Je t’envie, moi qui n’ai pas de perspective immédiate de me rendre dans « mes » îles (Corse, Guadeloupe et Martinique)…
Pour t’accompagner à l’île de la Réunion, je t’adresse ces quelques vers de Boris Gamaleya : né en 1930 à Saint-Louis -la Réunion-, il fut membre du PCF puis du PCR ; il fut frappé par l’Ordonnance Debré (alors 1er Ministre) du 15 Octobre 1960 déportant en métropole « les fonctionnaires de l’État et des Établissements publics de l’État en service dans les DOM et dont le comportement est de nature à troubler l’ordre public... » (en compagnie entre autres de Gervais Barret, à qui j’ai eu l’occasion d’apporter le soutien des Communistes de Clichy-sous-Bois, où il enseignait, lors de sa grève de la faim en 1972).
Malgré les multiples pressions exercées, Michel Debré maintient son attachement à l’ordonnance. Le 30 novembre 1966, il affirme à La Gazette de l’île de la Réunion : « S’ils ne sont pas contents, ils n’ont qu’à démissionner pour marquer leur désaccord. Je suis profondément respectueux de la liberté. Mais je ne sais pas quel est l’honneur des gens qui veulent à la fois être payés et cracher sur la main qui les paie. »
Les succès remportés, tant à la Réunion qu’en Métropole, par les luttes anticolonialistes (auxquelles les Communistes prennent une part prépondérante) feront que l’ordonnance sera tout de même abrogée le 10 octobre 1972 après sa condamnation par le Conseil d’État. Ce qui fera déclarer à Aimé Césaire à la tribune de l’Assemblée nationale : « La vérité, c’est qu’on a profité de la guerre d’Algérie pour introduire une législation d’exception ( …)dans ce que le législateur d’autrefois, plus franc que celui d’aujourd’hui, appelait les vieilles colonies. »
C’était il y a 35 ans (seulement !...). On me dit, « tu sais le PCR et Vergès ont bien changé depuis… », n’empêche, comment ne pas voir la Réunion aujourd’hui sans le poids de ce passé récent ?
zanaar ô ! tu es ma douleur mon ivresse la danse de la feuille en prélude à l’averse la transe de la cible aux trilles de l’éclair débassine engluée en le cri de ma race !
tu es mon sang ma sainte face cœur de cime où pulse la séquence du feu soleil qui processionne au cuivre des karlons agile communion de sagaies et d’étoiles
zanaar ô ! tu es la riposte à l’impur l’oméga absolu camouflé sur ma rampe à l’aube tintera le doux nom de la reine un oiseau flamboyant sur l’or des orchidées
zanaar ô ! tu es le sud régénéré (*) marine où le couchant incinère ses ombres mascarine du vent sur les croix délétères longue route aux fumées de la nuit éclatée
…… LE COMBAT CONTINUE. (*) Dieu du « sud régénéré », nommé en malgache Zanahary
de Boris Gamaleya encore :
Je te salue ...................Île incandescente Où ....................Grésillent ............................. La chair ......................................Et le bois Le vent élève vers nos faces ..............L’encens ..................................D’une fumée pestilentielle
Ami Claude,
Je t’envie, moi qui n’ai pas de perspective immédiate de me rendre dans « mes » îles (Corse, Guadeloupe et Martinique)…
Pour t’accompagner à l’île de la Réunion, je t’adresse ces quelques vers de Boris Gamaleya : né en 1930 à Saint-Louis -la Réunion-, il fut membre du PCF puis du PCR ; il fut frappé par l’Ordonnance Debré (alors 1er Ministre) du 15 Octobre 1960 déportant en métropole « les fonctionnaires de l’État et des Établissements publics de l’État en service dans les DOM et dont le comportement est de nature à troubler l’ordre public... » (en compagnie entre autres de Gervais Barret, à qui j’ai eu l’occasion d’apporter le soutien des Communistes de Clichy-sous-Bois, où il enseignait, lors de sa grève de la faim en 1972).
Malgré les multiples pressions exercées, Michel Debré maintient son attachement à l’ordonnance. Le 30 novembre 1966, il affirme à La Gazette de l’île de la Réunion : « S’ils ne sont pas contents, ils n’ont qu’à démissionner pour marquer leur désaccord. Je suis profondément respectueux de la liberté. Mais je ne sais pas quel est l’honneur des gens qui veulent à la fois être payés et cracher sur la main qui les paie. »
Les succès remportés, tant à la Réunion qu’en Métropole, par les luttes anticolonialistes (auxquelles les Communistes prennent une part prépondérante) feront que l’ordonnance sera tout de même abrogée le 10 octobre 1972 après sa condamnation par le Conseil d’État. Ce qui fera déclarer à Aimé Césaire à la tribune de l’Assemblée nationale : « La vérité, c’est qu’on a profité de la guerre d’Algérie pour introduire une législation d’exception ( …)dans ce que le législateur d’autrefois, plus franc que celui d’aujourd’hui, appelait les vieilles colonies. »
C’était il y a 35 ans (seulement !...). On me dit, « tu sais le PCR et Vergès ont bien changé depuis… », n’empêche, comment ne pas voir la Réunion aujourd’hui sans le poids de ce passé récent ?
de Boris Gamaleya encore :
Fraternellement,
Francis