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> Ben oui...

20 mai 2006, 17:20

Personnellement je trouve ce texte de référence très intéressant. Qu’ici ou là l’autre théorie s’émeuve du contraire, n’a rigoureusement aucune importance à mes yeux ; donc je tiens à énoncer mon point de vue face à tant de science, devrais-je paraître énigmatique ou complexe — ou même prétentieuse ; mais il faut bien commencer à risquer de lever la voix de l’imagination et de la capacité de raisonnement logiques citoyenne, face aux buldhozers du savoir politique qui veulent nous obliger dans leur vision dogmatique du changement... donc je me permets de faire la proposition suivante, à savoir l’immergence interférente absolue du colonialisme et de l’impérialisme dans le dynamisme des sociétés occidentales elles-mêmes, aujourd’hui (toute délocalisation de classe consommée à ce propos : donc je veux dire du bas en haut de l’échelle sociale).

Meta, en grec signifie, "après"... Métaphysique, signifie par exemple, ce qui succède à la physique (d’Aristote) etc... méta-politique, ce qui succède à l’ère du politique. Atopie : sans topos. Utopie : l’autre topos — nulle part est un topos (imaginaire, spirituel ou autres).

Il y a une réalité complexe de l’impérialisme et du colonialisme liée à la réalisation universelle néo-libérale : une délocalisation et un nomadisme universels des effets de l’impérialisme et du colonialisme, au-delà de la métadialectique du serpent monétaire et des valeurs flottantes... qui constitue le rêve même de la réalisation capitaliste à la fois financière et mercantile, par le néo-libéralisme : en fait, à travers l’instabilité des impacts, l’objet de destructurer le capital dans un dispositif fluide atopique (sans règle topologique), d’équilibres relatifs libérés des assignations locales, procure une pérennité absolue du capitalisme vecteur (celui qui a tout sacrifié à l’équivalence générale, y compris les propriétés des moyens de production) ; il édicte la nouvelle règle mondiale sans effondrement de ses capitaux (sauf en apparences, car les transferts sont là pour réduire les pertes en les déplaçant pour éviter le pire). Le fondateur de CNN a dépensé trop d’argent pour réaliser la stratégie et la production de sa machine de communication et de diffusion... trop d’argent utile à réaliser ses rêves se rend faillible ; il a beaucoup perdu : c’est le dernier des dinosaures charismatiques :-) le capitalisme vecteur ne connaît pas la volupté, ni même la productivité : il ne connaît que le rendement, comme projet, comme succès, et comme évacuation radicale du désir.

On le voit à une mini échelle dans les comportements de Lagardère qui à l’approche de l’affaire Clearstream s’est délié de tout son engagement topologique en France et en Europe, de Canal plus à Eads... et de réinvestir ausitôt dans des complexes majoritairement américains (rivaux de son investissement précédent). La conclusion transnationale européenne est facile à imaginer... (l’archéologie économique européenne et notamment française ne furent guère prévoyantes). Du coup, les anglais se délient de Airbus, etc.. Heureusement que nous avons voté Non à des conceptions aussi éloignées de leur propre référence.. malgré leurs discours : danger.

C’est-à-dire un état de plasticité permanent, sans affectation majeure du système capitaliste qui s’y livre par les places boursières, après s’être délesté du pacte matérialiste historique de la production, — qui consitituait le pacte symbolique du capitalisme avec les sociétés modernes de l’économie politique (y compris liées à la propriété privée). Mais une mise en précaritté matérielle permanente, prédictive ou réalisée, de toutes les sociétés... non pas comme effet de pouvoir, mais en premier lieu comme effet de pérennité de l’accroissement exponentiel de l’argent (comme puissance sans plafond d’élévation, sinon le mal radical de la limite où tout retombe ou se retourne)...

Et il ne faut pas croire que nous, les anciennes républiques et démocraties de la propriété moderne, nous en soyons exclus, bien au contraire : non seulement en tant que peuples de la société mondiale nous sommes égaux à tous les autres pour devoir le supporter vers l’égalité universelle (je parle de l’idéologie libérale de l’OMC), et sans doute par une chute d’autant plus lourde que le niveau de vie fut plus haut (la justice néo-judéo-chrétienne des Lumières conçue comme principe de nivellement par le bas, sauf pour ceux qui le pensent pour les autres), mais de plus nous sommes peut-être les plus grands ennemis de cette révolution contre-matérialiste, à cause de notre héritage de conscience populaire historique de la modernité et de la post-modernité qui nous désigne comme résistants rétro-utopiques... quant à nos propres abus de pouvoirs et nos révoltes ils représentent une capacité insurectionnelle critique toujours exemplaire de l’espoir de nous insoumettre, à nos popres yeux, qu’il faut d’autant plus humilier pour la décrédibiliser, la détruire comme force symbolique. Actuellement les peuples de l’occident sont soumis à la règle punitive, au redressement, qui relève des univers carcéraux. Et on le sent bien, dans toutes les réformes qui nous frappent et dénient nos droits. Nous sommes les peuples à metre à genoux en premier lieu (les autres à "crever" donc on a déjà de la chance de vivre à genoux, si on en croit les discours gouvernementaux et supra-gouvernementaux).

Le projet européen, par exemple, est maintenant de nous rendre honteux d’avoir été puissants comme pouvoirs, ou privilégiés comme peuples, par rapport à l’injustice des pays anciennement exploités, aujourd’hui en voie de réhausser leur niveau de vie grâce à la règle supra-nationale du néo-libéralisme universel... (en fait l’accroissement de la misère y voit son éradication bio-éthique, ceux ne pouvant pas en vivre mourrant naturellement). Et ma foi, il ne faudra pas s’étonner d’entendre les arguments égalitaires, ou même contre les actes du colonialisme (certes dont nous sommes loin de nous enorgueillir par ailleurs) prononcés utilitairement par des adeptes de Bolkestein ou par lui-même.. C’est parfaitement logique.

