Accueil > ... > Forum 163944

Francis PARNY : BATTONS SARKOZY

28 avril 2007, 09:46

Parny te réponds volontiers, ou plutôt te donne son point de vue. A mon avis Emmanueli propose une impasse. Il souhaite un parti unique de toute la gauche. Ce n’est pas un rapprochement de la gauche antilibérale. C’est une solution "travailliste" à l’anglaise ou "démocrate" à l’américaine.

Elle gomme les différences qui éxistent au sein de la gauche.
Pour moi il n’y a qu’une seulre gauche avec des militants et des électrices/électeurs de tout parti qui hésitent sur bien des questions : peut on encore changer le monde ? ne faut-il pas "réguler" le capitalisme pour "tempérer" ses effets les plus nocifs ? Quand des jeunes de 20 ans disent que les entreprises seraient en péril si on augmentait trop les salaires, on voit bien qu’il y a un sacré glissement des conscience sur la pente libérale. Toutes les formations de gauche ont leur responsabilité sur cette question.

Le référendum a été gagné parce que des représentants de toutes les sensibilités de gauche ont dit il faut une Europe non libérale. Si ce vote avait été ressenti comme un vote des extrèmes le "Non" aurait perdu.Emmanuelli propose une impasse parce que le ralliement de toute la gauche dans le PS ne se ferait pas sur une base de transformation du capitalisme. Toute l’expérience du PS montre que la gauche Socialiste se dissous progressivement dans les synthèses en faveur de "la ligne" majoritaire qui depuis deux congrès va même jusqu’à assumer publiquement son réformisme.Comparez les propos de Julien Dray il y a quelques années et maintenant. Seul Jean Luc Mélanchon essaye de résister mais construire un parti en pensant à des expériences européennes comme en Allemagne suppose de sortir des synthèses.

Bien sur je constate également que fort de son "succès" Olivier Besancenot propose un parti anticapitaliste à la gauche de l’ex gauche plurielle. Il nous exclut j’imagine d’une telle hypothèse. On est dans la division de celles et ceux qui veulent dépasser le capitalisme et produire des politiques alternatives aux politiques libérales.

Et on remet le changement à quand ? Cette stratégie qui consiste à préparer la prise de pouvoir dans la construction d’un meilleur rapport de force à l’intérieur d’une gauche divisée arbitriarement, par décret, alors qu’elle est diverse dans toutes ses composantes, ne renvoit pas seulement le changement à plus tard, c’est une démarche que l’on connait bien historiquement et qui par son mouvement même induirait ensuite un pouvoir par le haut qui a déjà échoué.

Alors que faire ? (comme dirait l’autre) Un mouvement en bas se construit autour d’idées et de pratiques qui remettent en cause le capitalisme. Il n’est pas le fait principalement de citoyens des pays du Nord. L’alter mondialisme existe, des citoyens du monde entier en expérimentent les voies, des politiques d’états dans le sud cherchent à se dégager de l’emprise du nord même si ces politiques ne sont pas exemptes d’ambiguïtés et chez nous des partis et des citoyens investits dans le champ social font les mêmes recherches et les traduises dans des pratiques sociales et politiques.Le parti communiste français s’efforce d’être utile à ce rassemblement.

Sans doute commet-il des erreurs, comme d’autres, mais ce qui s’est fait aux élections régionales de façon diverse, dans les européennes, au moment du référendum et dans le travail des comités antilibéraux constitue un changement de pratique correspondant à une réflexion critique sur son activité.Mais qu’on nous dise en quoi la disparition du PCF permettrait une amélioration de la situation révolutionnaire ? Cent trente mille militants, treize mille élus, huit cents maires, quatre cents conseillers généraux et régionaux, trois groupes dans les assemblées nationales françaises et européennes, c’est une force qui peut être utile non ?

Et en quoi la création d’un nouveau parti empêcherait par exemple ce que certains ont appelés les logiques d’appareil ?Parcequ’il se construirait avec des femmes et des hommes nouveaux ?
Je crois important de poursuivre le débat - c’est le sens de notre congrès de novembre prochain -je parle d’un débat où l’ensemble de nos concitoyens participe à l’enracinement de propositions alternatives au capitalisme.

Pour moi, Marie-George Buffet dans sa campagne a été la seule à insister sur les conditions cohérentes nécessaires à un changement : l’utilisation différente de l’argent et des richesses produites pour un nouveau type de développement, de nouveaux droits pour les salariés et pour les citoyens, la construction parallèle d’une autre Europe. Ce débat, il faut le poursuivre avec toutes les forces anticapitalistes et antilibérales et trouver à chaque moment les formes de convergences que nous saurons définir qui respecterons chacune des composantes de ce mouvement.

Je te confirme que je ne vote pas "pour" Ségolène Royal mais bien que je vote Ségolène Royal "pour" battre Sarkozy.Je ne connais pas d’autres moyens. Excuse aussi la longeur de mon propos précédent, il ne s’agît me concernant que de passion pour cette question comme pour d’autres. F Parny