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> Honte sur Le Nouvel Obsevateur, Lettre ouverte à M. Claude Askolovitch

27 avril 2006, 10:26

J’ai lu le livre de Madame Plumelle-Uribe, et je confirme point par point ses propos.

Elle n’a aucunement cherché, ni à minimiser le génocide des Juifs par les nazis, ni à excuser l’inexcusable, ni à établir un "comparatisme" malsain entre les exactions et exterminations commises contre les Juifs, et celles commises contre les Noirs, ou les Amérindiens, ou aucun autre peuple.

Son propos est de replacer la politique génocidaire dans son contexte historique, et de démontrer comment celle-ci est indissociablement liée à l’expansion coloniale et impériale de la culture occidentale blanche, si fière d’avoir inventé les droits de l’homme.

Oeuvre on ne peut plus utile à l’heure où un gouvernement se propose de glorifier ouvertement et sans complexe le "rôle positif de la colonisation".

L’essentiel de son propos, vis-à-vis du génocide juif, qui est et reste impardonnable, est celui-ci : si ce massacre en particulier a tellement frappé la conscience européenne, c’est que pour la première fois, il visait une population blanche. C’était un génocide de Blancs contre d’autres Blancs. Lorsque des blancs tuent, déportent ou réduisent à l’esclavage des gens à la peau sombre, - que ce soient les aborigènes australiens, les noirs africains, les natifs américains, - c’est majoritairement considéré par les historiens blancs comme un regrettable incident de parcours, mais qui ne doit pas faire oublier les multiples bienfaits de l’apport de leur propre culture à des populations considérées par eux comme arriérées et incultes ("...où est le Tolstoï des Papous ? ..."). les plus à gauches, les plus attachés aux droits de l’homme, en soulignent certes l’horreur et la honte, mais jamais, au grand jamais, l’extermination TOTALE de populations comme les Caraîbes, les Fuégiens ou les Tasmaniens, n’ont été qualifiées de crime imprescriptible contre l’humanité, ni n’ont suscité la même horreur et la même indignation universelle que la Shoah. Sans aucun doute, parce que c’étaient des noirs, des bruns, des sauvages "sans religion ni culture", alors que les Juifs d’Europe étaient une population blanche de peau, et hautement cultivée.

Et accuser Madame Plumelle-Uribe, - ou quiconque d’autre soulève ce débat, - de racisme anti-blancs, n’est jamais qu’une manière facile d’esquiver toute discussion et toute remise en question, en remplaçant l’argument par l’invective.

Absinthe