Accueil > ... > Forum 151852

Staline le tyran rouge

17 mars 2007, 09:27

J’ai regardé attentivement ce documentaire. Il montre des images d’exécutions jusqu’ici inconnues (les documentaires habituels les citaient et donnaient des statistiques et des témoignages mais l’horreur n’a jamais été montré comme si les crimes du stalinisme n’avaient pas laissés de traces visuelles). Ces faits ne doivent pas être occultés et doivent être connus pour la prise de conscience.

Par contre, je trouve que le passage sur la famine en Ukraine est critiquable pour des raisons déjà mentionnées car de nombreux historiens montrent qu’elle ne se réduit pas à un choix de Staline. La question est beaucoup plus complexe. La recherche des causaltés est absente et l’on présente l’évènement avec un discours à charge sans les nuances que font nombre d’historiens.

Le documentaire est suivi d’un court reportage sur de vieux militants communistes et semble démontrer que s’il reste des admirateurs de Staline, ils se comptent sur les doigts de la main et ce sont plus des amoureux d’un mythe que des admirateurs du crime. Ensuite, le témoignage d’un vieux militant qui explique pourquoi il a été stalinien et pourquoi il ne l’est plus est intéressant et montre que l’on ne peut mettre les communistes français sur le même plan que les assassins au service du stalinisme. Il est dommage que cette précaution n’est pas été celle retenue dans le corps même du documentaire même qui risque de fabriquer l’amalgame dans l’esprit des téléspectateurs. Il est temps de montrer que malgré leurs erreurs et leur aveuglement, les communistes français de l’époque ne doivent pas être confondus avec les bourreaux de Staline.

Si certaines précautions avaient été prises par les auteurs du documentaire celui-ci mériterait une utilisation pédagogique.

Pour le reste, je pense que Nicolas Werth n’est pas sur la même ligne que Stéphane Courtois qui lui verse dans l’anticommunisme, l’amalgame et tronque la réalité au service de sa théorie d’un communisme naturellement criminogène. Werth est plus nuancé.

Enfin, personnellement, en voyant ces images je suis mal pour tous nos camarades qui ont été abusés, pour ce gâchi qui a obéré en partie l’avenir du mouvement communiste et je pense à feu mon grand-père qui a cru en Staline dans les années de l’après-guerre et qui ne mériterai pas d’être assimilé a une horreur qui lui était étrangère. Comme d’autres, ce n’est pas ce Staline là qu’il a aimé mais un mythe, un rêve et au dela une image. Parmi ceux qui n’étaient pas communistes, il y a eu aussi des admirateurs de Staline. Et combien parmi les tenants de la gauche extrème et radicale (trotskystes, bovéistes, etc) et combien d’anciens soixante-huitards aujourd’hui libéraux (comme Serge July de Libération) ont été en leur temps des admirateurs de Mao ? Pourtant aucun historien ne leur fait de procès d’intention ! En matière de répression et de massacres, Mao n’a rien a envié à Staline.....Et malgré cela, une grande partie de cette gauche là échappe à toutes critiques. Le parti communiste, lui n’a pas hésité a faire la sienne et a ouvert ses archives pour cela. Cela est pourtant toujours occulté lorsque l’on parle des communistes.

Je reste communiste pour la force de ce mot, pour l’espoir qu’il a fait naître et qu’il porte encore en lui, pour ces millions d’hommes et de femmes dont l’idéal a été dévoyé mais qui avaient au coeur la générosité et l’amour de l’autre, qui avaient le sens du collectif et qui ont tant donné pour nos libertés et notre progrès social. Lorsque je mettrai un bulletin de vote Marie Georges Buffet dans l’urne, c’est a eux que je penserai et a mon fils de 10 mois pour lequel je garde l’espoir d’un monde meilleur.

BIBI (33)