qu’a compris la Gauche en 1983 quand elle a pris le tournant de la rigueur, si désastreux pour les salariés.

La régulation, pour être efficace, doit intervenir au niveau mondial. Mais avec les libéraux qui tiennent les instances internationales (Banque Mondiale, FMI, OMC…) c’est pas gagné.
Il est plus réaliste de viser l’étape intermédiaire : l’Europe.

Pour le moment, les décideurs sont des libéraux et ont instauré un mode de fonctionnement à cent lieues de la démocratie (fonctionnaires non élus travaillant de préférence avec les lobbies).
Mais c’est à ce niveau qu’il faut exercer une pression politique. Ce qui implique de construire des contre-pouvoirs au niveau transnational : syndical, associatif, partis politiques.

Les puissants de la finance, de l’industrie et de la politique ont leurs structures internationales (Gx, Davos, OMC, etc.) dans lesquelles ils mettent au point leurs stratégies libérales.
Il faut que les peuples fassent de même et s’unissent par-delà les frontières.

Rêvons un peu : des belles manifs comme le 4 avril, le même jour, dans toute l’Europe…
Villepin ne serait plus tout seul à manger son chapeau et le baron Selliere et l’UNICE viendraient quémander un Grenelle européen.

La Tortue à Gilles