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Trafic d’ours, trafic d’hommes

11 avril 2007, 08:52

J’habite un coin des Pyrénées où les affrontements entre intérêts divergents se passent à coup de lindane déserherbant interdit, mais tant pis,qui fait crever la faune sauvage et accessoirement empoisonne les vaches du voisin, où le bruit court que les vautours attaquent les juments qui mettent bas, où certains bergers abandonnent leur troupeau dans la montagne, jusqu’au week-end, où d’autres les conduisent à coup de 4x4 sur la route sans se soucier des brebis boîtant à cause du piétain qui trébuchent désespérées de ne pouvoir suivre les autres. L’Ours y est coupable de tout, en particulier d’obliger certains éleveurs à rester dans la montagne lors de ses rares apparitions dans le coin. Où on peut élever des bêtes que pour les subventions. J’habite un coin où le paysan peut être un redoutable ennemi pour lui-même et pour ses voisins en introduisant lui-même les "nuisibles" qui ravagent ses récoltes : le ragondin autrefois, le "sanglochon" aujourd’hui sanglier croisé avec le cochon... demain les OGM.
J’habite un coin où cependant le touriste est aussi le bienvenu comme une compagnie ensoleillée, où l’amour de la montagne surgit plus fort dans le coeur du berger quand il mesure la chance qu’il a à la lueur des yeux de l’autre.
La montagne est à tout le monde, elle a besoin du respect de tous. Vivre en altitude est une chance, cela ne donne pas le droit de toiser les autres du haut du droit des "gens d’ici" qui est le même pour tous. La vie dans la montagne est accrochée à l’existence des Services Publics, garantie par la volonté politique de la Collectivité et non par la seule volonté de ses habitants, qu’ils aient ou non le caractère bien trempé. JdesP