Accueil > ... > Forum 159692

LES INDEPENDANTS

14 avril 2007, 10:15

Les indépendants effectivement peu nombreux forment bien, selon Wilkipédia, ce que l’on nomme la petite bourgoisie
http://www.geocities.com/demainlemonde/defclasses.htm

Voici la partie concernée :
Les définitions sont multiples et souvent contradictoires (cf. notamment Nicos Poulantzas, Ralph Milliband, Baudelot, Establet et Mallemort, analyses que je ne suis pas mais qui méritent d’être lues attentivement). Au XIXe siècle, on désigne par petite-bourgeoisie, les commerçants, artisans et professions libérales (quand ils n’ont pas de salariés). Mais par extension, on en est venu à désigner toute catégorie intermédiaire entre capitalistes et prolétaires (et comme insulte politique), ce qui en fait un melting-pot sans intérêt pour l’analyse des phénomènes sociaux. Conserver cette notion pour les catégories citées est cohérent : il s’agit de personnes qui sont propriétaires de biens de productions mais qui ne sont pas eux-même des exploiteurs. Par exemple, un épicier seul dans sa boutique est un petit bourgeois, mais s’il engage des employés, il devient un petit capitaliste, (puisqu’il a un intérêt objectif à abaisser le coût de leur travail).

Pour les employés, cadres, ingénieurs, il vaut mieux les classer dans des classes à part et ne pas s’obstiner à vouloir en faire des petits-bourgeois, sous peine d’avoir une définition tellement élastique qu’elle ne veuille plus rien dire. Il faut également faire un sort à l’absurdité qui consiste à faire des travailleurs « improductifs » (catégorie contestable en soi) des petits-bourgeois : ainsi, Nicos Poulantzas (théoricien léniniste assez en vogue jadis) considérait que les vendeuses de grandes surfaces étaient des petites-bourgeoises, sous prétexte qu’elles travaillaient dans « sphère de circulation » réputée improductive pour les marxistes « orthodoxes » (adepte de la définition « culturelle » des classes, Poulantzas voyait dans leurs beaux habits une preuve indéniable, sans songer que ceux-ci pouvaient être une exigence patronale, comme le sait toute vendeuse de magasin…). Vaste fumisterie.