Et comme les État-Unis n’ont pas de passé colonial externe, mais loin de la conscience de leurs propres ethnocides et politicides, et de la réalité abusive de leur intervention impérialiste au nom de la sécurité au temps de la guerre froide, on voit très bien où ils exploitent notre auto-flagellation....

Nous sommes dans le règne de toutes les confusions à ces propos.

Pour résumer, ne faut pas s’y tromper : ces arguments là, qui furent les nôtres à juste titre il y a peu de temps encore, ne sont plus ceux pertinents de la justice populaire, sauf arguments populistes en dérive ; ils sont paradoxalement devenus ceux idéologiques, béton (au nom des Lumières — qui virent aussi naître le libéralisme — de la post-république et de la post-démocratie), du capitalisme vecteur et des organisations supranationales (non élues par les peuples), cependant qu’au contraire elles réalisent ces projets contre les diverses populations, dès lors que celles-ci gênent les objectifs financiers extensifs. Car on voit bien dans les faits comme les peuples les plus pauvres, quoique tenant des gisements de ressources naturelles, comme les plus insoumis, ou simplement les plus inutiles (dans des régions encore reculées du monde), voient leur existence inaperçue, ou se voient retirer des aides au nom du reéquilibrage de leurs dépenses ou de leurs dettes, ce qui les contraint à plier aux demandes d’appropriation des grands lobbies ou de soumission aux Etats miliciens, ou à disparaître concrètement comme vies)... En quoi, d’ailleurs on peut apprécier tout l’écart de sens du politique aux réalités symboliques aujourd’hui, et la désinformation auquel ce processus donne lieu pour manipuler en permanence à tout propos y compris la vie quotidienne locale.

Par là, une fois admis le règne de la double équivalence (l’équivalence générale — l’argent — et l’équivalence universelle — le marché), on ne voit vraiment pas où l’objectif du capitalisme contemporain serait-il muté y compris du système de la marchandise elle-même (on est peut-être bien au-delà, déjà) aurait déserté sa prope quête de puissance envers et contre les hommes sur terre, ni sa stratégie d’intérêts jouant des fluidités en privilèges ou en défaillances, plus encore aujourd’hui comme projet de ne pas se faire empêcher, que comme ressource même (de la consommation, par exemple). Bien au contraire.

L’argent après le temps de l’économie politique qui prenait sens dans la production, ce n’est plus le pouvoir, ce n’est plus (c’est à dire plus encore que le pouvoir) que la puissance totale de son accroissement extensif infini et par tous les moyens.

Mais, nous ne disposons pas d’autre représentations communes de l’exploitation et l’humiliation qui nous frappent comme citoyens du monde, que les dispositifs modernes dont nous avons éprouvé l’histoire matérielle jusqu’à récemment, et donc cela reste représentativement valide en termes de méta-colonialisme et de méta-impérialisme jusque dans nos propres territoires urbains, y compris les analyses, devraient-elles subir des déplacements, selon les métamorphoses consommées de ces réalités.

Loin d’avoir disparu, le sens des concepts impérialisme et colonialisme s’est infiltré jusqu’au coeur de nos vies privées les plus intimes... s’est clairement intégré, généralisé, universalisé, non plus comme valeur ni contre valeur, mais comme réalisation sociale personnelle et collective globale du dispositif d’allégeance sociale, même si des différences apparaissent ou subsistent. C’est un lavage de cerveau de nous faire croire le contraire, cela participe de l’amnésie.

Quant aux opportunités turgescentes performantes, ici ou là, brésil, Dragons, ou autres (qu’on parle donc un peu de la mafia armée de Sao Paolo si tant de prospérité était d’autre part était escomptée) elles ne sont pas significatives d’une quelconque topologie durable, mais circonstancielle — et à quel prix pour les peuples — et ne sont que les émergences instables des pics manifestant d’autant plus la stratégie de la fluidité de ceux qui l’instrumentent à la Bourse. Voyez donc Lagardère hier et aujourd’hui ici et ailleurs, pour ne citer qu’un mignon exemple de désemparement de l’économie de production (ou ce qu’il en reste) nationale, accéléré en quelques semaines : armement, cinéma en cours (canal plus se retire de ses engagements d’avance en distribution des films en production), etc.. Et les Dragons font face à la Chine et à la Fédération de Russie... (ce qui ne les a pas empêchés d’avoir subi quelques conséquences gravissimes des dévalutations du dollar dans la décennie précédente, quand on pouvait craindre les prétentions financières chinoises héritables de la rétrocession de Hong Kong).

Si la larve ne "connait" pas son ancêtre papillon, elle ne deviendra pas elle-même papillon. C’est l’histoire même de la mémoire de l’eau que d’aucuns ont eu beau qualifier de scientifiquement inexacte, pour autant, c’est l’eau.

Tout n’est pas explicable scientifiquement, sauf la falsification scientifique des événements ou des phénomènes par la pureté des critères et la reproduction de sa propre preuve..

A ce stade, il n’est plus besoin d’expert ou de compétence sinon comptable des détails particuliers, quant à l’ensemble, y compris en matière critique du métapolitique qui nous immerge, tout est fiction imaginable par n’importe quelle être capable de penser son expérience directe et indirecte, il peut savoir aujourd’hui que la fiction est réalité. Et cela n’étant ni un bien ni un mal, mais comprend autant sa part illogique et imprévisible contre soi, que l’espoir d’advenir autrement du et par le métamatérialisme.

A. G-C.