Accueil > ... > Forum 140282

Bellaciao accusé à tort !

11 février 2007, 11:42

J’ai moi aussi reçu des témoignages de "censure" d’articles sur bellaciao dont la sincérité ne peut être mise en doute. Je ne connais pas Roberto, mes propres commentaires ou papiers sont toujours passés, mais le débat est sérieux :

 Si la censure porte sur la diversité des opinions je suis du coté de ceux qui la condamnent ; la pensée unique, même de gauche , reste la pensée unique et dans ce pays nous savons combien l’absence de diversité et de critique au sein de l’ex "gauche plurielle" ont contribué à l’effondrement de l’espérance populaire.

 Si la censure porte sur la virulence des propos ou leur caractère raciste je suis pour et il m’est arrivé de regretter , encore recemment, que des articles trés douteux soient tolérés. Il existe donc un champ possible et respectable de censure à priori, en conformité avec la charte de tout site respectable. Je ne suis pas de ceux qui défendent le droit à dire n’importe quoi, comme l’affirment les amis de Redeker et de Charlie, de Prochoix à Respublica en passant par le Crif et les chroniqueurs attitrés de France Culture ...Oui les mots "tuent", oui la presse dans l’histoire, y compris satyrique a joué un rôle dans le lavage des cerveaux qui a mené de l’indifférence devant les rafles du Vel d’Hiv jusqu’aux assassinats d’Anna Politkovskaïa ou de Hrant Dink...

 Que certains communautaristes "l’oublient" lorsqu’il s’agit de tolérer la propagation de propos xénophobes ou islamophobes, conformes à leur souhait de conditionnement des esprits à l’acceptation des prochains affrontements planétaires n’est que la démonstration de leur duplicité et l’aveu de leur dessein. Je souhaite même que l’engagement de bellaciao soit plus net encore pour dénoncer cela et qu’il s’applique à lui-même la règle de ne pas devoir penser demain qu’il aurra contribué au pire pour avoir conforté la revendication d’une "liberté d’expression " illimitée qui n’est qu’une posture intellectuelle confortable pour les puissants et une insulte pour les faibles...

 A ceux que cette position peut choquer, conditionnés qu’ils sont par les propos haineux de nos provocateurs médiatiques qui demandent plus de liberté encore, je rappelle que la guerre des idées, confortable et parfois ludique sous nos climats, fait de par le monde des milliers de victimes concrêtes qui sont parfois les cadavres dérivant de nos mots autant que de nos armes...Il n’est pas d’innocence verbale qui mériterait impunité toujours, n’en déplaise à certaines juridictions et lobbies intellectuels, n’en déplaise à ceux qui vivent de vendre du papier qui se transformera demain en linceul pour ceux qu’ils aurront stigmatisé, par le mépris ou par le rire...On peut même se moquer des fosses communes sans y voir son frère, sa mère ou son enfant dévorés par les vers qui rongent déja aussi notre cerveau malade d’arrogance et de bétise...

 Enfin j’observe que les commentaires antérieurs au mien à cet article sont tous singulièrement anonymes et sans ref. concrête aux actes de censure évoqués. De mon point de vue l’anonymat est devenu une plaie et une honte sur nos forums. J’invite chacun à accepter l’idée que c’est ainsi que commence la délation, que c’est de cette tare intellectuelle que se nourissent tous les totalitarismes usant de la dénonciation anonyme, de la peur et de la provocation, de la rumeur invérifiable, pour susciter des haines parfois irrationnelles entre individus ou groupes qui ne se rencontreront jamais, mais s’extermineront peut-être par police ou milice interposée ?ou guerre préventive, demain...

 J’ai déja eu l’occasion de défendre l’idée que le "pseudo" était une coquetterie acceptable pour la diffusion de textes "littéraires" , acceptable en situation de résistance armée à l’oppression mais nous n’en sommes pas encore là même si tous les militants sont fichés déja, mais le "pseudo" est une forme de lacheté englobant une acceptation potentielle des pire conséquences des écrits des uns ou des autres pour tous les textes prétendant s’inscrire dans un débat "politique"...Si demain un autre monde fraternel deviens possible, ce ne peut-être un monde de lâches. Il n’est nul besoin d’être "courageux" pour signer un message, il suffit de se respecter soi-même et de respecter les autres auxquels on prétend s’adresser.Un minimum , non ?

JACQUES RICHAUD