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> De Zidane au sous-commandant Marcos : un héroïsme de la fragilité ?

7 août 2006, 00:30

J’ai la vive impression que, sous prétexte de refus des "métathéories", ou du "dogmatisme" (refus qui fut sans doute salutaire il y a un demi siècle mais qui trouve aujourd’hui une homologie ambigue avec "la fin des idéologies" appelée de ses voeux par le nouvel ordre ultralibéral), on en vient à ce qui était prévisible : l’analyse psychologisante dont on ne peut absolument rien faire.

Quand je dis qu’on ne peux rien en faire, c’est pour rester courtois. Car en réalité, il s’agit de savoir si ce type de commentaire prétendant s’affranchir des réflexions sur la "structure", condition de la survenue de telle ou telle action (un coup de boule ou autre chose), peut être vraie. La réponse est certainement non. Car comment peut-on éviter, dans notre exemple, de se poser sérieusement la question de la vérité "anthropologique" d’une telle action (telle que visée dans cet article) sans tenir compte de sa construction sociale par le biais, en l’occurence, du poids médiatique qui pèse sur les "acteurs" ? Comment ne pas voir que les larmes d’untel ou le coup de tête d’un autre, font partie de ce qui "attendu", dans ce système de vérité par l’image et les apparences ?

Je ne suis pas (enfin j’espère pas trop) macho, je n’est donc rien contre les "fils" et donc rien non plus contre le tricot cher à Philippe Corcuff. Mais pour ma part, je préfère chercher les fils qui constituent la logique des attentes provenant des différentes sphères (médias, logique sportive et son évolution, liens avec l’argent, etc.) et tricoter les mailles à travers lesquelles les actions peuvent s’exprimer.

Pascal