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Staline le tyran rouge

18 mars 2007, 12:24

Le film diffusé sur M6 est carrément ridicule : tout repose en effet sur la personnalité de Staline
"qui voulait l’égalité des hommes" (sic) et martyrisait, non seulement le peuple, mais ses proches. Sa femme s’est d’ailleurs suicidée...

Ce film se contredit d’ailleurs lui-même, puisqu’il veut mettre en accusation "une idélogie", le communisme, mais rend responsable un seul homme.

Toutefois, il convient de remarquer que cette démarche, qui consiste à tout mettre sur le dos d’un tyran unique, fut aussi celle du rapport Khroutchev et de nombreux partis communistes, qui s’appliquèrent à limiter ainsi leur critique du système politique en place en URSS. Les "crimes de Staline" furent bien utiles pour masquer la réalité : une couche de privilégiés, dont Staline était le représentant, s’était accaparée le pouvoir. Cela, Annie Lacroix-Riz ne veut pas le voir non plus.
Elle se contente de pointer les déformations grossières de ce film de propagande anti-communiste.

Mais, refuser de voir que l’URSS stalinienne n’avait rien à voir avec le socialisme et le communisme, c’est aussi faire le jeu des propagandistes anti-communistes. On ne répétera jamais assez que ce régime monstrueux, quel que soit le nom qu’on lui donne, n’est pas le "socialisme déformé", mais un système d’exploitation dans lequel une bureaucratie étatique a joué le même role que la bourgeoisie dans d’autres pays. Les travailleurs d’URSS n’avaient pas davantage de droits, de possibilités de se défendre contre l’exploitation que les travailleurs des autres pays, ils en avaient meme moins car ils subissaient une dictature. Une dictature qui ne défendait en rien leurs intérêts, qui usurpait le drapeau rouge du communisme.

Annie Lacroix-Riz connait sans doute le contexte et les faits, mais on attend son analyse du stalinisme. Dénoncer l’escroquerie de ce grotesque navet anti-communiste ne suffit pas !

Quant aux militants du PCF, ils feraient bien de regarder le passé de leur parti en face. Oui, Thorez se proclamait le "premier stalinien de France". Oui, ses dirigeants et ses hommes de lettre, comme Aragon, ont cautionné les crimes de Staline et ont menti aux militants et aux travailleurs, leur ont caché la sinistre réalité. Ce ne sont pas seulement des "erreurs" : ces dirigeants y trouvaient leur compte. Cette soumission à Staline a profondément marqué le PCF, et le marque toujours aujourd’hui. Pour se librérer d’un passé aussi gênant, il ne suffit pas d’en faire son deuil, il faut en faire l’analyse intransigeante.

Gérard