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Le ministre de l’Intérieur allemand appelle à interner et à exécuter des personnes suspectées

15 juillet 2007, 16:54

Et chez NOUS en FRANCE,

ça se passe comment ?

Répressions > Dérives policières

Nous sommes TOUS concernés

Réseau Résistons ensemble
mardi 10 juillet 2007

L’image est toujours la même.

Les "gentils policiers protègent les bons contre les perturbateurs. Il y a parfois quelques bavures, mais uniquement contre des jeunes voyous, délinquants de banlieue, ou des manifestants casseurs, et cela ne va pas plus loin, et donc ce n’est pas grave.

Même si je ne croyais pas beaucoup à cette image médiatique, j’en ai eu à mes dépends une preuve flagrante.

J’ai le profil parfait du délinquant dangereux multirécidiviste : 38 ans, marié depuis 10 ans, père de 2 enfants, propriétaire d’un appartement dans une banlieue chic, salarié avec maintenant une bonne situation (même si j’ai commencé avec 5332.29 F), jamais chômeur de ma vie, petit fils de militaire (Général dans l’armée de l’air), 12 points sur mon permis, et naturellement casier judiciaire totalement vierge. Ah si l’année dernière j’ai eu une amende pour stationnement de 11 € !!!!!

J’aime la vie, j’aime faire la fête avec mes amis, j’aime boire quand je ne conduis pas, je pense que cela sera bientôt interdit.

Pour des raisons un peu longues à expliquer dans 1 mail, je me suis fait arrêter par 3 policiers qui m’auraient laissé partir si je n’avais pas commis le "crime" de les avoir traité de "Cowboys" et d’ "Inspecteurs Harry"

Le reste de la nuit : menotté dans le dos, plaqué au sol, bras tordu, humilié, raillé, ils y ont pris visiblement un grand plaisir, leur satisfaction était évidente. C’est certainement le plus choquant, la volonté de broyer, détruire celui qui ose leur résister pour bien montrer qu’ils ont le pouvoir et tous les droits. Tellement facile de s’attaquer à un type non dangereux plutôt qu’à un tueur ou un violeur de petites filles.

Alors que je les avais averti de ma claustrophobie aigue, ils m’ont enfermé pour la nuit dans un mitard de 3 m 2 environ, en fermant la seule lucarne de jour de 10 cm 2. J’ai connu comme toujours lors de mes accès claustrophobes une crise de spasmophilie terrible (par expérience, seul une piqure de valium peut me calmer à ce moment). J’ai passé la nuit à les supplier de me sortir, à leur expliquer ma claustrophobie, à appeler mon médecin, j’ai, passé la nuit à me frapper la tête, les poings, les pieds et genoux sur les murs de bétons. J’ai essayé de m’étrangler avec les jambes de pantalon de mon jean. Pas 1 personne ne s’est même approché de ma cellule.

Le lendemain matin, avec la tête de Quasimodo, pouvant à peine saisir un crayon de ma main droite et boitant comme un infirme d’une jambe suite aux contractions (il m’a fallu 5 jours environ pour remarcher normalement, j’ai été appelé pour ma déposition (je devais retourner en cellule ensuite)

Devant le chef du commissariat, comme par hasard, tout s’envole "Si vous n’aviez pas refusé la visite médicale après l’arrestation, jamais nous n’aurions mis un claustrophobe au mitard, rien n’est retenu contre vous, vous ne serez pas convoqué au tribunal, vous êtes libre, aucune charge d’insulte à agent (je m’étais bien lâché une fois arrêté), ivresse sur la voie publique… Donc pourquoi m’as t-on arrêté ???

Et hop une affaire enterrée, une de plus.

La prochaine fois, ils enfermeront un claustrophobe cardiaque ou avec un crâne moins solide que le mien, et ils retrouveront un cadavre au petit matin. Ce ne sera qu’une bavure de plus. Ils ont tous les droits, nous sauf si nous avons une fortune à dépenser en frais d’avocats aucun.

C’était à Epinal la semaine dernière

J’ai toujours compati avec les victimes d’abus policiers, maintenant en plus, je comprends.

Cordialement,

P.

Nous sommes TOUS concernés
14 juillet 2007, par Michèle DRAYE
Vous devriez-vous procurer le livre écrit par l’avocat antillais "Ursulet Alex" aux éditions flammarion dont le titre est : "Pourquoi me tutoyez-vous ?"

Résumé :

Tu as les papiers du véhicule ? Nous sommes le 6 janvier 2005. Il est 14 heures, en plein centre de la capitale. Alex Ursulet, avocat parisien d’origine martiniquaise, est abordé à un feu rouge par trois policiers. D’emblée, e tutoiement installe ce banal contrôle d’identité dans l’humiliation discriminatoire. L’épreuve se terminera quatre heures plus tard, quand les policiers se décideront à relâcher leur victime innocente, qu’ils auront traînée au commissariat, insultée, menottée dans le dos et enchaînée au radiateur. Quelques jours plus tard, la presse révèle l’affaire, qui fait aussitôt grand bruit. Alex Ursulet est inondé de messages de sympathie et de témoignages similaires au sien. Une évidence s’impose dans tous ces courriers : il n’est même plus nécessaire, aujourd’hui, d’être Noir ou Arabe pour risquer de se faire tabasser dans un commissariat. Désormais, ce genre de mésaventures arrive même aux Blancs fortunés. Mais, évidemment, c’est pire pour les métèques ... Lui-même fils d’avocat, longtemps marié à la fille d’un ancien ministre de Jacques Chirac, ex-militant et responsable RPR, Alex Ursulet avait toujours joué en bon petit soldat la carte de l’assimilation. Mais ses yeux, tout à coup, se dessillent. Non, la police française ne cultive pas assez les valeurs d’égalité et de fraternité. Oui, elle fonctionne comme un corps opaque. Et les bavures des brebis égarées sont trop souvent couvertes. Ce livre n’est pas un brûlot anti-flics . Ce n’est pas davantage un témoignage apitoyé et nombriliste sur le propre cas de l’auteur, mais plutôt l’examen clinique, par un pénaliste réputé, des dérives qui, si elles devaient se poursuivre, menaceraient notre démocratie.

Cet avocat a créé une association pour défendre les victimes de ces agissements après avoir envoyé à l’ombre les policiers "ripoux" qui l’avaient malmené

ou un autre témoignage du même ordre :

"garde à vue" de Christophe Mercier aux éditions Phoébus (3euros) : Histoire vécue

Michèle