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ADIEU FOU DE BASSAN

24 septembre 2007, 13:44

MAIS ENFIN NON !!!

Vous ne pouvez pas faire ça ! I l faut résister à ces abrutis, ces provocateurs, qui c’est vrai, on fleurit ces derniers temps. Les modérateurs interviennt et alors ? Laissez leur le temps de "calmer le jeu"...

Moi je n’interviens quaisment jamais au Fou, mais je vous lis souvent et quel plaisir j’ai pu prendre à vos échanges parfois, qulles rigolades solitaires ou douces rêveries vous avez suscitées chez moi !

Vous êtes des poètes, des poétesses, il ne faut pas que les poètes désertent, meurent, s’étiolent. Vous êtes notre dernier rempart contre la barbarie bourgeoise, s’il vous plaît ne nous quittez pas.

On ne veut pas vous perdre.

La Louve, qui dédie ce texte du grand Léo aux folles et aux fous du Fou

POETES, VOS PAPIERS

Bipède volupteur de lyre

Epoux châtré de Polymnie

Vérolé de lune à confire

Grand-Duc bouillon des librairies

Maroufle à pendre à l’hexamètre

Voyou décliné chez les Grecs

Albatros à chaîne et à guêtres

Cigale qui claque du bec

Poète, vos papiers !

Poète, vos papiers !

J’ai bu du Waterman et j’ai bouffé Littré

Et je repousse du goulot de la syntaxe

A faire se pâmer les précieux à l’arrêt

La phrase m’a poussé au ventre comme un axe

J’ai fait un bail de trois six neuf aux adjectifs

Qui viennent se dorer le mou à ma lanterne

Et j’ai joué au casino les subjonctifs

La chemise à Claudel et les cons dits " modernes "

Syndiqué de la solitude

Museau qui dévore du couic

Sédentaire des longitudes

Phosphaté des dieux chair à flic

Colis en souffrance à la veine

Remords de la Légion d’honneur

Tumeur de la fonction urbaine

Don Quichotte du crève-cœur

Poète, vos papiers !

Poète, Papier !

Le dictionnaire et le porto à découvert

Je débourre des mots à longueur de pelure

J’ai des idées au frais de côté pour l’hiver

A rimer le bifteck avec les engelures

Cependant que Tzara enfourche le bidet

A l’auberge dada la crotte est littéraire

Le vers est libre enfin et la rime en congé

On va pouvoir poétiser le prolétaire

Spécialiste de la mistoufle

Emigrant qui pisse aux visas

Aventurier de la pantoufle

Sous la table du Nirvana

Meurt-de-faim qui plane à la Une

Ecrivain public des croquants

Anonyme qui s’entribune

A la barbe des continents

Poète, vos papiers !

Poète, documenti !

Littérature obscène inventée à la nuit

Onanisme torché au papier de Hollande

Il y a partouze à l’hémistiche mes amis

Et que m’importe alors Jean Genet que tu bandes

La poétique libérée c’est du bidon

Poète prends ton vers et fous-lui une trempe

Mets-lui les fers aux pieds et la rime au balcon

Et ta muse sera sapée comme une vamp

Citoyen qui sent de la tête

Papa gâteau de l’alphabet

Maquereau de la clarinette

Graine qui pousse des gibets

Châssis rouillé sous les démences

Corridor pourri de l’ennui

Hygiéniste de la romance

Rédempteur falot des lundis

Poète, vos papiers !

Poète, salti !

Que l’image soit rogue et l’épithète au poil

La césure sournoise certes mais correcte

Tu peux vêtir ta Muse ou la laisser à poil

L’important est ce que ton ventre lui injecte

Ses seins oblitérés par ton verbe arlequin

Gonfleront goulûment la voile aux devantures

Solidement gainée ta lyrique putain

Tu pourras la sortir dans la Littérature

Ventre affamé qui tend l’oreille

Maraudeur aux bras déployés

Pollen au rabais pour abeille

Tête de mort rasée de frais

Rampant de service aux étoiles

Pouacre qui fait dans le quatrain

Masturbé qui vide sa moelle

A la devanture du coin
Poète .... circulez !
Circulez poète !
Circulez !