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LA VÉRITÉ…

11 juillet 2007, 15:10

Bonjour Nose, (et bonjour Voltaire)

Je suis assez d’accord avec ce qu’a écrit Voltaire sur ce sujet - y compris qu’il faut aller jusqu’au bout du raisonnement...

Evidemment parfois ça peut rendre zinzin (cf. un excellent bouquin pour cet été , de Raymond Smullyan "Ce livre rend fou" - au -delà des 10 premiers exercices il es trecommandé d’avoir un minimum de maîtrise des bases en logiques et en maths car ça aide... mais quel pied )

Parenthèse :

Je ne suis pas sûre qu’on ne confonde pas beaucoup de choses : logique, vérité, preuve empirique, réalité, erreur, mensonge, etc.

Nous avons en règle générale un énorme problème de définition.

Et au-delà, souvent, un problème de logique .

Je vais faire exceptionnellement ma "vieille réac" mais il se trouve un fait dommage pour la pensée Socialiste, c’est que les forces gauchistes et soi disant progressistes ont malheureusement, en 68, laissé le savoir et l’exigence intellectuelle (que je ne prétends pas avoir, en bonne héritière de cette génération) aux mains de la bourgeoisie, en en faisant des valeurs réac’ et en privant ainsi les enfants des prolétaires de la chance de dominer le monde dans un système capitaliste (puisque les bourgeois, eux , ont maintenu l’éducation de leurs élites et qu’à l’extrême rigueur ce qu’un bourgeois ne peut plus recevoir dans uen école publique il peut le recevoir dans une école privée - fric- ou au sein de sa famille - héritage des élites).

Total : on a laissé à la "gauche" la sociologie, la psychologie, l’anglais, la communication, ce genre de choses, sympas mais à mon avis secondaires ,et à la droite, les mathématiques, la philosophie, le latin, le grec, l’allemand, la rhétorique, pas sympas mais structurantes (en gros...je force le trait mais tout le monde aura compris)...

 fin de cette parenthèse mais ça me fera toujours gerber qu’on considère comme un progrès social le fait d’avoir obtenu que l’enseignement devienne l’éducation, avec ce corollaire que, de préférence, l’éducation soit réservée aux masses et l’enseignement aux élites bourgeoises - toujours les mêmes à être doublement pénalisés/doublement avantagés donc....

Je ne suis pas sûre non plus qu’on réalise bien qu’en général un système est axiomatique.

Ce qu’exprime Voltaire ("vrai" dans un système (en maths) "faux" dans l’autre, i.e. par ex. 12 en base 10 donne 22 en base 5 si mes souvenirs sont bons...) est traduit en sagesse populaire par le célèbre dicton "vérité en-deça des Alpes , erreur au-delà".

Dans mon petit gribouillage informe cité par Nose, il faut tenir compte, non pas d’un "point de vue" (à moins que ce soit au sens strict et donc, géométrique, du terme) mais d’un champ de réflexion particulier , à savoir la politique. Est ce le but de la politique de chercher et de trouver LA vérité, voilà quelle était ma question.

Ce qui me permet de dire que la prétention à chercher et à détenir LA vérité quand on est dans le champ du politique c’est déjà en soi un mensonge ou une erreur (n’en déplaise aux sciencepoteux ;-) et que oui, ça devient carrément une névrose quand le sujet "y croit".

Je n’admets pas qu’on me dise, sans me le démontrer, en quoi la politique c’est la recherche de la vérité, ou qu’il y des politiques vraies et d’autres fausses, qu’il y a des "choses vraies" ... Non - et donc, je maintiens, on s’en fout de la VERITE en politique.

En tout cas on s’en fout au sens où on le dit, où on l’entend...

Je vous renvoie à l’article amusant et bien fait de Jean Yves Denis (ici) sur Bébert le moineau, Warheit et Wirklichkeit, représentation, fiction...

Les hommes ( femmes ça marche aussi) politiques aujourd’hui me font presque tous inévitablement penser aux personnages de Ionesco ou à Humpty Dumpty , le personnage d’Alice aux pays des Merveilles qui s’ingénie à donner un sens personnel et non conventionnel aux mots ; qui s’ingénient à tordre les mots jusqu’à leur donner un caractère absurde et saugrenu ("saucisse" désigne un fromage...) dans le but unique de ne pas remettre en cause la cohérence du système axiologique qu’ils ont créé ou dans lequel ils évoluent, au motifque tout serait relatif et que tout est "une question de point de vue"...

En cela, je préfère parler d’éthique - et il me semble que la première règle d’une éthique politique ça devrait être de ne pas déformer un langage établi (presque miraculeusement) sur des bases conventionnelles, à des fins personnelles....

Pour donner un exemple concret en politique :
"de gauche", ça ne doit pas servir à désigner des singifiants "de droite".

Et les personnes qui emploient leur trop plein d’énergie à justifier a posteriori les errements d’un système devenu défaillant ou d’une mauvaise logique devraient aller faire un jogging ou construire un mur, ou que sais je, au lieu de continuer à nous pourrir la vie avec leurs flatulences intellectuelles postmodernes, en effet...

"Cogito ergo sum" peut être, en tout cas, certainement pas "Sum ergo cogito" ...

(Et je ne dis pas ça pour toi Nose)

Fraternellement - La Louve